Je ne sais rien, j'ai rien vu feat Ailla

Emma avait terminé sa journée de travail au club de Keenan. Elle avait fait tout ce qu'elle avait à faire et bien plus encore et il pouvait être content d'elle et de son travail étant donné qu'elle ne faisait pas semblant de travailler, mais bien entendu elle n'attendait pas de remerciements de sa part. Après tout ce type était aussi antipathique qu'il pouvait être sympathique. Difficile pour elle de faire la part des choses, mais une fois la porte passé elle pouvait remarqué qu'une personne semblait la suivre. Cette personne était discrète mais Emma l'avait remarqué en sortant par la porte de service, porte où logiquement uniquement les employés de la boite passait, du coup voir qu'une personne attendait là l'avait surprise et donc elle avait fait plus attention.

Ce n'est qu'au bout de plusieurs minutes de marche qu'elle fini par se retourner voyant qu'elle était toujours derrière elle et qu'elle ne semblait pas vouloir prendre de distance, au contraire. Puis elle se retourna et fini par attendre les bras croisés qu'elle arrive à sa hauteur mais étonnement cette personne se mit à ralentir alors Emma se rapprocha d'elle. "- Excusez moi mais je peux savoir pourquoi vous me suivez ?" puis elle croisa les bras attendant une réponse de la part de la jeune femme qui ne semblait pas plus dérangé que ça finalement.

Tu ne ferais pas dans la discrétion évidemment, tu n'en avais pas besoin particulièrement, de toute façon, tu ne poserais que quelques questions de routines pour ainsi dire, pas grand chose sans doute à tirer de cette petite rouquine, mais elle bossait dans un lieu qui était surveillé de très près depuis plusieurs mois. Il y avait des soupçons de blanchiment d'argent, notamment, mais pas que justement. Est ce que tout cela se faisait aux nez et à la barbe des employés ? Est ce qu'ils trempaient dans le trafic ? Est ce qu'ils ignoraient tout ce qui pouvait se tramer à l'intérieur de leur propre entreprise ? Oui, c'était une possibilité comme les autres, ils pouvaient savoir, ou ne pas savoir ce qui se passait en coulisse. Tu avais cru comprendre que celle qui semblait avoir fini sa journée bossait dans les bureaux, secrétaire, elle aidait un peu à la comptabilité, rien de grandiose mais peut être qu'elle aurait vu passer des choses sans même s'en rendre compte. Alors plutôt que d'aller l'interroger de façon officielle en rentrant à l'intérieur, tu avais fait le choix de l'attendre à la sortie, te mettant presque trop en évidence, mais au moins, elle t'avait vu, et peut être qu'elle ne se douterait de rien. Pour qui allait-elle te prendre ? Une journaliste ? Ce que tu étais vraiment ? Allait-elle seulement se poser la question ? Tu n'en savais rien, mais il semblerait qu'une fois le boulot terminé, elle ne s'en souciait plus guère, tout le contraire de toi. En même temps, vous ne faites pas la même chose. Si tu étais secrétaire dans n'importe quelle boite de la ville, tu réagirais sûrement de la même façon, partant chaque soir le sentiment du devoir accompli sans plus y penser. Pourtant quand tu quittes la garda, il y a toujours un petit quelques choses qui fait que tu n'as pas accomplie pleinement ton devoir Ailla. Tu as beau avoir un des meilleurs taux de résolution d'enquête de la ville, il y a toujours trop de mauvaises personnes qui courent les rues. Celle qui est juste devant toi ne fait clairement pas partie des pires, tu le sais bien, mais les pires sont comme intangibles dans tes petites mains et ça te désole. Tu sais que tu cours après le vent, mais tu ne peux pas te résoudre à abandonner quoique ce soit tant que tu n'es pas sûre et certaine de toi. En tout cas, une fois que vous étiez suffisamment loin de sa boite, et qu'elle avait compris que tu la suivais, elle s'arrêta pour te demander justement pourquoi tu la suivais. Elle croisait ses bras sous sa poitrine, attendant fermement une réponse. Certains de tes collègues auraient fait un trait d'humour sur sa chevelure ou un truc comme ça, mais ce n'est pas ton genre, tu es trop carré pour agir avec cette entrée en matière là.

" Emma, c'est ça ? J'aimerais discuter quelques instants avec vous, si vous me le permettez à propos de l'entreprise où vous travaillez. Simples questions de routines, ça ne vous prendra pas très longtemps, on peut le faire en marchant jusqu'à votre domicile d'ailleurs. "

Au moment où tu donnes son prénom, tu sors ta carte pour qu'elle puisse y lire ton rang dans la police ainsi que ton nom et ton prénom, histoire qu'elle comprenne que tu ne lui voulais aucun mal. Après, si elle avait des choses à se reprocher peut être qu'elle se mettrait à courir, plus rien ne t'étonnerait de vos jours.

Emma savait que la boite de Keenan devait avoir quelque chose de pas net parce qu'elle savait qu'il avait été marié avec une fille de mafieux et qu'il avait bossé avec vu qu'il lui avait clairement dit mais elle ne pensait pas qu'un jour elle pourrait être soupçonné d'être en rapport avec ça. C'est donc surprise qu'elle remarqua que la jeune femme qui la suivait connaissait son nom et encore plus surprise quand elle décroisa les bras pour prendre la carte qu'elle lui tendait et lire ce qui était noté dessus. Un flic, cette femme était un flic et elle voulait parler avec elle de manière officieuse d'après ce qu'elle venait de dire. Emma était assez intelligente pour savoir qu'il n'y a jamais vraiment de chose officieuse et que ça finit toujours par remonter. Elle ne savait plus quoi faire, partir en courant ou bien simplement discuter avec la jeune femme sans rien lui dire de ce qu'elle savait, de plus, elle en savait très peu et puis si elle balançait, si Keenan l'apprenait elle avait avoir de gros ennuis. C'est un peu paniqué qu'elle rendit la carte à la jeune femme ne voulant pas la garder, ne voulant prendre aucun risque vis à vis de son boss et colocataire.

"- Je ne sais pas si j'ai le droit de discuter avec vous de mon travail que ce soit ici ou ailleurs... j'ai signé une close de confidentialité." Elle voyait passer pas mal de factures et autres trucs et Keenan lui avait fait signer ce fameux contrat avant et puis un autre une fois dans sa boite alors elle ne voulait pas que ça lui cause d'ennuis, elle en avait déjà assez comme ça. "- Et puis comment vous connaissez mon prénom ?" bien entendu elle se doutait qu'elle connaissait son nom de famille et sa situation aussi, le fait qu'elle avait vécu dans la rue, en famille d'accueil, qu'elle avait galéré. Elle n'avait pas envie de parler de sa vie avec une inconnue. Elle soupira tout en fermant les yeux, fallait que toutes ses idées disparaissant de sa tête, qu'elle se vide l'esprit avant de se mettre à paniquer ce qui aurait donné une impression de culpabilité et qui lui aurait déservi.

Tout ce que tu peux lire dans son visage, c'est de la méfiance, pas vraiment de la peur, ça ne semble pas aller à ce point là, mais clairement elle se méfie, se demande vraiment qui tu es. Tu ne te présente pas verbalement, mais tu lui montres ta carte, qui est parfaitement authentique, même si bien entendu, de nombreuses personnes pourraient s'amuser l'imiter. Mais ça, Emma ne le sait pas le moins du monde, parce que même si c'est une vraie, elle pourrait tomber sur une pomme pourrie de la garda. Tu sais qu'il y en a, de trop nombreuses, tu sais à qui tu peux faire confiance, et à qui tu ne diras jamais rien. Tu testes souvent les nouvelles recrues du bas de l'échelle, donnant souvent de fausses informations pour voir ce qui remonte, ce qui reste dans le creux de leurs oreilles, et souvent tu vois juste dans ceux qui sont de confiance, et ceux qui ne le sont pas vraiment. Mais là, tu étais seule, et c'était cette petite rouquine que tu allais tester, sans pour autant lui faire du mal, juste pour voir si elle avait quelques grains à te faire moudre à propos de l'entreprise où elle bossait, d'où elle venait de sortir. Miss Dunne n'avait qu'une alternative qui se présentait à elle, parler ou ne rien dire, elle en avait parfaitement le droit, tu ne faisais que poser des questions de façon informelle, alors si elle ne désirait rien dire, elle le pouvait, mais cela serait clairement louche, et te pousserait à chercher plus en profondeur ce qui pouvait se passer dans cette entreprise. Elle ne semblait en tout cas, pas très sereine en te rendant ta carte de la garda. Elle avait donc soit disant signer une close de confidentialité avec son contrat, ce qui était techniquement possible évidemment. Elle n'était donc pas très ouverte à la discussion. Tu avais pourtant fait en sorte qu'elle soit suffisamment éloignée de son lieu de travail pour être plus tranquille. Mais ce n'était pas aussi simple que ça évidemment. Alors, elle passe à l'attaque, te demandant comment tu connaissais son prénom. Tu ne voulais pas lui mettre la pression pourtant, mais elle le faisait d'elle-même, pour ainsi dire.

" Détendez-vous Emma, je ne suis pas là pour vous faire quoique ce soit de mauvais. Vous avez eu déjà pas mal de difficultés dans votre vie, je suis pas là pour en ajouter croyez-moi. L'entreprise possède un registre de ses employés qui n'a rien de confidentiel, je l'ai simplement consulté voilà tout. "

Tu ne lui veux aucun mal, tu le lui fais comprendre, en jouant pour le moment carte sur table. Tu ne sais pas tout d'elle, loin de là, mais tu connais tout ce qu'il y a d'officiel à savoir, son vécu pas forcément facile, elle a bien galéré la pauvre, et tu ne voulais pas lui ajouter une chappe de plomb sur les épaules.