Les études pour réussir dans la vie (feat. Edna)

La fille de Zoran n'est pas une mauvaise élève, mais il faut dire qu'entre le changement de son pays natal, le fait d'avoir beaucoup bougé pour ne pas se faire tout de suite repérer par son ancienne famille, n'a pas toujours été facile du point de vue scolaire. Sans oublier la barrière de la langue qui n'a pas toujours été facile, entre un séjour en France ou elle ne connaissait pas un mot de Français puis au Canada ou sa base d'anglais n'était pas encore au top, ceci lui a fait prendre du retard. Heureusement pour son père, sa fille est du genre sérieuse et travailleuse. Elle est assez libre de faire ce qu'elle veut, mais il lui demande de réussir à l'école, c'est son seul travail exigé par Monsieur Romanenko. Depuis ce nouveau déménagement, il en a d'ailleurs parlé avec Zena, ça serait plutôt une bonne idée qu'elle puisse avoir des cours particulier, par tous les jours de la semaine, mais au moins une à deux fois dans la semaine pour qu'elle puisse travailler sur ses points faibles ou les choses qu'elle ne comprend pas.

En faisant des courses un jour, il a vu accroché à une caisse un petit papier, une étudiante qui se proposait de donner des cours particulier en échange d'une somme convenu avec la personne. Ceci lui semblait bien et ça pourrait aider Zena. Il se souvient avoir prit le papier et l'avoir glissé dans sa poche pour plus tard. Ce n'est que deux jours plus tard en faisant les poches de son jean avant de le mettre à la machine à laver qu'il est retombé sur le papier, pour un peu il aurait totalement oublié. Ayant appelé Zena, il lui avait montré l'annonce, lui demandant son avis. L'adolescente avait regardé sans être convaincu au début, mais elle avait dit "pourquoi pas". Sauf qu'elle voulait la voir avant et être sur que s'était quelqu'un de sympa. Lui voulait aussi la rencontrer pour lui poser des questions et s'assurer que la demoiselle soit sérieuse et que ce ne soit pas un moyen de glander et de gagner de l'argent facilement.

L'ancien mafieux avait donc téléphoné au numéro indiqué, c'était le répondeur. "Bonsoir, je m'appelle Zoran Romanenko. J'ai trouvé votre annonce au supermarché. Je cherche quelqu'un pour donner des cours particulier à ma fille. C'est une ado, elle a un peu de retard dans certaine matière car nous avons beaucoup voyagé les dernières années. S'il est possible de vous rencontrer pour qu'on discute ensemble et voir si vous pensez pouvoir aider ma fille. Vous pouvez me rappeler à ce numéro ou m'envoyer un message pour convenir d'un rendez-vous. Bonne soirée." Il raccrocha. Il n'y a plus qu'à attendre qu'elle rappelle ou envoie un message pour convenir du dit rendez-vous.

Les études étaient à la fois le meilleur moyen d'obtenir le diplôme souhaité et d'ouvrir les portes voulues, mais également de prendre du bon temps et de s'exercer à différentes activités. L'inconvénient d'un train de vie parfois un peu trop haut, c'est qu'en refusant de se priver on finissait par avoir besoin de fonds supplémentaires et, si Edna savait gérer ses finances avec soin, elle avait aussi tendance à devoir renouveler sa garde-robe en même temps que son matériel de photographe. Officiellement elle prétendait toujours que c'était parce que cela commençait à dater, et la plupart de ceux qui ne la connaissait pas vraiment voyaient en elle une jeune femme superficielle et matérialiste, mais la vérité était toute autre : quand vous vous faisiez prendre en train de faire des clichés de la mauvaise personne, vous vous en tiriez rarement sans voir votre appareil fracassé contre le sol ou un mur, et votre jolie petite gueule avait souvent droit au même traitement ou, à tout le moins, une bonne claque bien sentie qui vous donnait l'impression que votre œil allait sortir de son orbite, faisant souvent jaillir un bref jet de sang de votre lèvre éclatée ou de votre nez malmené. Et le sang, sur certaines fringues, c'était parfois irrécupérable, surtout quand lesdites fringues avaient été tirés avec force et partiellement déchirées à l'épaule ou à la manche. Bandes de brutes.

Bref, toujours est-il que parfois il était nécessaire de faire ponctuellement quelques petits jobs d'appoint pour remplacer tout ça et quoi de mieux pour une étudiante bucheuse que de donner des cours à des plus jeunes ? Les magasins habituels de son quartier n'étaient pas fiables, mieux valait la jouer prudente et afficher ses demandes ailleurs. C'est ainsi que son numéro se retrouva dans ce petit supermarché de Kilmainham, entre les mains d'un père qui lui laissa un message poli et détaillé concernant une demande des plus légitimes. Ne jamais décrocher, telle était sa politique quand elle ne connaissait pas un numéro, ainsi la rousse avait-elle écouté le message juste après qu'il ait été laissé, laissant passer dix bonnes minutes avant de rappeler, juste histoire de faire croire qu'elle n'avait pas pu décrocher au moment de l'appel.

- Bonsoir ! Monsieur Romanenko ? Je suis Edna Moore, je vous rappelle suite au message que vous m'avez laissé concernant mon annonce. Je serais ravie de pouvoir discuter avec vous des besoins de votre fille concernant des leçons complémentaires. Nous pouvons nous rencontrer ce soir ou demain, à l'heure qui vous conviendra, je n'ai pas d'obligation avant après-demain. Où souhaitez-vous que nous nous rencontrions ?

Idéalement un lieu public, ou alors une adresse qui ne soit pas dans un endroit isolé et craignos, mais cela elle se garda bien de le préciser, sachant que de toute façon elle prendrait ses dispositions pour prévenir une tierce personne du lieu et de l'heure du rendez-vous, histoire que si jamais elle ne donne pas signe à une heure convenue, la tierce personne en question prévienne les secours. Ce n'était pas de la paranoïa, mais de la prudence, nombreux étaient ceux qui disparaissaient de nos jours et, quand on était un "beau petit lot" comme certains lourds aimaient à la qualifier, il valait mieux prendre ses précautions.


@Zoran Romanenko

L'ado regardait son père, l'air d'attendre une réponse ou quelque chose dans le genre. Il lui demanda si elle avait entendu qu'il venait de laisser un message et elle fit non de la tête pour indiquer qu'elle n'était pas là à ce moment là, donc forcément, elle n'avait rien entendu. Zoran expliqua avoir laissé un simple message pour être recontacté, d'ailleurs, il espérait grandement que cette personne le rappel. Si ça peut aider Zena à rattraper son retard ou juste combler ces lacunes, ça pourrait être bien. C'est une gamine qui se débrouille bien étant donné leur vie qui n'a pas été facile dernièrement. Fuir son ancienne vie c'est loin d'être facile et se retrouver dans un pays inconnue avec la barrière de la langue c'est compliqué. La petite s'était concentré pour apprendre rapidement le Français quand ils étaient en France puis l'anglais quand ils étaient au canada. Sauf qu'elle a laissé tombé un peu le reste, les math, les sciences... Mais de toute manière, sans comprendre la langue, elle ne pouvait pas faire grand chose de mieux. Ce qui est rassurant, c'est qu'elle n'en veut pas à son père. Elle comprend sa décision de l'avoir emmené avec lui, loin de sa mère et de la mafia. Il a toujours eu peur qu'elle puisse un jour lui faire remarquer qu'elle n'avait pas voulu de tout ça et que c'était sa faute. Mais elle semble compréhensible.

Pas longtemps après son premier coup de téléphone, son portable se mit à sonner. C'était le numéro qu'il avait composé juste avant. Zoran décrocha et la voix d'une jeune femme lui indiqua qu'il venait de l'appeler. Elle était d'accord pour le rencontrer et voulait fixer un rendez-vous rapidement. L'homme lui demanda si c'était bon pour elle le lendemain en fin d'après-midi dans un starbucks sur centre ville. Une fois la confirmation, il raccrocha en lui souhaitant bonne soirée. Zena était là, à l'observer et il lui indiqua que demain après les cours, elle devait le rejoindre au starbucks pour rencontrer Edna.

Le lendemain, il était arrivé bien en avance au café pour prendre une table, mais n'avait rien commandé. Un employé le fusilla du regard, comme pour lui faire comprendre pour que rester il faut consommer et Zoran en tant qu'ancien mafieux lui rendit un regard tout aussi assassin. Plus tard, il ira acheter des boissons, mais pas tout de suite, il attend tout le monde. L'employé passa son chemin, la queue entre les jambes. Zena arriva et fit un bisous sur la joue de son père, visiblement contente de profiter de l'endroit et salivant de la futur boisson bien trop sucrée qu'elle va choisir. Ne sachant pas à quoi ressemble la jeune femme, il lui envoya un message pour qu'elle les trouve facilement. "Nous sommes arrivés au Starbucks. Au fond à gauche de l'entrée, une table ronde. Il n'y a pas grand monde, vous devriez nous trouver facilement." A présent, il ne restait plus qu'à attendre la jeune femme. Zena avait fait son choix de boisson et demanda à son père ce qu'il prendra. Sans doute un café latte avec le moins de sucre possible. Mais avant de passer commencer, il désirait attendre la demoiselle pour au moins lui offrir une boisson, ne serait-ce que pour le déplacement qu'elle a fait en venant jusqu'ici.