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Dire que la première séance avec le peintre avait été épuisante serait à la fois vrai et pourtant inexact, incomplet. Leilan était étrangement bon professeur à sa façon, en plus d'être un artiste talentueux, ce que même un inculte du genre comme Terrence pouvait saisir. Malgré tout, il n'était pas mécontent de pouvoir souffler entre les séances et, lorsqu'il éprouvait le besoin d'échapper un peu aux apparences qu'il devait donner, il n'était pas rare que le jeune homme revienne crécher un peu à la planque du groupe, le seul endroit où il pouvait dormir profondément sans s'inquiéter qu'on s'introduise chez lui. Entouré des siens, de ceux qui lui ressemblaient et le comprenaient sans qu'il n'ai besoin de parler, il pouvait être lui-même et, en ce jour, il avait dormi tard, ne quittant sa propre chambre qu'aux alentours de la mi-journée. Vêtu d'un jean et d'un marcel blanc, pieds nus, couteau à la ceinture et cheveux ébouriffés, il croisa le chemin d'une Mara qui lui adressa un de ces sourires dont elle avait le secret, de ceux qui en faisaient naître un léger au coin des lèvres de l'apprenti tueur. Ivo aussi avait ce don, mais présentement il n'était pas dans les environs, sans doute occupé à nettoyer une scène quelque part.

- Oh ça.

Fit-il simplement avant de lui emboîter le pas quand elle l'invite à le suivre d'un simple signe, le réflexe de demeurer non loin d'elle restant ancré en lui, comme le poussin qu'il est à ses yeux, toujours à la suivre, à l'imiter, à l'écouter comme si elle était Dieu elle-même. Oui, pour Terrence, s'il y a un Dieu, c'est une femme aux cheveux blonds et au sourire éclatant, nimbée de flammes et aux pieds baignant dans le sang. Ne cherchez pas et sortez donc de sa tête, ça vaut mieux pour vous.

« Tu as faim ? »

Le jeune homme sembla réfléchir quelques secondes, puis hocha de nouveau la tête, s'asseyant sur l'une des chaises tandis qu'il observait la hackeuse en train de vider le congélateur à la recherche d'il ne savait quoi.

- Et soif.

Il se lève du coup, allant se servir un verre d'eau qu'il vida d'une traite, recommençant par deux fois l'opération avant de soupirer, rassasié, s'en resservant un quatrième avant d'aller se rasseoir.

- Comment tu l'as connu ton peintre ?

Oui, pour Terrence Leilan était le peintre de Mara, ce qui le plaçait en quelque sorte dans une bulle protectrice, le rendant intouchable jusqu'au jour où la belle blonde dirait qu'il n'importait plus. D'ici là, le jeune homme ne tenterait jamais rien et ferait des efforts pour être socialement acceptable en sa présence.


@Mara McGuire

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« Et tu n’oublies pas quelque chose ? »

Terrence suivit du regard Mara alors qu'elle allait se servir un verre d'eau, clignant des paupières avant de hocher la tête pour lui-même, retenant l'information ainsi dispensée.

« Disons que j’avais besoin d’un faussaire et qu’on m’a parlé de lui. »

- C'est noté.

Répondit-il placidement quoique avec un léger pétillement dans le regard. Il ignorait que l'homme était faussaire en plus d'être peintre, mais cet élément n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd et il saurait s'en souvenir, au même titre qu'il avait compris que sa mentor ne voulait pas s'étendre sur le sujet, préférant en lieu et place embrayer sur le motif premier de leur discussion.

« Alors poussin, ces idées, tu avais l’air plus enthousiaste par sms. Ne me dis pas qu’Alexander a désapprouvé ces dernières, tu sais que c’est un véritable rabat-joie dès qu’il s’agit des mises en scène ! »

Cette fois la blonde parvint à tirer un léger sourire au jeune homme qui gigota légèrement sur l'assise de son siège, haussant un peu les épaules comme si cela n'était pas si important.

- Je lui en ai pas parlé, je pensais faire quelques essais d'abord.

Il avisa le plat qui tournait dans le micro-ondes et, plissant brièvement les yeux, se leva à nouveau pour aller sortir deux assiettes et deux jeux de couverts, les disposant sur la table en des gestes machinaux, se rasseyant en gardant son couteau avec lequel il commença à jouer. La force de l'habitude.

- Il m'a dit que la lumière permettait de mettre en avant certaines choses, pour qu'on les voit davantage que le reste. Il a dit aussi que cela influençait la couleur des choses. J'aimerais bien voir ce que ça donne avec un corps plein de sang, dans une pièce avec juste une petite fenêtre, et une autre avec de grandes fenêtres... peut-être que ça aura l'air plus beau.

Terrence était souvent avare en paroles à moins d'être lancé sur un sujet qui l'intéressait et, présentement, Leilan semblait avoir éveillé chez lui une nouvelle fascination, un nouveau sujet de curiosité.


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« Sauté d’agneau provençal, j’espère que tu vas aimer ! »

Terrence hocha la tête, certain que oui, d'autant plus qu'il avait déjà eu l'occasion de goûter à la cuisine de Mara et qu'il n'avait jamais été déçu, sans doute parce qu'elle testait d'abord toujours les plats sur elle avant de les faire goûter à d'autres. Copieusement servit, il eut un léger sourire à son intention, la remerciant avant de commencer à manger avec appétit, il l'écouta évoquer la lumière avec une grande attention : elle savait toujours tellement de choses.

« Oh, un bain de sang près d’une énorme baie vitrée, avec un beau couché de soleil, ça doit être un spectacle éblouissant. »

Le jeune homme acquiesça vivement, le regard brillant d'impatience à l'idée d'un tel rendu. Il n'était certes pas un artiste, mais il commençait depuis quelques années à s'intéresser à ce qui n'était pas une arme ou une mission, son champ de compétence s'agrandissant lentement mais sûrement, en même temps que sa curiosité était apparue et avait commencé à se développer. Il s'épanouissait petit à petit, il s'était même surpris récemment à s'ouvrir parfois au-delà de la simple nécessité de donner le change en public.

« Tu n’oublieras pas de me prévenir, quand tu auras l’occasion de mettre cela en scène ? »

- Tu seras la première à le voir.

Promit l'apprenti tueur avec une certaine douceur dans la voix, continuant de manger avec appétit, s'agissant de son premier repas du jour. Mara lui semblait différente bien qu'il ne sache pas pourquoi, cela dit comme elle continua sur sa lancée vis-à-vis de l'artiste, le jeune homme ne s'attarda pas outre mesure.

« Ça me fait plaisir que ton entrevue avec Leilan s’est bien déroulé, je savais que tu pouvais y arriver. Même s’il est très perceptif, je suis certaine que tu as réussi à le duper. »

L'expression pétillante de Terrence battit immédiatement en retraite alors qu'il baissait le nez sur son assiette, sa fourchette martelant un peu plus la nourriture alors qu'il penchait légèrement la tête de côté.

- Bah en fait... pas tant que ça.

Il se racla la gorge et la blonde pu reconnaître cette petite moue que son protégé avait parfois lorsqu'il avait fait une connerie, quoique légère dans le cas présent. L'apprenti tueur se passa une main sur la nuque avant de sortir son portable de sa poche, allant chercher les photos des croquis qu'il afficha à l'écran, le lui tendant d'un air plus grave.

- C'est comme s'il avait tout vu sans rien savoir.

Dit-il en désignant le croquis où il était représenté avec son air le plus inquiétant, les faisant défiler, passant sur le croquis plus mystérieux, l'autre digne d'un film, puis ralenti en arrivant sur ceux où il avait l'air plus doux, se reculant dans son siège d'un air renfrogné.

- C'pas moi ça, mais il dit qu'il me voit comme ça.

Et cela le perturbait, à voir la façon dont il fixait son téléphone comme si celui-ci était coupable d'une trahison à son encontre.


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Quand il lui montre les croquis et qu'elle les fait défiler, Terrence s'attend véritablement à cet instant à ce que Mara ne cherche à comprendre où il avait pu se tromper mais, à la place, ce fut un rire des plus agréables qui lui échappa alors qu'elle affirme qu'il n'a pas à s'en faire. Ah bon ? Vraiment pas ? Étonné, le jeune homme se redresse sur son siège, sourcils encore légèrement froncés par le questionnement qui le secoue. Il récupère son portable, le rangeant machinalement et prenant une gorgée d'eau à son tour.

« Les artistes arrivent à voir au-delà des apparences. Ils voient la réalité comme elle est, nue et sans voile, sans lui chercher de défauts, ou bien même le contraire. Sais-tu que l’art s’adresse à nos émotions ? Même les plus profondes, les plus enfouies ? L’artiste crée, c’est ce que Leilan a fait en te voyant sous un autre jour, en t’imaginant sous des aspects différents. »

Les émotions... L'apprenti tueur eut un air à la fois embêté et mécontent, recommençant à manger pour la peine, ruminant intérieurement le fait qu'un artiste puisse voir les choses telles qu'elles étaient. Merde, c'est comme s'il avait une vision infrarouge ou un truc du genre ? Une espèce d'instinct qui lui soufflait la vérité ? Pourquoi est-ce que ça se compliquait toujours dès qu'il était question d'émotions ?

« Et sais-tu qu’on peut aussi analyser les influences de l’artiste en lui-même, celles qui donnent naissance à l’œuvre ? Tu n’as pas tort, Leilan a vu quelque chose en toi qui lui a permis de te montrer comme tu es. Quant au dernier croquis, que cela peut-il te dire sur Leilan, d’après-toi ? »

Il ne savait pas tout cela, il n'en savait rien mais, en revanche, il écoutait avec une grande attention tout ce que la hackeuse lui disait, buvant ses paroles comme un assoiffé s'abreuvant à une source d'eau dans le désert. C'était comme ça qu'il apprenait depuis des années auprès d'Alexander et de Mara, il les écoutaient comme un élève recevant une leçon essentielle d'un professeur particulier, nourrissant son esprit des connaissances de ses aînés pour chercher à mieux comprendre le monde et, surtout, à savoir comment s'y comporter.

- J'en sais rien.

Lâcha pourtant Terrence, réfléchissant rapidement, sourcils particulièrement froncés, fourchette posée sur le bord de son assiette. Il se repassa le fil de sa journée à demeurer immobile pendant que Leilan faisait ses croquis, puis quand la soirée était arrivée, le fait qu'ils soient sortis boire un verre, la façon dont il lui avait expliqué sa vision des choses et de l'art en particulier, de la lumière, de...

- Ah.

L'apprenti tueur releva ses yeux noirs sur Mara, la lumière se faisant justement dans son esprit.

- Je crois que je lui plaît. C'est ça ?

Supposa-t-il, questionnant Mara pour avoir son avis sur cette déduction inopinée.


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« Bingo ! »

Terrence eut un léger sourire en coin, ravi d'avoir saisi l'allusion de Mara. Il recommença à manger avec appétit, se remémorant la première journée passée à poser pour Leilan, l'invitation à boire et la tournure que les choses avaient prises... Hum, il en parlerait une autre fois à sa mentor, le moment ne s'y prêtait guère et mieux valait se concentrer sur l'essentiel : les portraits.

« En tout cas, si un jour tu as la possibilité de récupérer un de ces croquis, tu n’oublieras pas de m’en offrir un pour mon anniversaire. »

- Il a dit qu'on se partagera ceux que sa cliente ne voudra pas, alors j'en aurais forcément deux ou trois. J'avais déjà prévu de t'en offrir un mais, si tu veux que j'attende ton anniversaire pour ça, très bien, tu attendras.

La taquina-t-il sur un ton faussement sérieux, un léger sourire montant au coin de ses lèvres, taquin, avant qu'il ne continue de manger, son assiette étant presque vide. C'est qu'il avait un bon coup de fourchette le jeune homme, surtout depuis qu'il bossait comme manutentionnaire sur les docks : l'air de rien, ça vous creusait l'appétit en plus de développer rapidement votre musculature.

« Tu as vu Alexander aujourd’hui, ou suis-je la seule à ne pas l’avoir croisé depuis ce matin ? »

L'apprenti tueur releva le nez de son assiette, fronçant légèrement les sourcils.

- J'ai dormi toute la matinée et tu es la première que j'ai vu en me levant.

D'où ses cheveux encore en vrac et le fait qu'il porta un simple jogging avec un t-shirt froissé.

- Tu crois qu'il a des ennuis ?

Demanda-t-il en se redressant lentement, posant sa fourchette en dardant sur Mara un regard soudain alerte et sombre.

- C'est pour ça que tu n'as pas l'air bien depuis tout à l'heure ?

Croyait-elle vraiment qu'il ne verrait pas la différence dans son humeur ? Ce soupir qu'elle avait eu à l'instant, cet air songeur et par moment un peu absent ? Bien sûr Terrence ignorait le fond de la pensée de sa mentor, mais il savait quand quelque chose la tracassait, et si c'était Alexander, c'est que peut-être il s'était encore passé quelque chose avec ces maudits gardiens.


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L'expression choquée de Mara ne trompa pas Terrence qui y vit là une comédie à ajouter à son panel infini de réactions toutes plus travaillées les unes que les autres, cependant le fait qu'elle en fasse usage lui prouva qu'il avait réussi à la surprendre et ça, ça valait un sourire de sa part.

« Oh non non non, tu ne dois pas attendre mon anniversaire pour m’offrir un présent ! »

Il avait un peu ri en l'entendant, jusqu'à-ce que leur conversation ne revienne à des choses plus graves, notamment le fait que Alexander ne se soit pas manifesté à la planque depuis plus d'une demi-journée et, si la hackeuse faisait tout pour rassurer son poussin, le fait demeurait que le jeune homme avait hérité d'elle sa propension à s'inquiéter au moindre élément qui allait de travers. Paranoïaque, méfiant, prudent et précautionneux, il ne laissait jamais rien au hasard grâce à ce que ses deux mentors lui avaient appris. Et si Mara était inquiète, alors Terrence était inquiet aussi.

« Des ennuis, il en a depuis qu’il recroisé la route de cette sale flic. »

- Cette garce... si je pouvais, je lui arracherais la peau couche par couche juste pour lui faire passer l'envie de ne serait-ce que penser à lui.

Lâcha l'apprenti tueur avec une sombre expression obscurcissant ses traits, son regard se parant d'un éclat inquiétant.

« Je ne crois pas qu’il ait des ennuis maintenant, tu sais comme j’aime savoir où vous êtes, alors le fait de ne pas l’avoir vu depuis hier me tracasse légèrement. »

- Tu as toujours eu raison d'être prudente Mara. Si je le vois je te fais signe et je compte sur toi aussi pour me prévenir.

Il évoqua ensuite le fait qu'elle n'avait pas l'air bien, et évidemment ce fut tout naturellement qu'elle lui rendit un peu de sa taquinerie, le déridant légèrement bien que cela ne soit pas encore gagné.

« Ais-je si mauvaise mine que ça ? J’ai reçu un appel d’ordre familial et fait une drôle de rencontre il y a quelques jours de cela. J'ai raconté quelques mensonges et un parfait inconnu a réussi à déceler le vrai du faux. Ça ne m’arrive pas souvent, c’est surprenant. Je perds en efficacité. »

L'apprenti tueur cligna des paupières en observant la hackeuse, interdit d'abord, étonné, surpris, avant de soudain glisser avec sa chaise qu'il tint en-dessous de lui, se rapprochant vivement avec une curiosité nouvelle.

- Ah oui ? Qui ça ?

Qui avait bien pu déceler le vrai du faux dans ce que sa mentor avait dit ? Lui passait encore, il n'était pas encore confirmé et avait encore beaucoup à apprendre, mais elle... Les yeux de Terrence s'agrandirent sous l'effet de la curiosité mêlée à l'intérêt qu'il portait soudain à cette information d'une importance essentielle. D'abord parce que c'était un potentiel problème, mais aussi parce qu'il s'agissait d'un fait rarissime.

- Ta famille ne te mérite pas, si jamais tu as besoin de moi pour m'en occuper, dis-le-moi. Et donc, qui est cet inconnu ? Tu l'as revu ? A quoi il ressemble ?

A croire que Leilan avait déteint sur lui, bien qu'en vérité chaque fois que quelque chose l'intéressait il réagissait ainsi, avec une certaine émotion, chose suffisamment rare pour être notée.


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« Un ex-militaire, lâché par l’armée après une mission qui a mal tourné. »

Un ex-militaire, voilà bien quelque chose qu'il n'a pas eu l'occasion de croiser tant que cela, surtout un lâché par l'armée alors qu'en Irlande c'est rarement le cas, surtout pour une mission qui aurait mal tourné. Terrence semble immédiatement intéressé mais Mara est prudente, elle n'en dit pas plus malgré sa demande, affirmant qu'elle allait le revoit ce soir sans pour autant dire où ni quand. Le fait qu'elle refusa poliment aussi son aide vis-à-vis de sa famille lui fit ainsi hocher la tête à l'ensemble de ce qu'elle venait de lui dire. Bon, bon, elle voulait s'occuper de tout ça elle-même, il comprenait, il n'insisterait pas... même si ce serait tentant de la suivre juste pour voir où elle allait, il savait que ce ne serait pas une bonne idée, elle pourrait mal le prendre et se fâcher.

- Tu me raconteras ? Tu me diras s'il faut s'en méfier ou si tu vas juste jouer avec.

Demanda le jeune homme avec un sourire alors que la hackeuse ramassait d'autorité son assiette pour la mettre dans le lave-vaisselle, l'apprenti tueur se levant déjà, prêt à la suivre mais...

« Je vais aller nourrir Ratatouille avant de partir, le pauvre chéri doit mourir de faim. »

Ah, oui forcément, le rat devait avoir au moins aussi faim qu'eux vu l'heure.

« Ne fais rien que je ne ferais pas en mon absence, au cas où Alexander n’est pas revenu d’ici là. »

Un sombre sourire amusé étira les lèvres de Terrence qui songea à bien des choses, puis malgré l'allusion de Mara, finit par enfoncer les mains dans les poches de son jogging, hochant la tête d'un air de consentir à se tenir sage... plus ou moins.

- Je vais t'attendre alors avant de faire quoi que ce soit, parce que sinon tu sais très bien ce que je vais aller faire.

Il pencha légèrement la tête de côté, son sourire s'étirant avec amusement tandis qu'il fixait sa mentor et protectrice. Elle le connaissait, elle l'avait vu grandir ces dernières années et avait participé à son éducation, elle savait quelles pulsions issues de ses angoisses pouvaient survenir, sans parler de son instinct de survie et de sa paranoïa. Pour autant, s'il lui disait qu'il ne ferait rien avant son retour, elle pouvait aller vaquer à ses occupations sans inquiétude : il n'avait qu'une parole pour ses proches.

- Rappelle-moi de jamais me trouver de jouet comme vous faites toi et Alex, j'crois pas que ça m'irait autant qu'à vous.

Affirma le jeune homme en ramassant son verre, se resservant de l'eau avant de le poser sur le plan de travail, venant déposer un baiser sur la joue de Mara avant de se diriger vers sa chambre, lui faisant signe avant de refermer sa porte. Elle avait à faire et lui devait se prendre une bonne douche avant d'aller marcher un peu histoire de se balader. Observer les gens était toujours source d'apprentissage après tout et la journée était déjà si belle, autant en profiter.


@Mara McGuire