Rencontre des têtes non couronnées [PV Abigaëlle]

Une journée de pluie comme seule l'approche de l'automne pouvait en offrir, entre chaleur persistante d'une fin d'été et premiers vents froids arrachant quelques frémissements aux moins couverts. L'eau avait martelé sur les toits la journée durant, faisant s'abriter ceux qui n'avaient pas d'obligations, les autres se couvrant au mieux sous un parapluie ou derrière un col relevé à la va-vite dans l'espoir d'éviter qu'une coulée glaciale ne dévale le long de leur cou. La matinée avait été bien chargée pour Ryan qui avait été de service à la clinique de 6h à 13h, effectuant une opération programmée pour un patient qui avait bien eu besoin de ses talents. Retour à la maison familiale pour une bonne douche, un bon repas, une petite heure de quiétude à gérer des affaires diverses sans gravité, et l'homme s'était finalement défait de sa peau de chirurgien pour enfiler celle de Vice-Président du HHMC, en même temps qu'il enfilait un jean, une chemise bleu sombre. Bottes et blouson de cuir, la moto l'avait mené au Roadhouse qui servait souvent de point de chute relaxant aux membres du club comme aux sympathisants, ainsi qu'à tous ceux qui savaient se tenir. Dans ce bar, pas de grabuge toléré sans qu'un des motards n'intervienne, en général on préférait payer une bonne bière que de casser le mobilier, non pas que l'assurance ne fonctionne pas, mais à force cela finissait par coûter cher en franchise et puis, sincèrement, est-ce que boire un coup n'était pas une meilleure option ? Bon, pas toujours, mais tout de même cela ne coûtait rien d'essayer.

- Hey salut Ryan !

- Salut Malone ! Tout va bien ?

- Ouip ! Tout est calme aujourd'hui, les frileux se planquent.

Rires entendus de la part des deux hommes alors que l'ancien médecin militaire allait s'installer à "sa" table habituelle, celle qu'il prenait quand elle était libre. Il n'y avait que des habitués en cette fin d'après-midi, des discussions calmes, un fond de musique rock à volume modéré : une ambiance parfaite pour siroter un verre en réfléchissant tranquillement aux affaires du club.

- Un café s'il te plaît.

- Oh, tu veux pas un Irish plutôt ? Ça te ferait du bien aux os avec ce temps.

- Jamais quand je conduis, tu me connais.

Malone hocha la tête et entreprit de préparer un café noir serré. Le Vice-Président pour sa part venait d'ôter son blouson qu'il posa sur le dossier de sa chaise afin de le laisser ruisseler de la pluie qu'il avait prit tout le long du chemin, quand la porte s'ouvrit soudain. Tournant la tête, Ryan plissa les yeux, portant son regard bleu-vert sur la personne qui entrait. Une femme, seule... Tiens donc.


@Abigaëlle Lidervaïne

Une dure journée pour moi avait eu lieu. J'avais du gérer une crise au niveau de l'entreprise familiale. Une bijouterie avait passé commande et avait reçu cette dernière mais le payement n'avait pas eu lieu. Autant dire que j'avais tapé du moins sur la table. Combien de fois avais je dis à mes salariés de ne surtout pas envoyer la marchandise avant d'avoir eu le payement. J'avais bien sur eu leurs excuses mais nous ne parlions pas de centaines d'euros mais de milliers et même peut être de dizaines de milliers. Je leur avais donné trois jours pour récupérer l'argent ou la livraison sans quoi je devais me déplacer et je n'aimais pas ça.

J'étais agacée mais j'avais laissé ça de coté avec un bon verre de rosé et ma douce princesse. Une fois celle ci couchée je tournais en rond, ne trouvant pas le sommeil. Cette affaire m'agaçait au plus haut point. Je surfais alors sur le net et tomba sur plusieurs affaires de kidnapping dans la région, ce qui ne faisait que m'agaçait un peu plus. Je soufflais un bon coup. Et partie dans ma chambre me changer. Un jean moulant et des bottes de motos au dessus , un petit pull noir fin et mon fidèle blouson de cuir. Qui pouvait dire que je pesais des centaines de milliers d'euros à ce moment là ? Personne sans me connaitre. Un casque à la main je partais de la maison Croisant l'un des agents de sécurité en qui j'avais confiance - un gros nounours qui pouvait tuer un homme plus vite que son ombre - je lui demandais de rester à l'intérieur de surveiller le sommeil de ma fille et de m'appeler en cas de soucie.

Quelques minutes suivant cette demande le son mélodieux de ma harley résonna dans la propriété alors que je partais en direction d'un bar que j'appréciais. C'était un bar de motard où j'avais l'habitude d'aller. Avec la pluie il ne devait pas y avoir grand monde. C'était toujours calme et il n'y avait pour ainsi dire jamais de bagarre j'y allait pour me détendre et je n'étais jamais déçue. Je garais ma moto avec les autres et entra, retirant mon casque pour passer une main dans ma chevelure brune. Je m'approchais du bar pour poser mon fessier sur l'un des sièges.

- Tien là plus jolie .. Tu as une sale mine ça va ?
- Les affaires sont pas toujours simple. Mets moi une bière sil te plait ..

La bière arriva rapidement devant moi et j'y trempée les lèvres avant de poser mon portable à coté de mon verre histoire de voir si jamais ma sécurité appelait. Rien ni personne ne pouvait compter plus que ma petite Nina. Je soupirais doucement d'aise une fois le liquide frais coulant dans ma gorge ça faisais un bien fou .

Celle qui venait d'entrer ôtait un casque de moto qui prouvait à lui seul, en plus de sa tenue, qu'il s'agissait là d'une femme ayant l'habitude de conduire des engins de qualité et non une simple pétrolette du dimanche comme tant de jeunes gens aimaient à le faire pour se donner un genre. Non, celle-là d'ailleurs n'était déjà plus une jeune fille, quand bien même elle semblait encore parfaitement aguerrie et ne faisant certainement pas son âge. Attentif aux détails alors qu'elle passait non loin de lui pour filer droit vers le comptoir, il nota les cheveux où quelques fils blancs discrets jouaient à cache-cache, le coin des yeux où les années tentaient d'implanter la marque du temps -tout comme les siens- mais aussi la silhouette élancée aux courbes pourtant assez généreuses, le visage volontaire, la mâchoire dessinée, les lèvres pulpeuses... et un regard qui en disait long sur un tempérament certainement affirmé et solide. Étrangement bien qu'il fréquenta l'endroit depuis de longues années, il ne l'avait jamais croisé et, à voir la façon dont Malone l'accueillie, elle était pourtant une habituée, donc discrète et certainement occupée, mais avec une nette préférence pour l'endroit. Intéressant, même si le fait qu'elle commanda une bière en disait long sur le fait qu'elle avait certainement une haute estime d'elle-même au point de croire qu'elle pouvait avoir tous les réflexes malgré une bière dans le sang, à moins qu'elle n'ai prévu de manger un morceau avant de reprendre le guidon, auquel cas... Ah, un soupir de lassitude.

- Bouge pas Malone, j'arrive.

Lança finalement Ryan en se levant, empoignant son blouson par le col et son casque par l'attache, se dirigeant vers le comptoir pour prendre le tabouret haut situé à côté de celui de l'inconnue à qui il adressa un sourire poli, posant ses affaires de l'autre côté.

- Si vous permettez, personne ne devrait boire seul par ce temps.

Le barman haussa un sourcil alors qu'il lui avançait son café sur le comptoir, recevant en retour le paiement pile accompagné du pourboire habituel.

- Vous ne m'en voudrez pas mais je suis au café, la journée est loin d'être finie et je préfère garder les idées claires.

Poli, un léger sourire bienveillant aux lèvres, le Vice-Président observait la femme d'un regard bleu-vert qui, bien que curieux, n'était ni déplacé,ni dévorant, ni même inquisiteur. Il prit une gorgée de café qui lui arracha un discret soupir de contentement, avant de finalement tendre la main à l'inconnue.

- Je m'appelle Ryan, et vous êtes ?

Autant faire en sorte qu'elle ne soit plus un simple visage, d'autant plus si elle venait régulièrement ici. Comment diable ne s'étaient-ils jamais croisés jusqu'à présent ? Hum... peut-être que de cumuler deux métiers foncièrement différents n'était pas l'idéal pour pouvoir s'occuper convenablement du club et de ce qui pouvait se passer sur leur territoire, mais s'il y avait eu un souci on l'aurait averti et une femme de cet acabit ne serait pas passée inaperçue dans un rapport écrit, quel qu'il soit, donc ce n'était pas une fautrice de troubles, tout du moins en théorie, juste une cliente qui avait ses habitudes... mais tout de même, depuis 7 ans, il aurait pu la rencontrer plus tôt. Étrange chose que la vie n'est-il pas ?


@Abigaëlle Lidervaïne

Une soirée tranquille. Voilà tout ce dont j'avais besoin. Dans mon bar préféré avec mon barman que j'appréciais. On disait souvent que les barman était un peu psychologue et s'était vrai selon moi ; à la différence qu'ils étaient plus vrais ! Je me posais au bar pour demander une bière comme a mon habitude. Une personne vint s'assoir à coté de moi. Est ce que j'étais d'humeur à discuter ou bien à me faire draguer ? Peut être finalement si ça pouvais me changer les idées. Je relevais mes yeux vers lui , il n'était pas désagréable à regarder, un air de british, peut être un peu trop sérieux pour être dans ce genre d'établissement. Il n'avait rien du biker que l'on pouvait parfois croiser et que , je devais bien l'avouer , j'aimais bien avoir parfois avec moi le soir. Quoi ? J'étais une femme libre après tout.

Il me demande si je lui permets de prendre place à coté de moi , que personne ne devrait boire seul avec ce temps. Je lui souris et lui fais un signe de la main désignant le tabouret de libre. Si il voulait me tenir compagnie alors pourquoi pas. Je ne manque pas le regard interrogatif du barman. Tien ce client était il si différent des autres ? Je repris une gorgée de ma bière l'air de rien. Il me parle de son café, affirmant vouloir garder les idées claires. Je lève mon verre en sa direction alors que mon regard capte le sien .

- Soit. Pour ma part une bière ne bloque en rien la clarté de mes pensées.

Je lui souris. Si une bière devait me faire du mal je l'aurais su à force. Elle ne me faisait que du bien , le bien de la fraicheur et du gout en cette soirée difficile. Une main se tends vers moi , il s'appelle donc Ryan. De mes doigts fins qui ont connus pourtant bien des sangs différents je lui serre la main. Une poignée ferme bien que féminine. Rien de trop brusque , juste une poignée de femme d'affaire.

- Abigaëlle. répondis je simplement. Il n'avait pas de regard de dragueur mais celui du barman qui se poser sur lui était assez étrange pour me faire me poser des questions. Je restais sur mes gardes bien qu'intrigués par ce qui allait se passer. La journée était loin d'être terminé c'était une chose certaine et je l'avais bien comprise.

Je ne l'avais jamais vu ici pourtant ce n'était pas la première fois que je venais . Je l'avais regardais discrètement et une question me brûlait alors les lèvres. Je passais mes lèvres sur ces dernières avant de lui demander d'un ton doux. - Alors dites moi Ryan. Qu'est ce qu'un homme de votre élégance fait dans ce genre d'endroit ? Je vous verrais plus dans un café élégant. Avec peut être un joueur de piano. Je connaissais que trop bien ce type d'endroit qui n'étais pas fait pour moi ; je ne les rejoignaient que pour vivre ma vie d'héritière.

- Soit. Pour ma part une bière ne bloque en rien la clarté de mes pensées.

- Je parlais de conduire la moto, je ne doute pas de la clarté de vos pensées.

Malone n'arrêtait pas de les regarder tous les deux, à croire qu'il assistait à un évènement historique dont il n'arrivait pas à se remettre. Était-ce donc si étonnant que cela de voir Ryan serrer la main de celle qui se présenta sous le prénom de Abigaëlle ? Cette femme possédait d'ailleurs un excellent sens de la poignée de mains : ferme, sans forcer inutilement, paume sèche et chaude, assez douce d'ailleurs bien que la sensation des petites cales sur la paume en question en disait long sur ce qu'elle pouvait faire de ses mains. Intéressant là encore, très intéressant.

- Abigaëlle.

- Ravi de vous connaître, Abigaëlle.

Sourire poli et relativement chaleureux, le chirurgien s'en retourna à son café, prenant la tasse entre ses doigts tout en levant ses yeux bleu-vert sur le barman qui les observaient encore. Le Vice-Président émit un léger et discret raclement de gorge, et Malone s'arracha à son observation pour s'éloigner un peu, allant s'occuper de quelques verres propres qui avaient besoin d'être déplacés d'un endroit à un autre en prévision d'une affluence qui ne viendrait de toute façon pas avant plusieurs heures. L'indiscrétion, décidément, était l'un des plus grands travers de l'humanité, mais pouvait-on vraiment reprocher cette curiosité qui lui avait permise d'évoluer ?  L'homme préféra reporter son attention sur le café plutôt que sur ces considérations philosophiques, buvant une gorgée brûlante qui le réchauffa bien qu'il n'en ait nul réel besoin. Toujours aussi bon.

- Alors dites moi Ryan. Qu'est ce qu'un homme de votre élégance fait dans ce genre d'endroit ? Je vous verrais plus dans un café élégant. Avec peut être un joueur de piano.

Le concerné haussa un sourcil et un léger sourire amusé, quoique poli, étira le coin de ses lèvres alors qu'il reposait sa tasse, pivotant pour moitié sur son tabouret afin de pouvoir faire face à la motarde, son coude gauche prenant appui sur le comptoir de bois avec une nonchalance savamment travaillée.

- Je préfère les endroits tranquilles où on a pas besoin de faire des manières plutôt que ces endroits guindés où on épie le moindre de vos faits et gestes. Et depuis le temps que je viens ici, c'est un peu comme ma deuxième maison.

Il tourna la tête en direction de Malone qui leur jetait encore un bref regard, plus prudent mais toujours aussi curieux.

- Et à force on finit par connaître tout le monde.

Le barman fit mine d'être accaparé de nouveau par son travail, Ryan reportant alors son attention sur la brune à qui il sourit un peu plus.

- Et vous donc, pourquoi venir ici ? Je suis client depuis des années et ironiquement je ne vous avais jamais croisé avant aujourd'hui, pourtant vous avez l'air à votre aise.


@Abigaëlle Lidervaïne

Etonnant que cette rencontre dans ce lieu sombre. Un monsieur élégant buvant du café , ce qui contrasté parfaitement avec l'environnement. Pour ma part ce soir j'étais dans mon élément. Bien sur cela aurait pus être différent selon la tenue que j'aurais pu portée mais pour le coup je ne voulais pas me faire remarquer. Raté visiblement. IL parlait donc de ma possibilité à conduire. Un sourire au coin de mes lèvres charnues pour lui répondre d'une voix douce.

- Ne vous en inquiétez dont pas. Même avec plusieurs verres je peux parfaitement conduire. Mais dites moi, faites vous partie de la police ?

Ce n'était pas vraiment un problème ci c'était le cas, l'argent peut vous sortir de bien des situations surtout dans la ville qui était notre. Je gardais mon sourire , prouvant ainsi que je n'avais nullement peur de la réponse de cet homme. Je remarqua le regard insistant du barman et mon regard se déplaça vers lui avant de reprendre part dans le regard du prénommé Ryan. Une poignée de main digne des meilleurs accords de ma boite et une présentation plus tard nous n'étions plus des inconnus. Je lui offrit un signe de tête avant de prendre à nouveau mon verre en main pour en boire une nouvelle gorgée.

Son raclement de gorge et la fuite du barman ne fus pas assez discrète pour que je ne le remarque pas. Qu'est ce qui se tramait entre ces deux là ? Dans tout les cas je restais sur mes gardes !
Il fit volte face à mes paroles pour me regarder avec un sourire. L'on pouvait deviner que tout ses gestes étaient contrôlés mais si son allure était égale à ce que je pensais , c'est à dire à une habitude du monde plus riche , je comprenais cette façon de faire pour l'avoir pratiqué de nombreuses années. Parfois encore aujourd'hui.

Une explication que je ne pus qu'accepté et un regard au barman. Ces regards insistants de l'un et l'autre était de plus en plus étrange. Il m'expliquait venir ici depuis des années et ne jamais m'avoir vu . Je fis alors des yeux de biches avant de sourire poliment.

- Il faut croire que le destin n'était pas prêt à nous offrir une rencontre avant ce soir Ryan. Je viens également ici depuis plusieurs années et soyez en sur que je vous aurais remarqué si nous étions ici au même moment.

Je me penchais un peu comme de manière à offrir un secret. Gardant mon regard dans celui de l'homme je lui demandais doucement .

- Mais qui êtes vous réellement ? Je me redressais un peu et regarda à tour de rôles Ryan et le barman - Vos échanges de regards en disent beaucoup trop . Qu'êtes vous pour ce lieu ? Je ne savais pas alors si j'étais ou non en sécurité à ce moment précis mais je saurais vite de quoi il s'agit;

- Ne vous en inquiétez dont pas. Même avec plusieurs verres je peux parfaitement conduire. Mais dites moi, faites vous partie de la police ?

Un bref rire amusé avait échappé à Ryan qui avait du reposer sa tasse pour éviter de renverser son café, secouant légèrement la tête avant d'adresser un sourire à Abigaëlle qui venait de le surprendre positivement : c'était bien la première fois depuis longtemps qu'on ne l'avait pas confondu avec un représentation des forces de l'ordre.

- Ouhla non, je ne suis que chirurgien, mais comme j'ai déjà eu l'occasion d'opérer des accidentés de la route, disons que j'attache de l'importance à la sécurité d'autrui.

La suite fut des présentations polies et quelques échanges courtois, entrecoupés de l'insistante curiosité de Malone que le Vice-Président tenta de renvoyer un peu plus loin d'un raclement de gorge : en vain. Et si la motarde était des plus charmantes dans son attitude polie, elle n'était certainement pas dupe au vu des regards que Ryan perçu ici et là : elle observait leur manège, elle n'était pas aveugle et elle n'allait pas tarder à...

- Il faut croire que le destin n'était pas prêt à nous offrir une rencontre avant ce soir Ryan. Je viens également ici depuis plusieurs années et soyez en sur que je vous aurais remarqué si nous étions ici au même moment.

- Vous me flattez, cela dit vous ne passez pas inaperçue non plus.

Une nouvelle gorgée de café fut bu alors que Abigaëlle se penchait vers lui, l'observant d'une manière difficile à déchiffrer, mais que la question qu'elle posa éclaira sous un jour nouveau : évidemment, elle se méfiait forcément.

- Mais qui êtes vous réellement ?

Nous y voilà, songea le Vice-Président en regardant la brune se redresser, lui jetant ainsi qu'au barman un regard qui venait appuyer ses dires.

- Je vous l'ai dit, je suis chirurgien.

- Vos échanges de regards en disent beaucoup trop. Qu'êtes vous pour ce lieu ?

Reposant lentement sa tasse, ce fut au tour de Ryan d'observer brièvement Malone qui, cette fois, ne demanda pas son reste avant de déguerpir à l'autre bout de son comptoir, ne voulant pas se retrouver au milieu de cette histoire. Ce n'était pas faute par le passé de lui avoir dit d'être plus discret, mais l'homme était si curieux de nature... ah, comment le lui reprocher ? Dans le fond, c'était surtout un brave type et il n'avait rien fait de mal, rien de grave qui ne puisse les incriminer en tout cas. Reportant ses yeux bleu-vert sur la motarde, le Vice-Président se fendit d'un sourire en coin qui ne monta pas jusqu'aux-dit yeux clairs, secouant la tête d'un air parfaitement détendu.

- Je crois que vous vous méprenez à mon sujet. Je suis un client de longue date et je crois juste que Malone s'étonne de me voir aborder une femme comme je viens de le faire avec vous. Comme vous l'avez dit un peu avant, je détonne ici. Même si je conduis une moto depuis des années, je n'ai pas forcément le profil type qu'on retrouve dans ce genre d'établissement.

Ryan se pencha légèrement, imitant ce que Abigaëlle avait fait juste avant, baissant même d'un ton alors que l'amusement perçait à nouveau.

- Ne le lui répétez pas, mais je pense que Malone me croyait gay jusqu'à présent, ceci expliquerait cela, vous ne croyez pas ?

Il rit un peu en se redressant, reprenant sa tasse pour terminer d'en boire le contenu tant qu'il était encore chaud, soupirant un peu.

- Et vous, que faites-vous comme métier pour poser autant de questions ? Vous n'êtes pas de la police sinon vous ne me l'auriez pas demandé, alors à quoi occupez-vous donc vos journées ?

Le Vice-Président darda un regard curieux mais à l'éclat acéré sur la brune, son expression se parant d'un certain sérieux tandis qu'il l'observait avec une grande attention.


@Abigaëlle Lidervaïne

Il ris et je trouve que ça lui va bien . Je n'ai pas peur qu'il soit de la police. Boire quelques verres et conduire n'est pas la pire chose que je peux faire. D'ailleurs je reprend mon verre pour en boire une gorgée. Toujours agréable. Il affirme être chirurgien et je réponds calmement - C'est un beau métier de sauver des vies. Je lui réponds toujours avec politesse j'ai l'impression d'être avec les gens d'autrefois, ceux que je connais de part mon métier dans les bijoux. Oui je crois vraiment que c'est agréable. Pas toujours mais un peu. j'aime ce coté là de ma vie aussi , l'héritage de mon père , celui que je laisserais à ma fille. Je ne veux pas qu'elle entre dans le monde de la nuit , pas dans celui du meurtre. Ce n'est pas ce que je préfère chez moi mais c'est comme ça aujourd'hui je n'y peux rien. Il affirme que je ne passe pas inaperçu et je souris.

Je me perds à contempler mon verre un court instant. Je finis par me pencher vers lui pour lui demander qui il était. Il me réponds l'air innocent qu'il est chirurgien pourtant je sais que ce n'est pas uniquement ça. Les regards avec le barman en disent longs. Il est important ici , et pas parce qu'il a sauvé la vie de quelqu'un et je dois me montrer méfiante. Il affirma alors qu'il n'avait pas pour habitude d'aborder les femmes et en se penchant un peu vers moi il avoua que le barman le croyais gay. Je ne peux retenir un rire, c'est peut être , même certainement faux mais cela m'amuse. Je le fixe alors de mes grands yeux bleus et lui demande . - Dois je comprendre que vous et Malone.. oh je crois qu'il va être attristé. Mais je ne lui répèterais pas , promis. Je lui fais un clin d'oeil et me demande l'espace d'un instant si il est réellement entrain de me faire des avances. Nous verrons bien à la suite de la soirée.

Il me retourne la question réfléchissant sur le fait que je n'étais pas flics malgré mes questions. Je souris. Je n'avais pas besoin de mentir simplement ne pas dire toute la vérité. - Je suis l'héritière des bijoux Lidervaïne. Oui je sais c'est assez étonnant à me voir comme ça mais, je suis disons .. bijoutière, enfin même si mon rôle est principalement de gérer les crises et de faire bonne figure aux soirées mondaines. Ce n'était un secret pour personne et mon visage était souvent exposé dans la presse. Néanmoins je vivais loin des flashs des photographes et n'y aller que pour faire prospérer l'entreprise de mon père.

Je termine alors ma bière et repousse doucement mon verre. Je regarde Ryan avant de lui demander - Et donc vous venez souvent ici . Madame doit se sentir bien seule chez vous . dis je en souriant à moitié , peut être que s'était un de ces hommes aisés qui aimes draguer alors que la "mama" attends à la maison.

Ryan avait préféré ne pas rebondir sur le fait que sauver des vies était un beau métier. C'était vrai, assurément, mais il ne pensait pas avoir plus de légitimité qu'un pompier bravant les flammes d'un incendie pour sortir des gens piégés dans un immeuble, ou sinistrés après l'effondrement de leur maison, ni non plus l'infirmière qui s'occupait des soins quotidiens des patients, ni cet homme cumulant deux emplois et ne dormant que trois heures par nuit pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille, ni... Bref, vous l'aurez compris, le chirurgien ne se plaçait pas spécialement sur un piédestal et laissait aux autres les feux de la rampe pour travailler dans l'ombre, chose qui lui convenait bien mieux. L'échange qui suivit fut un mélange de voltige et d'esquive, de diversion et de faux-semblants qui ne trompèrent aucun des deux protagonistes engagés dans cette valse des apparences destinées à éviter de confronter ce qu'ils étaient vraiment. Que Abigaëlle le croit ou non, elle ne chercha pas à insister sur sa méfiance première et préféra le suivre sur sa plaisanterie, achevant ainsi de désamorcer une bombe qui n'aurait pu être que sale.

- Dois je comprendre que vous et Malone.. oh je crois qu'il va être attristé. Mais je ne lui répèterais pas, promis.

- C'est fort aimable.

Plaisanta le Vice-Président avec un sourire amusé, lui retournant alors sa question avant de faire signe en direction de Malone, repoussant doucement sa tasse.

- Un autre s'il te plaît.

Le barman vint récupérer le récipient et s'en alla le remplir, esquivant les regards des deux clients du soir.

- Je suis l'héritière des bijoux Lidervaïne. Oui je sais c'est assez étonnant à me voir comme ça mais, je suis disons... bijoutière, enfin même si mon rôle est principalement de gérer les crises et de faire bonne figure aux soirées mondaines.

Ryan haussa un sourcil en entendant la réponse apparemment sincère de la motarde, l'observant de nouveau d'un bref regard acéré avant de sourire un peu plus, hochant la tête d'un air entendu.

- Il me semblait bien que votre visage m'était familier. J'ai lu un article à votre sujet il y a quelques années.

Les journaux à scandales ainsi que ceux axés sur les peoples, mais surtout ceux qui traitaient de l'actualité des grandes familles du pays dont la sienne faisait partie, bien qu'il évite toujours le sujet, étaient des lectures qu'il n'appréciait pas forcément mais dont le contenu pouvait parfois avoir un impact qu'il retrouvait soit dans la clinique où il travaillait, soit au club où quelques discrets venaient faire appel à eux plutôt qu'à la Mafia. Quoi qu'il en soit, cette héritière-là était du genre discret et préférait elle aussi éviter les flashs des journalistes. Tiens donc.

- Et donc vous venez souvent ici. Madame doit se sentir bien seule chez vous.

- Oh elle le serait assurément s'il y en avait une, fort heureusement je suis marié à mon travail et il a le mérite de ne pas me reprocher de rentrer à quatre heures du matin.

Plaisanta de nouveau Ryan en se rencognant un peu contre le dossier bas de la chaise de bar, observant la brune en se demandant si elle tâtait le terrain pour une raison bien précise ou si c'était juste histoire de faire la conversation.

- Et votre époux de son côté ne s'inquiète pas que vous fréquentiez les bars de motards ? Une aussi jolie femme pourrait se faire embêter, même si en général ici on a plutôt tendance à défendre les clientes qu'à les laisser se faire ennuyer.

Le "on" était utilisé de manière générale, mais en disant cela le Vice-Président parlait évidemment pour lui et ses hommes. Même si la plupart aimait profiter des jolies femmes et passer du bon temps avec celles du club ou avec leurs régulières, aller voir à l'extérieur était monnaie courante et permettait de varier un peu les habitudes. Pourtant à bien l'observer, le chirurgien était à peu près certain que Abigaëlle n'était pas le genre de femme à se laisser faire mais ça, il préférait la laisser le dire elle-même.


@Abigaëlle Lidervaïne

Je ne croyais pas une seconde qu'il soit uniquement chirurgien , il avait assurément une place ici autre que celle de client. Mais je ne lui posais pas plus de question , pour le moment en tout cas. Notre échange m'offrait un petit moment de répits à présenter et je le prenais à deux mains. J'en avais réellement besoin. Je plaisanté alors avec lui sur la possible attirance du barman pour le charmant Ryan. Il était assuré que Malone aimé les femmes si j'en croyais les regards que j'avais pus apercevoir avec des clientes féminines.

Il me retourna naturellement la question et je lui parlais de mon travail dans les bijoux. Au moins ce n'était pas un mensonge. Il parut hésiter un instant avant d'avouer avoir déjà vu mon visage. - ça avait fais tout un plat quand mon père nous a quitté et que j'ai du reprendre les rênes. Surtout qu'il n'y a rien de bien intéressant à dire sur mon métier. Je passe ma main dans mes cheveux visiblement gênée pour moi mon second " métier " avait bien plus d'importance. Offrir des bijoux aux femmes riches ne m'apportait que le calme financier mais sauver des jeunes femmes étaient bien plus important à mes yeux. Je préférais néanmoins ne pas en parler à n'importe qui , surtout dans notre ville.

Je fis une remarque sur sa femme qui devait attendre et j'appris alors qu'il était seul et marié à son travail comme beaucoup de médecin, enfin j'en avais l'impression il fallait avouer qu'avoir un mari qui pouvait partir à n'importe quel heure et revenir que plusieurs jours après cela devait être difficile. Naturellement la question me fut retourné. - Je n'ai besoin de personne pour me défendre. Mais je sais que notre ami barman pourrait le faire si je me faisais embêter. . Mon mari n'est pas .. et n'a jamais été . Je crois que les femmes aillant un temps soit peut de carrière font parfois peur .... ou l'engagement . ces derniers mots fus dis de façon plus amère que je le voudrais. Il faut dire que mon ex m'avait abandonné une fois que j'étais tombée enceinte et autant dire que je n'avais pas vraiment apprécié la chose au point de ne pas avoir de relations sérieuses.

Je terminais mon verre avant de le pousser un peu - Je veux bien un café sil te plait. dis je avec un petit sourire avant de tourner mon regard vers le docteur. - Donc c'est déjà une bonne chose , ni vous ni moi j'allons avoir de scène en rentrant ce soir . Ma fille était en sécurité. Peut savait que j'étais mère. L'info avait bien sur circulé sans jamais montrer son visage mais il fallait avoir eu la chance de tomber sur un des rares articles parlant de ma vie privée , sans mon accord évidemment .

Le café arriva et je retirais la cuillère , pas de sucre pour moi s'était une habitude; Je réchauffais mes mains sur la tasse chaude. Je regardais un peu autours de nous il y avait encore quelque habitué mais peut de monde. - C'est agréable d'avoir ce genre d'endroit où l'on se sent un peu chez nous sans jugement dis je avec un petit sourire - Vous ne trouvez pas ? Un lieu où l'on ne nous demande rien et où l'on espère rien de nous. C'est ... relaxant je trouve. Il devait me comprendre les gens devaient compter sur lui trop souvent. Le repos est toujours agréable.

Oui, il se souvenait du retentissement que l'annonce de la mort de son père avait provoqué, de cette agitation ô combien inutile qui avait secoué le monde de la haute et des finances, avant que le soufflé ne retombe lamentablement, comme toujours, lorsque l'héritière avait reprit l'affaire et les choses en mains. Depuis, du peu dont il se tenait informé, il semblait que tout allait bien dans le meilleur des mondes et ce n'était pas plus mal, même si des mauvaises langues n'hésiteraient pas à sous-entendre que la présence d'Abigaëlle dans un bar en train de boire un verre avec un inconnu signait le début d'une descente aux enfers et blablabla.. On les connaissait, les journaliste de la presse à scandale, nul besoin de s'appesantir dessus, même en pensées.

- Je n'ai besoin de personne pour me défendre. Mais je sais que notre ami barman pourrait le faire si je me faisais embêter. . Mon mari n'est pas .. et n'a jamais été . Je crois que les femmes aillant un temps soit peut de carrière font parfois peur .... ou l'engagement .

N'a jamais été... ? Les mots peinaient à sortir, la volonté à s'exprimer, mais le peu qui était dit suffit au chirurgien qui se para d'un air grave de circonstance, hochant légèrement la tête en ne comprenant que trop bien ce dont la bijoutière parlait. Lui-même avait choisi de ne jamais s'engager avec personne, pas même avec une régulière, et cette vie lui convenait bien ainsi pour le moment. Il avait trop de choses à faire, trop de choses à planifier, de mentalités à changer, de façon de fonctionner... On ne remettait pas un club sur le droit chemin en un an, tout comme on ne devait entraîner personne dans une telle croisade alors qu'on risquait d'y laisser sa peau.

- Donc c'est déjà une bonne chose , ni vous ni moi n'allons avoir de scène en rentrant ce soir.

- En effet, le hasard fait bien les choses parfois.

Laissa-t-il finalement entendre, un léger sourire aux lèvres avant que les cafés ne soient servis. Il vérifia la température du sien, nota qu'elle non plus ne prenait ni sucre ni lait, puis souffla sur le liquide noir avant de boire une première gorgée brûlante, celle qui avait une saveur inimitable et un goût d'interdit.

- C'est agréable d'avoir ce genre d'endroit où l'on se sent un peu chez nous sans jugement.

Le regard bleu-vert de Ryan se porta de nouveau sur Abigaëlle, la question de savoir si oui ou non elle cherchait à endormir sa vigilance lui traversant brièvement l'esprit.

- Vous ne trouvez pas ? Un lieu où l'on ne nous demande rien et où l'on espère rien de nous. C'est... relaxant je trouve.

Elle semblait sincère, elle devait certainement l'être, sinon pourquoi une femme avec un tel statut social viendrait-elle se cacher dans un bar de motard pour boire une bière et décompresser en parlant avec un parfait inconnu ? Enfin, plus si inconnu que cela, ils avaient échangés leurs prénoms.

- Je trouve aussi.

Affirma le Vice-Président en se détendant un peu, jetant un regard en direction d'un Malone qui s'était éloigné pour ne pas écouter, enfin pas trop, reportant finalement son attention sur la motarde à qui il adressa un sourire assez sympathique au demeurant, presque chaleureux.

- C'est l'un de mes endroits préférés en-dehors de chez moi, boire un café et oublier le boulot, les exigences de la société, de ses semblables... Je partage votre sentiment.

Répondit Ryan qui l'observa attentivement, songeur, son sourire dérivant finalement au coin de ses lèvres après quelques secondes, chassant ce sérieux qui menaçait de s'installer dans leur conversation.

- Bon, et sinon, à part vous encanailler dans les bars, qu'est-ce que vous aimez faire d'autre que ces bien-pensants à deux sous pourraient désapprouver ?

Autant changer de sujet et passer à quelque chose de plus amusant. Abigaëlle était venue ici pour penser à autre chose et, pour sa part, le chirurgien était de repos alors autant en profiter et être en bonne compagnie.


@Abigaëlle Lidervaïne

La discussion devenait un peu lourde il fallait l'avouer, pas de la façon désagréable où un homme dérange une femme mais plutôt dans la lourdeur du sérieux. Repensait à mon ex me faisait bien plus mal au coeur que je ne voulais l'avouer, pas vraiment qu'il me manquait mais ma fille commençait à avoir l'âge de poser les questions comme le fameux " Il est où mon papa à moi ? " Comment expliquer à une petite fille que son papa à pris la fuite en sachant qu'elle allait voir le jour. Comment lui dire qu'elle n'a pas de papa qui l'aime. Alors le plus souvent j'évitais un maximum la question parfois je disais qu'il avait eu trop de boulot où qu'il vivait trop loin pour venir vivre avec nous mais qu'elle avait bel et bien un papa quand même. Heureusement elle avait une maman qui faisait tout son possible pour la rendre heureuse. D'ailleurs j'allais devoir aller prochainement à disneyland pour qu'elle puisse voir les princesses. Comme quoi parfois je tuais des gens et parfois j'étais une maman comme toutes les autres. Ryan avait du remarquer la lourdeur de la chose car après avoir affirmer que s'était son endroit préféré après chez lui il me demanda ce que j'aimais faire d'autres . Et il ne parlait pas de regarder la télé si j'en croyais la fin de sa phrase.

Je tournais le regard vers lui avec un petit sourire en coin - Beaucoup de choses à vrai dire je crois que les " biens pensants" ne savent pas se faire plaisir. dis je en prenant une gorgée de mon café, une gorgée brûlante qui me faisait un petit feu dans la gorge mais qui me faisait du bien . J'adorais cette sensation. Regardant mon café puis le chirurgien j'ajoutais. - Je pourrais vous dire que j'aime passer des heures à rouler à toutes vitesses... Je pourrais aussi vous dire que je ne fumes pas de cigarette mais que parfois se détendre en fumant fais du bien ... il était facile de se procurait de la drogue ici et quand on connaissait elle pouvait être très agréable . Je ne fumais pas souvent mais avec certains amis ou amants cela pouvait arriver, ce n'était pas désagréable . Puis j'eus un sourire amusé et planta mon regard dans celui de Ryan - Et puis ne pas être mariée ne veut pas dire que je passe toutes mes nuits seules. mon sourire se faisait taquin et amusé alors que j'ajoutais - Et vous monsieur le chirurgien .. surprenez moi . Qu'est ce qu'un homme si propre sur lui fait d'interdit ? Pour le coup je ne parlais pas même de ce bar ou de ce qu'on pouvait connaitre en ville plutôt des interdits plus légers qui permettes de passer de bonnes soirées. Qui sait il pourrait peut être me surprendre ;

Mon regard se posa sur le barman qui semblait surpris de mes paroles, je lui offrais alors un clin d'oeil . Il avait bien du me voir repartir accompagnée une fois ou deux. Après tout je n'en demeurais pas moins une femme avec certains besoin et étant une tueuse plutôt douée je n'avais pas peur de me faire agresser. A vrai dire il valait mieux pas pour l'autre. Mais je n'avais pas eu de soucie jusque là . J'étais à présent dans l'attente de la possible surprise de monsieur Ryan .

- Beaucoup de choses à vrai dire je crois que les " biens pensants" ne savent pas se faire plaisir.

Ryan du se retenir de rire en entendant une telle vérité, une légère toux amusée se faisant entendre avant qu'il ne prenne une autre gorgée brûlante de café, hochant la tête en reposant sa tasse avec l'air d'approuver. Évidemment, c'était tellement vrai que nul n'aurait pu le nier.

- Je pourrais vous dire que j'aime passer des heures à rouler à toutes vitesses... Je pourrais aussi vous dire que je ne fumes pas de cigarette mais que parfois se détendre en fumant fais du bien...

La vitesse, la chose que tous les motards sans exception avaient en commun, la sensation de liberté que cela procurait, l'impression de tout laisser derrière et de n'exister que pour soi-même. Le chirurgien évitait de fumer quoi que ce soit, de la même manière qu'il ne buvait pas quand il n'avait pas de jour de congé derrière afin de s'assurer qu'on ne l'appelle pas sur le temps d'une garde pour qu'il vienne opérer en urgence, et les mains d'un homme décidant de la vie ou de la mort d'autrui se devaient de ne jamais trembler.

- Et puis ne pas être mariée ne veut pas dire que je passe toutes mes nuits seules.

Le sourire que la bijoutière arbora trouva un écho amusé sur les lèvres du Vice-Président qui y vit très clairement une allusion volontairement soulignée.

- Et vous monsieur le chirurgien... surprenez-moi. Qu'est-ce qu'un homme si propre sur lui fait d'interdit ?

Le concerné n'eut nul besoin de tourner la tête pour voir l'expression de Malone qui s'était rapproché, toujours trop curieux pour son propre bien décidément, mais il suffit à Ryan de voir Abigaëlle regarder en direction du barman et lui faire un clin d’œil pour comprendre que l'indiscret devait faire une tête de six pieds de long. Cela ne semblait pas déranger la motarde qui était une femme suffisamment mature pour savoir ce qu'elle voulait et avec qui elle le voulait. Seul un fou déclinerait une si belle opportunité.

- Vous connaissez le dicton, les apparences sont souvent trompeuses et j'ose à penser que ceux qui ont l'air le plus propre sur eux sont parfois ceux qui en dissimulent le plus.

Un sourire entendu aux accents complice et amusé, le Vice-Président reprit une gorgée de son café qui arrivait en bout de course, posant la tasse qu'il écarta un peu pour mieux pivoter vers la brune, l'observant avec un intérêt qu'il ne cherchait plus à dissimuler désormais, quand bien même la politesse restait de mise autant dans les mots que la posture.

- Vous et moi avons été convenablement éduqués, mais vous comme moi savons qu'il est nécessaire de profiter de la vie et de ce qu'elle nous offre. Il est vrai que je ne fume pas, mais je connais un excellent restaurant où l'estomac d'un homme et d'une femme pourrait être comblé de bien des façons différentes.

Il se pencha lentement vers elle, ses yeux bleu-vert se rivant aux siens, sa voix baissant comme pour lui faire une confidence alors qu'il s'était rapproché près de son visage, très près, assez pour qu'ils puissent se fixer dans le blanc des yeux.

- Peut-être même que ces personnes pourront faire une virée en moto dans un coin magnifique où le paysage vaut qu'on s'y attarde pour quelques instants, voir même pour quelques heures si la vue leur plaît.

Sa voix avait prit des accents intenses aussi brûlants que le café qu'ils étaient en train de boire, son regard ne se contentant pas de la scruter, mais se faisant fenêtre ouverte sur un océan de propositions que Abigaëlle pouvait interpréter de nombreuses façons. Et puis soudain Ryan se recula, un léger sourire au coin des lèvres, attrapant sa tasse comme si de rien n'était pour en finir le fond de café qui s'y trouvait. Apercevant Malone qui les regardaient comme s'il venait d'assister à une scène irréelle, le Vice-Président prit une inspiration et, se levant soudain en appui sur les barres de sa chaise haute de bar, prit appui d'une main sur le comptoir tandis que l'autre venait mettre un taquet sur le dessus de la tête du barman, le chirurgien se laissant retomber sur l'assise en le fixant d'un air désapprobateur. Il n'y était pas allé trop fort, juste assez pour le faire revenir à l'instant présent, mais pas assez pour lui faire réellement mal.

- C'est pas une façon de regarder une dame, Malone, je te l'ai déjà dit.

Peut-être y avait-il là une légère pointe de possessivité, mais si Ryan pouvait être parfaitement charmant quand il le voulait, il n'en demeurait pas moins un homme avec un tempérament marqué et qui avait fait preuve de suffisamment de patience jusqu'à présent. Secouant légèrement la tête, comme abandonnant là cette lutte perdue d'avance, il reporta son attention sur Abigaëlle, attendant de voir si sa proposition allait ou non trouver un écho chez elle.


@Abigaëlle Lidervaïne

Quand je pensais une chose je n'avais pas pour habitude de le cacher. Combien de fois avais je dis lors d'une soirée mondaine à une personne qu'il me cassait les noix , où qu'il ne passerait pas la soirée si il continuait. De façon discrète et avec un sourire courtois mais le message finissait toujours pas passé et il valait mieux pour la personne. Je remarquais parfaitement l'amusement de Ryan mais il était visiblement plus élégant que moi , moins naturel disons. Je lui racontais alors ce que j'aimais faire, dans les grandes lignes principalement.

Je lui demandais par la suite ce que lui aimait faire et j'eus la surprise d'une invitation à diner ainsi qu'une balade en moto dans un endroit visiblement agréable. Néanmoins avant cela il affirmait que les gens les plus propres en dissimulés le plus. Je me demandais alors ce que cet homme pouvait bien cacher. Il parait que les meilleures confidences se faisaient sur l'oreiller et ce charmant chirurgien avait tout pour finir sur le mien.

Sa posture était toujours aussi élégante quand il me proposa un endroit où manger, un bon restaurant visiblement. Nos regards se fixèrent alors et le bleus des miens ne parvenaient pas à dévier. L'espace d'un instant nous étions dans une bulle , cela ne m'étais pas arrivé depuis pas mal de temps et j'appréciais l'élégance de ce médecin. J'avais ces derniers temps étaient particulièrement attirés par les "mauvais garçons" cela changeait un peu mais n'était pas désagréable et puis je ne savais pas encore ce que cet homme ci propre sur lui pouvait me cacher.

Puis il revint à son café d'une façon naturelle. Me laissant à mes choix. Un sourire pris naissance sur mes lèvres alors que mon regard se faisait plus félin; peut être un brin prédateur. Je vis la tapette sur la tête du barman et ne pus retenir un pouffement de rire. Quand je récupéra l'attention de Ryan , je remis une mèche derrière mon oreille en me retournant totalement pour lui faire face, buvant le reste de mon café d'un trait et sentant une agréable brûlure dans ma gorge je lui répondis alors plongeant mon regard dans le sien .

- Et bien je dirais qu'il serait bien dommage de ne pas découvrir cet endroit que vous dites magnifique. Quand est ce que cet homme et cette femme pourraient vivre ce petit ... ou long .. moment ? demandais je me tenant étrangement disponible pour le chirurgien , après tout son agenda devait être bien plus plein que le mien mais j'étais certaine qu'il me trouverait une petite place.

Malone avait le don d'être indiscret même s'il n'était pas un mauvais bougre, cela dit son comportement ne méritait pas plus qu'un taquet derrière la tête, tout du moins en présence d'une personne qui n'était pas membre du club. Le geste accompagné d'une petite pique eut le mérite de tirer un bref rire amusé à Abigaëlle. Un point pour lui.

- Et bien je dirais qu'il serait bien dommage de ne pas découvrir cet endroit que vous dites magnifique. Quand est-ce que cet homme et cette femme pourraient vivre ce petit... ou long.. moment ?

- Pourquoi pas maintenant ?

Proposa Ryan en se levant, déposant quelques billets pour régler les consommations, adressant un léger sourire en coin à la bijoutière, lui tendant galamment son bras en un geste qui, s'il était parfaitement poli et digne d'une soirée mondaine, ne collait nullement avec le regard complice et joueur qui faisait briller ses yeux bleu-vert d'un éclat amusé. Le jeu du chat et de la souris prenait un nouveau tournant et, comme un motard prenant de la vitesse sur une ligne droite déserte à perte de vue, le chirurgien montait de quelques crans. Si la motarde accepte, il l'accompagne alors vers la sortie du bar en direction de leurs motos, non sans attraper son casque et son blouson accrochés près de l'entrée.

- J'ouvre la voie jusqu'au restaurant et vous me suivez, cela vous convient ?

Demanda le Vice-Président en s'approchant d'une Triumph 865 BONNEVILLE AMERICA 2010, un modèle noir qui, s'il avait déjà quelques années au compteur, était parfaitement entretenu avec un soin tout particulier. L'homme aimait sa moto et y tenait beaucoup, de toute évidence, ce qui ne l'empêcha pas de jeter un regard à celle d'Abigaëlle, l'air appréciateur.

- De toute beauté.

Dit-il alors qu'elle se trouvait près de sa bécane, laissant volontairement planer le doute sur la destinataire de ce compliment au vu du léger sourire en coin qu'il arborait.


@Abigaëlle Lidervaïne

Je ne portais pas plus d'attention à la petite correction que donna Ryan au barman ci ce n'est que l'on pouvait voir la domination du brun. Je ne pouvais pas nier que ça avait le don de me plaire. Rares étaient ceux qui avait assez de poignes pour me tenir tête ou au moins m'amuser. A voir. Il paya les verres et je lui glissais un merci. Puis il me tendis son bras, geste que je n'avais pas du depuis des lustres. Je pris ce bras de façon élégante. Il ne manquait plus qu'une robe longue et un costume pour monsieur. Je crois que l'on aurait fait sensations. Néanmoins le moment élégant était mis à mal par les regards emplis de jeux et d'envies qu'on se lancés. Je devais avoué que tout cela me plaisais et m'assurait une bonne soirée, et peut être nuit. Nous approchions alors de la sortie quand je fis un signe au barman lui souhaitant une bonne soirée. Son regard était toujours plein de surprise, peut être même un peu choqué. Est ce ci fou de voir de adultes consentants partir ensemble ?

Ryan me proposa que je le suive et je fis un signe de tête - Parfait. dis je simplement. Avant de me diriger vers ma moto , avant même de lâcher le bras de Ryan je vins poser mes lèvres sur la joue de l'homme, fixant son regard en m'éloignant pour m'approcher de ma Harley. Ce n'était pas la plus belle , ni la plus chère mais s'était la mienne et je l'adorais. Il complimenta la moto .. ou moi. Le doute était entier , alors que je le fixais. - Exactement à mon gout. a voir si je parlais de la moto ou de l'homme. Peut être les deux. Je n'avais pas retiré ma veste et je mis enfin mon casque avant de chevaucher ma moto. J'attrapais mon téléphone pour envoyer un message à la sécurité.

Code:

Je rentrerais tard dans la nuit ou demain matin . Prenez soin de Nina. Merci .

Message envoyé, je rangeais mon téléphone dans ma veste que je refermais avec le zip .

Je fis ronronner ma moto avant de la sortir de sa place pour l'avancer vers celle de Ryan. - On est partie . Je vous suit . dis je d'un air joueuse. Jusqu'où allais je suivre comme cela ? La soirée pourrait alors nous le dire mais une chose était certaine , ce n'était que le début.

Un baiser sur la joue pouvait paraître parfois bien chaste selon les situations, mais lorsque c'était une femme magnifique qui le faisait sur la joue d'un homme qu'elle continuait de fixer du regard alors qu'elle se détournait et s'éloignait, avec ce léger sourire au coin des lèvres et ce pétillement dans le regard... Le Diable savait à quel point il s'agissait là d'une attention bien plus explosive que n'importe quel baiser passionné échangé à l'abri des regards dans une ruelle plongée dans l'obscurité. Ryan avait haussé un sourcil avant de sourire en coin, appréciant ce jeu entre lui et Abigaëlle, lâchant un compliment dans sa direction en laissant volontairement planer le doute sur la destinatrice de celui-ci : la bijoutière ou sa moto.

- Exactement à mon gout.

Belle et intelligente, en plus d'être joueuse, voilà bien un cocktail des plus délicieux et le chirurgien lui adressa un signe de tête appréciateur, enfourchant sa bécane, enfilant ses gants puis son casque dépourvu de visière avec la force de l'habitude, démarrant le moteur et attendant que la brune ne vienne se mettre à sa hauteur.

- On est partie. Je vous suit.

Un signe de tête et les voilà partit, le Vice-Président ouvrant la voie, gagnant rapidement en vitesse tout en prenant garde à ne pas dépasser la limite autorisée. Ils étaient en ville, un soir où il faisait encore beau, il y avait du monde dans les rues, autant être prudents. Il ne leur fallu pas plus de quelques minutes pour atteindre un restaurant situé dans le quartier d'à côté, The Temple Bar, car après tout pourquoi aller à Pétaouchnok quand on avait tout à quelques pâtés de maisons ? Ryan fit un signe à Abigaëlle qui le suivait derrière et ralentit, bifurquant pour entrer sur le parking d'un restaurant où il se gara en marche arrière, coupant le contact avant d'ôter son casque, un sourire ragaillardi aux lèvres et l'air d'avoir rajeuni de quelques années.

- J'ai pensé qu'un endroit plus intimiste conviendrait mieux qu'un grand restaurant cinq étoiles où il faut se montrer sous son meilleur jour.

L'enseigne indiquait "The Quays Irish Restaurant" agrémenté d'un trèfle à quatre feuilles, encadrée par deux drapeaux irlandais flottant doucement sous l'effet de la brise nocturne. La façade de pierre était éclairée et de l'intérieur provenait une lumière chaleureuse et des rires mêlés au brouhaha des conversations. Le restaurant possédait également un bar à l'angle le jouxtant et avait l'air d'être assez fréquenté, de quoi passer inaperçu au milieu d'une foule. Descendant de moto, le chirurgien s'avança vers la bijoutière, confiant quant au fait que l'endroit devrait plaire à une femme qui aimait autant les mondanités que les choses simples et essentielles de la vie.

- Prête à manger une bonne cuisine locale ?

Demanda avec taquinerie le Vice-Président, observant la brune avec un certain intérêt et une curiosité nouvelle. Dites-moi ce que vous mangez, je vous dirais qui vous êtes.


@Abigaëlle Lidervaïne

Un bel homme, une belle moto et une soirée qui s'annonçait agréable. Je m'en voulait un peu de laisser ma fille à la maison mais je la savais en sécurité et j'avais clairement besoin de souffler un peu parfois et je crois que j'avais vraiment trouvé de quoi passer une bonne soirée. C'était donc curieuse de l'endroit où il me conduisait que je le suivais étrangement en confiance d'ailleurs. Ce n'était pas dans mes habitudes. Quand il me fis signe je le suivis alors ralentissant avec lui pour venir garer ma moto juste à coté de la sienne. Egalement en marche arrière pour un démarrage plus simple et rapide. Je retirais mon casque et descendis le voyant sourire d'une façon différente plus sincère. Il semblait réellement heureux. - Je n'ai pas plaisir de connaitre cet endroit mais il vous va bien . Vous semblez bien plus heureux tout à coup. dis je avec toute la sincérité du monde.

Je me regardais alors dans ma tenue simple et lui sourit. - Je suis bien d'accord et puis je n'ai pas pris de quoi me changer pour aller dans un restaurant mondain. Une autre fois peut être ... dis je alors . Après tout peut être que si tout ce passe bien il y aura une autre fois. Non ? Je regardais alors le restaurant ou plutôt sa pancarte. Un restaurant bien de chez nous. C'était une bonne idée. Il me rejoint alors pour me demandait si ça me convenait , si j'étais prête. - Oh oui ! Je crois que la surprise est bien meilleure que le meilleure des restaurants de la ville. Il m'avait bien cerné pouvoir passer inaperçue était sans aucun doute ce que je préférais. J'avais toujours été poursuivis par la presse, plus encore depuis la mort de mon père. Autant dire qu'être inconito était ce qui pouvait me rendre le plus heureuse et cela se voyait.

- Et bien allons y dis je en me dirigeant dans le restaurant à ses cotés. Il y avait du monde ; beaucoup de monde mais je pus trouver une table dans un coin où nous pourrons parler en toute discrétion; il y avait même un billard, un jeu de fléchette. Bref de quoi passer une très bonne soirée. Je retirais alors ma veste, l'ambiance était bien assez tempéré. Je pris place sur l'une des banquettes laissant Ryan prendre place à son tour. - Donc vous êtes un habitué des bar de motards et des restaurants chaleureux ; Qui l'aurais crus en vous voyant ? dis je avec un sourire sincère et taquin . Une serveuse fort ravissante arriva et nous demanda ce que nous voulions ; mon regard alla vers le chirurgien - Vous prendrez quand même un verre ? Vous ne pouvez pas ne pas en prendre dans cet endroit . Après tout nous étions dans un restaurant avec un bar et chacun ou du moins la plupart avait de l'alcool en main .

Ryan avait eut un bref sourire amusé et avait hoché la tête, conscient que le fait qu'il aimait bien cet endroit et que de surcroît il venait de rouler un peu en moto avaient le don de le rendre de bien meilleure humeur. Et puis n'était-il pas en agréable compagnie ? Il faudrait être un homme bien aigri pour ne pas apprécier ce début de soirée prometteur à sa juste valeur. Le fait que ni lui ni Abigaëlle n'ait de tenue appropriée à un restaurant haut de gamme avait forcément participé au choix de l'endroit, et ce fut un plaisir doublé d'un soulagement que de constater qu'il ne s'était pas trompé dans sa décision.

- Et bien allons-y.

Ils se dirigèrent ensemble vers l'entrée éclairée, passant la porte pour plonger dans le brouhaha animé d'une ambiance aussi chaleureuse que le laissait deviner l'extérieur. La chance fut de leur côté avec une petite table encore libre dans un coin sur laquelle une serveuse venait juste de passer un coup de chiffon humide. Ils s'installèrent avec sa bénédiction, ôtant les vestes pour mieux prendre place sur les banquettes. Là, la soirée pouvait enfin commencer.

- Donc vous êtes un habitué des bar de motards et des restaurants chaleureux ; Qui l'aurais crus en vous voyant ?

- Qui aurait cru qu'une riche héritière soit adepte des bars de motards et des restaurants chaleureux ?

Lui retourna le chirurgien avec une taquinerie similaire, adressant alors un sourire poli à la serveuse qui revenait pour prendre leur commande.

- Vous prendrez quand même un verre ? Vous ne pouvez pas ne pas en prendre dans cet endroit.

Il porta son regard sur la brune et eut un léger sourire en coin, acquiesçant légèrement.

- Oui, sans quoi je sens que vous allez me taquiner avec ça toute la soirée.

Son regard revint à la jeune femme, son attitude demeurant polie et courtoise, toujours avec ce petit décalage naturel qui le caractérisait.

- Une bouteille de Porterhouse Oyster Stout s'il vous plaît.

Une bière servie en bouteille à base d'huitres, un mélange aussi original que peut l'être un pur produit irlandais et que le Vice-Président avait découvert il y a quelques temps. Reportant son attention sur sa complice de soirée, il sourit avec un mélange d'amusement et de provocation.

- Vous m'en direz des nouvelles.

Et pas qu'un peu, cela dit il n'était pas certain qu'elle aimerait le goût. A l'intention de la serveuse, il compléta malgré tout sa commande.

- Je vais faire l'impasse sur votre délicieux coddle pour ce soir et plutôt vous prendre le fish and chips.

Laissant Abigaëlle choisir ce qu'elle voulait, il soupira un peu une fois la serveuse repartie, observant la brune avec une vive attention. L'endroit faisait concert-bar, les plats étaient délicieux, ils servaient le meilleur coddle de tout Dublin et l'ambiance était juste parfaite pour se détendre et s'amuser. Ryan songea que la soirée aurait pu être bien ennuyante n'eut été cette rencontre impromptue.


@Abigaëlle Lidervaïne

La soirée s'annonçait agréable. Ryan était une bonne compagnie - du moins pour le moment - et l'endroit me semblait adorable et chaleureux. Nous avions pris place à une table qui venait tout juste d'être libérée. Il me retourna ma question et je ne pus que lui offrir un de mes plus beaux sourires - Un point pour vous Ryan . Pourtant la riche héritière que j'étais n'affectionné pas particulièrement les endroits mondain , c'était amusant parfois mais s'était surtout un monde faux et emplis de préjugé et de commérage. Non ce n'était vraiment pas ce que j'aimais. Ce lieu qu'il nous avait trouvé était beaucoup plus agréable et je m'y sentais à ma place . Le chirurgien commanda une bouteille en m'affirmant que je devais gouter ça. - Je ne connais pas mais je vais goûté alors. dis je alors en souriant d'un air doux.

Je le laissais commander avant de commander à mon tour - Je vais vous prendre des Cornish pasties sil vous plait . La jeune serveuse partie alors poliment vers le comptoir pour aller commander ce qu'on avait pris. Mon regard se tourna vers celui du médecin pour lui sourire. Je regardais alors un peu autours de nous, l'ambiance était douce et chaude. Il y avait de la musique ,le son des boules qui claquaient au billard. C'était décidément une belle soirée qui s'annonçait et je n'en aurais pas espérait tant. Je reportais alors mon regard sur mon compagnon pour la soirée. - Aimez vous jouer au Billard ? je lui souris puis ajouta - Pardon cette question sort de nulle part mais je regardais jouer ces hommes et je me souviens que j'aimais beaucoup ça quand j'étais plus jeune. Je venais dans ce genre d'endroit avec mes amis et je pouvais passer des heures à jouer. Je me souvenais d'ailleurs que les propriétaires étaient ravie de tout l'argent qu'on pouvait laisser.

Je n'avais jamais été la petite princesse que mon père aurait voulu que je soit. Bien sur en façade oui. Je faisais toujours plaisir à mes parents et je faisais bonne figure devant les journalistes et autres invités friqués qui venaient chez nous. Principalement dans l'espoir de partir avec un cadeau de luxe mais j'étais toujours souriante avec mes jolies robes et mes souliers propres - que j'allais souvent salir pour le plus grand malheur de ma mère , une fois les invités partis - Néanmoins je ressemblait à une poupée de porcelaine et je crois que j'étais la plus belle oeuvre d'art de mes parents. Mon regard toujours plongé dans celui du motard attendant une réponse .

Des Cornish pasties, un plat tout sauf distingué, au même titre que le Fish and chips qu'il avait prit. Ryan eut un léger sourire amusé au coin des lèvres en entendant la commande d'Abigaëlle, observant la serveuse qui s'éloignait avant de reporter son attention sur celle qui partageait sa table ce soir et qui observait la salle autour d'eux. Elle avait du répondant et des goûts similaires aux siens, elle savait jouer les mondaines tout en appréciant la simplicité, elle aimait la moto et possédait un fort tempérament... Non, vraiment, c'était une belle rencontre sur le chemin que celle-ci.

- Aimez vous jouer au Billard ?

Tiré de ses pensées, le chirurgien haussa un sourcil, se faisant plus attentif.

- Pardon, cette question sort de nulle part mais je regardais jouer ces hommes et je me souviens que j'aimais beaucoup ça quand j'étais plus jeune. Je venais dans ce genre d'endroit avec mes amis et je pouvais passer des heures à jouer.

- Plus jeune ? Vous deviez être une enfant alors, et dire que je vous prenais pour une innocente jeune fille se laissant tenter par un mauvais garçon, mais en fait vous êtes une récidiviste.

Taquina le Vice-Président avec un sourire clairement amusé, retenant un bref rire alors que ses yeux bleu-vert balayaient les alentours immédiats, l'horizon de sa vision se portant plus loin jusqu'aux tables de billard pour l'instant toutes occupées, de même que les fléchettes. Évidemment, à cette heure-ci l'activité battait son plein, ils mangeaient d'ailleurs assez tôt eux-même et plus tard les places se libéreraient un peu.

- Pourquoi pas ?

Reportant son attention sur la brune, l'homme sourit avec un mélange d'amusement et de détente.

- Je ne suis pas un grand joueur mais je me défend un minimum. Nous n'aurons qu'à guetter une table dès que nous aurons fini de manger.

Ryan observa de nouveau les alentours puis, ne voyant aucun visage familier, regarda de nouveau Abigaëlle avec un peu plus de curiosité, se demandant quel genre de jeune fille elle avait pu être, quel genre d'enfance elle avait eu. Est-ce que ses parents avaient eux aussi eu de grandes espérances à son sujet ? Lui avaient-ils imposés une voie en particulier ? Les avaient-elle défiés ? Avait-elle obéit ? S'en moquait-elle à l'époque ? Et maintenant ?

- Est-ce qu'il y a d'autres secrets inavouables que vous dissimulez ? Dois-je m'attendre à voir un amoureux transi éconduit débarquer ici et chercher à me casser la figure ?

Loin de l'inquiéter, cette idée l'amusait au contraire, son regard brillant d'une lueur indiquant clairement qu'il ne se préoccupait pas du tout d'une telle éventualité. A moins que ledit éconduit ne soit lourdement armé et fasse un carton dans le restaurant, le Vice-Président était à peu près certain de pouvoir s'occuper de son cas et lui faire regretter son écart. Enfin, une soirée calme et agréable serait bien plus appréciée malgré tout.


@Abigaëlle Lidervaïne

La soirée s'annonçait vraiment bien . C'était un moment charmant avec un homme charmant. Je lui parlais alors du billard et de mon passé quand j'étais plus jeune. Il me répondis alors de façon tout à fais charmante, j'eus un petit rire amusé et plutôt délicat avant de lui répondre avec un sourire taquin. - Mais qui vous dis que ce n'est pas le gentil jeune homme qui va se faire tenter par une mauvaise fille ? Mon regard fixait le sien dans un air de défis. J'aimais bien nos jeux de regards je ne pouvais pas le nier. Dans une certaine mesure nous nous ressemblions, et s'était assez rare à rencontrer.

Finalement c'est avec une certaine surprise et une joie que montrait clairement mon sourire qu'il accepta. Il affirmait se défendre sans être un grand joueur et qu'ils s'approcheraient quand ils auraient terminés leurs repas. - Cela me convient aussi. dis je de façon assez polie alors qu'on nous apportait la fameuse bouteille ainsi que deux verres. Néanmoins quand son regard emplis de questionnement se posa sur moi , je ne pouvais nier que la bouteille n'avait que peut d'intérêt mais sa remarque me fit réellement pouffer de rire.

- De secrets j'en ai des tas mais pour ce qui est de l'amoureux transi , vous n'avez aucun soucie à vous faire. Le dernier en date a préféré partir quand ça devenait trop .. sérieux. Cela me surprendrait de le voir revenir. Je prend les verres et même ci ce n'est pas vraiment à moi de le faire j'ouvre la bouteille pour nous servir tout deux . Je le regarde alors en souriant sachant parfaitement servir ce genre d'alcool - comme beaucoup d'autres d'ailleurs - .

- Dois je m'inquiétais d'une furie qui pourrait également venir dans ce bar ou même une qui y est déjà ? Après tout il y venait régulièrement si j'en croyais ses regards et autres. Il semblait être à l'aise ici. Je n'avais pas plus d'inquiétude, au mieux je partirais , au pire son visage dégusterait la table comme j'allais déguster mon repas. Je n'étais pas une mauvaise personne je n'aimais simplement pas être dérangé.

- Mais qui vous dis que ce n'est pas le gentil jeune homme qui va se faire tenter par une mauvaise fille ?

Échange de regards teintés d'un amusement complice mutuel, ils s'entendaient plutôt bien et c'était là une agréable surprise, la proposition d'un billard après le repas semblant leur convenir à tous deux, l'arrivée de la bouteille tombant à point nommé. Posant la question à Abigaëlle, presque sans détour il fallait le reconnaître, Ryan l'observa faire le service pour eux alors qu'il s'en serait volontiers occupé, notant cette indépendance qui caractérisait la brune qui ne chercha même pas à éluder la question, répondant avec une franchise laissant à penser qu'elle dissimulait beaucoup de choses... Mais n'était-ce pas leur cas à tous ? Non, pas vraiment, mais une femme de sa classe sociale avait forcément des casseroles qu'elle traînait discrètement derrière elle, peut-être même des cadavres dans le placard tout comme lui. L'apanage des grandes familles, assurément.

- Dois je m'inquiétais d'une furie qui pourrait également venir dans ce bar ou même une qui y est déjà ?

- Je n'ai vu personne pour l'instant et en général je supporte mal les crises de jalousie, donc je doute de voir qui que ce soit débarquer moi non plus.

Il prit le verre que la brune lui tendait, lui souriant et lui adressant un petit signe de tête avant de le humer, inspirant profondément en fermant brièvement les yeux, les rouvrant pour mieux fixer son regard bleu-vert sur la motarde, un regard acéré à l'éclat involontairement sombre, juste avant qu'un léger sourire ne revienne à la charge, éclairant son expression qui chassa l'ombre qui s'y trouvait.

- Je trinque à votre santé et à notre rencontre. L'imbécile qui vous a laissé tomber n'était certainement pas à la hauteur de vos attentes, cela dit cela m'a permis de vous rencontrer.

Le Vice-Président vint faire doucement tinter son verre avec celui de la bijoutière, l'air entendu, son regard rivé au sien au moment de trinquer demeurant accroché à ses prunelles alors qu'il prenait une première gorgée au goût inimitable. Il le garda en bouche une seconde puis l'avala, un sourire plus chaleureux étirant finalement ses lèvres. Là, ils allaient pouvoir commencer à se détendre un peu plus.

- Vous m'avez l'air d'être le genre à préférer être seule que mal accompagnée, je me trompe ? Je suis sûr que vous n'avez rien contre une aventure d'un soir, sinon vous n'auriez pas accepté cette invitation, cependant je vous crois trop intelligente pour ne pas savoir faire la part des choses et éconduire quiconque serait négligent dans son attitude à votre égard. Et je suis à peu près certain que le moindre faux pas me vaudra une gifle magistrale et une fin de soirée en solitaire.

Cartes sur table, Ryan avait décidé de passer à l'offensive sans plus de filtre si ce n'est les manières dont il faisait preuve, avec son style désuet et soutenu qui tranchait tant avec le cadre et leur occupation présente.

- Je dois dire que j'adore les défis, Abigaëlle, mais je ne vous vois pas pour autant comme une conquête à faire à tout prix, ni non plus comme une femme facile que je pourrais appâter avec un bon repas et quelques belles paroles. Je tenais à vous le dire, histoire que vous sachiez que vous pouvez juste être vous-même ce soir.

Pourquoi ce besoin de préciser les choses avec une telle insistance ? Peut-être parce que l'idée qu'on puisse se détourner d'une femme juste parce que ça devient sérieux le dérangeait, lui qui avait toujours tout assumé, même s'il n'avait jamais voulu s'engager dans un couple et avait préféré se marier à son travail et au club. La soirée était bonne et s'annonçait prometteuse, alors autant lâcher un peu les convenances et se faire plus honnête, plus direct aussi. Buvant une nouvelle gorgée, Ryan soupira de contentement et sourit en coin, l'air plus vif et curieux que précédemment. Sans aller jusqu'à faire tomber les masques, un peu plus de franchise ne serait pas une mauvaise chose.


@Abigaëlle Lidervaïne

La soirée était agréable et cela me faisait étrange. Nous nous ressemblons. C'est certain d'ailleurs nous nous comprenons rapidement. Je fais le service. Je sais que ce n'est pas à la femme de le faire et même si je l'aurais laissé faire dans un restaurant de luxe c'était différent ici. Nous étions dans une sorte d'égalité. D'ailleurs je répondis à sa question sans détours et lui retourna avec un certain amusement n'aillant aucune crainte en cas d'une prétendante énervée. Il m'indique ne pas voir une personne qui pourrait correspondre à ma description avoyant ne pas supporter les crises de jalousies. Cela me fis sourire. Je devais avouer que la jalousie ne me dérangeais pas tant que ce n'était pas en public. Malheureusement je dois garder une certaine tenue, bien que mon père avait du mal à supporter ma façon d'être parfois. Je n'étais pas réellement discrète. Pas toujours du moins.

Une phrase simple et un tintement de verres. Je ne peux m'empêcher de penser à cet homme, au père de ma fille. Le seul dont j'étais tombée amoureuse et qui avait fuis la paternité. J'aurais pus renoncer à Nina et concerver son amour mais ce n'était pas mon genre. Mon regard azur se plongea dans l'océan de l'homme et je lui offrais un ravissant sourire. À cette rencontre pleine d'agréables surprises. A nous mon cher Ryan. mon regard ne quitta pas le sien alors je le pris une gorgée. Le goût était étrange mais je savais me tenir. J'avalais la gorgée alors que nos repas et une carafe d'eau salvatrice arriva. Je servis les verres d'eau pour en boire une gorgée histoire de faire passer la première.

La voix de Ryan se fit entendre et mon attention se reporta sur lui. La suite me surprise à nouveau. L'homme savait choisir ses mots et cela me fit sourire alors que je jouais avec mon verre d'eau. Il voulait jouer cartes sur table et j'aimais ça. Alors quand il eu terminé, penchant la tête un peu sur le côté. Regardant mon verre avant de planter un regard enjoleur dans le sien je lui répondis sans détour.

Je pense que vous m'avais bien cerné. Peut être parce que nous nous ressemblons. Je n'ai jamais rien eu contre les plaisirs tels qu'ils soit mais vous avez raison. Je n'aurais aucun remort à vous faire comprendre que les bornes ont été dépassées. Bien que je suis plus aptes à vous faire déguster votre table qu'à vous gifler. un sourire amusé sur mes lèvres je repris alors. Je n'ai aucune prévision pour ce soir. Pour être tout à fais sincère nous pouvons parfaitement rentrer chacun chez soi ou partager une nuit ensemble. au moins j'avais été plus que franche avec lui. La soirée était délicieuse et même si nous nous cachions encore pas mal de choses nous nous detendions un peu.

Commençant à goûter mon plat. Qui était un délice je boudais néanmoins la boisson que je n appréciait pas. Pour ça aussi j'étais franche. Certaines femmes de ma classe sociale accepter des choses qu'elles n'aimaient tellement pas. Ce n'était pas mon cas. En déplaise aux codes de la femme parfaite.

Vous n'avez donc ni femme, ni petite amie... Est ce un choix de votre part ou n'avez vous simplement pas trouver la bonne personne pour vous accompagner dans cette vie ? une question qui avait dû sens. Il était important de savoir qui l'on avait face à sois et nous étions après tout là pout faire connaissance. Pour ma part il avait dû me comprendre vu que c'était lui qui était partie et non l'inverse. Depuis personne n'avait pris sa place dans mon cœur qui n'appartenant qu'à ma fille.

Belle et franche, intelligente et attirante, probablement un vrai nid à embrouilles, sans doute sincère aussi pour l'instant dans leurs échanges, voilà l'image d'Abigaëlle que Ryan se faisait, s'amusant d'autant plus de cette rencontre impromptue que de la façon dont la brune s'empara de la carafe d'eau pour les servir d'une façon qui, si elle semblait convenable, trahissait malgré tout le fait que la bière au goût si particulier n'était peut-être pas tout à fait à sa convenance. Bah, qu'à cela ne tienne, cela en fera plus pour lui. Buvant son verre, il écouta la bijoutière lui répondre avec cet air assuré et confiant qui la rendait diablement sexy.

Je pense que vous m'avais bien cerné. Peut être parce que nous nous ressemblons. Je n'ai jamais rien eu contre les plaisirs tels qu'ils soit mais vous avez raison. Je n'aurais aucun remord à vous faire comprendre que les bornes ont été dépassées. Bien que je suis plus aptes à vous faire déguster votre table qu'à vous gifler.

Le Vice-Président retint un rire qui ne fut qu'un large sourire amusé qu'il eut bien du mal à dissimuler, baissant le regard sur son verre en secouant légèrement la tête, imaginant sans mal la scène.

Je n'ai aucune prévision pour ce soir. Pour être tout à fais sincère nous pouvons parfaitement rentrer chacun chez soi ou partager une nuit ensemble.

- Je n'ai rien prévu non plus, mais improviser ne fait pas de mal parfois.

Fit-il en relevant les yeux sur elle, l'air entendu, prenant ensuite sa fourchette pour commencer à déguster son plat lui aussi. Rien n'était plus fiable qu'un bon Fish and chips, et il ne se priva pas pour en prendre une bonne bouchée qui lui tira un soupir de contentement. La soirée était à peine entamée mais la journée avait été bien remplie et il se rendait compte à cet instant qu'il avait vraiment faim.

Vous n'avez donc ni femme, ni petite amie... Est-ce un choix de votre part ou n'avez-vous simplement pas trouvé la bonne personne pour vous accompagner dans cette vie ?

Que voilà une question bien directe là encore, cela dit Ryan comprenait parfaitement que Abigaëlle veuille s'assurer qu'il n'y avait pas de tierce personne dans l'affaire, mais cela lui permettait aussi de savoir si l'homme était ou non intéressé par une possible relation : une ruse vieille comme le monde. Les yeux bleu-vert se levèrent sur la brune et un bref éclat indéchiffrable y passa, avant qu'un léger sourire ne revienne à la charge sur les lèvres de l'homme.

- Je vous l'ai dit, je suis marié à mon travail et la vie que je mène est déjà bien remplie. S'il existe une bonne personne, je doute que celle-ci parvienne à se faire une place dans tout ça, aussi est-ce mieux ainsi.

Et lui-même n'aspirait pas spécialement à se caser, surtout pas avec les activités qu'il menait en-dehors de son métier légal. Concilier deux existences, deux vies si différentes, demandait déjà une organisation extrêmement rigoureuse et une capacité à jongler avec un grand nombre d'équations. Y ajouter une personne ne possédant pas les capacités de jouer sur les deux tableaux serait signer son arrêt de mort ou, à minima, son arrestation pure et simple après avoir été trahi et dénoncé. Et si quelqu'un sachant jouer sur les deux tableaux se manifestait, il ou elle représenterait forcément une menace potentielle que Ryan ne pouvait prendre le risque d'intégrer de manière permanente à son quotidien.

- Alors, est-ce que c'est bon ?

Demanda-t-il sur un ton volontairement plus léger en désignant le plat devant la bijoutière, se resservant de son côté un verre de bière après avoir vidé son verre d'eau, appréciant le goût si particulier qui se mariait assez bien avec ce qu'il avait commandé.

- C'est amusant quand j'y pense, j'ai toujours évité soigneusement les soirées mondaines qui m'ennuyaient royalement, mais je me dis que je suis peut-être passé à côté de bonnes rencontres, même s'il aurait fallu supporter tous les rabats-joie et autres vieux radoteurs qui pullulent dans ce genre de réception. Comment supportez-vous ce quotidien de mondaine ?

La question était aussi directe que leurs échanges depuis le début de cette rencontre, mais après tout pouvoir évoquer cette part de lui-même n'était pas donné chaque jour au chirurgien et même s'il était certain de ne pas vouloir se montrer spécialement en public s'il pouvait l'éviter -déjà qu'il devait supporter les soirées professionnelles entre chirurgiens- cela lui permettait de repenser à une époque où ses seuls tracas ne concernaient que l'avenir qu'il voulait bâtir de ses mains en s'affranchissant de sa famille. Au moins avait-il réussi de ce côté-là.


@Abigaëlle Lidervaïne