HOME | Ailla

Depuis quelques semaines je vis ici , dans cet ancien studio. Petit à petit j'essaye de trouver le courage de l'arranger. Personne n'est venu depuis que je suis là . Dans un coin des cartons de pizzas et des canettes de sodas. Je mange ça la plupart du temps mais maintenant je mange plus grands choses. Je vais parfois dans l'église ou Diana me donne à manger. Je vais devoir me sortir de là et travailler. Je me regarde dans le miroir. Je n'aime pas ce que je vois. Mes cheveux sont si sales et mes vêtements sont déchirés par endroit. Je dois me reprendre en main mais je n'en ai pas l'envie. Ma famille est morte par ma faute et je suis morte avec eux même si mon fantôme est ici. Je retire mon tee shirt et regarde mes côtes que l'on devenir maintenant. J'ai toujours une musculature, fine et solide mais je suis amaigrie. Je touche mes cicatrices du bouts des doigts et je soupire. Je m'allonge sur le lit et regarde le plafond. Je crois qu'il y a eu un soucie ici sinon ce ne serait pas aussi sale. Je dois me trouver un petit boulot ça devient urgent mais je crois qu'au fond je préfère resté dépérir ici.

Je m'enroule dans la couverture, elle ne sent pas bon mais je n'ai pas autre chose. J'appuie sur la télécommande et me tourne vers la télé. Je soupire en regardant les publicités. Les familles sont heureuses , les femmes sont belles. Mensonge, voilà ce que cris mon cerveau. Soudain je me dresse dans le lit, j'entends des pas dans l'escaliers. Personne ne prend jamais l'escalier . Je remet ma veste et la ferme rapidement avant de me glisser sous le lit. Je ne suis pas bien grande alors je passe. Je retiens presque ma respiration. Je vais pour attraper la télécommande et éteindre la télé mais je vois des chaussures à la porte , à MA porte. Alors je me concentre je calme ma respiration. Ma main passe sur ma ceinture et j'attrape mon couteau. Je le tien fermement prête à défendre ma vie. Au fond je crois que je n'ai pas envie de mourir. J'ai simplement envie de me punir toujours un peu plus . Mais pour le moment quelqu'un est entrée chez moi . Et si ELLE était venue me récupérer. Non ce n'est pas possible ... pourtant j'ai peur. Réellement peur et je suis en colère. Je ne bouge pas. Je ne fais presque pas de bruits. J'attends que la personne parte.

Il y a certaines informations qui ne sont à priori pas très fiables, tu le sais, et la plupart de tes collègues s'en foutent, s'en fichent, car pour eux, c'est du temps de perdu, et c'est le cas, parfois. Tu le sais très bien, mais tu ne peux pas t'empêcher de te dire que peut être, il pourrait y avoir une personne à aider, une personne en danger, quelques parts dans la ville. Bon, avec tout ce qui se passe ici, tu sais très bien que tout le monde est potentiellement en danger, mais voilà, il faut faire avec mais dans ce genre de cas, le danger peut être à double tranchant, pour les éventuelles personnes, pour toi, car il pourrait s'agir d'un traquenard. Alors souvent, tu n'agis pas dans la minute, tu ne te fais pas aussi prévoyante que ça, mais là, c'était comme instinctif, tu avais sauté sur l'information, immédiatement, sur le champs pour la vérifier, comme une sorte de sixième sens, ton instinct de flic surtout. Peut être que tu te trompais, que là où tu allais te rendre sur les docks, il n'y aurait personne dans ce qui semblait être un appartement plus ou moins abandonné, là où il y avait un squatteur, pas plus selon ce que l'on avait pu te dire. Tu ne sais pas si c'est très bon signe à vrai dire, mais tu t'en fiches, tu connais cette ville, tu sais de quel bois elle est faite, et tu as été moulée dans celui-ci, avec les déformations en moins par rapport à la plupart des personnes. Tu sais qu'il existe quand même des gens intègres, mais la mafia, les gangs règnent tellement en maître, qu'une fois tombés dans leur filet, il est quasi impossible de leur échapper, sauf en se faisant passer pour mort, ou alors en quittant la ville, et encore, fallait-il pouvoir le faire en vie, pas les jambes devant. Ainsi donc, tu arrives sur place, tu connais ce genre de chose, tu sais qu'il existe de nombreux appartements de ce genre dans le coin malheureusement. Mais là, quelqu'un semblait avoir lancé un appel à l'aide, à mi-chemin avec la plainte pour tapage nocturne cela dit. Qu'est ce que ça pouvait signifier ? Difficile à dire sans être sur place alors, tu ne te hâtes pas trop, mais tu agis comme il faut, pour être là, sans faire trop de bruits, même si tu ne peux pas léviter sur le bitume, au dessus des marches et passer à travers les portes pour être la plus discrète possible. Tu en souris, tu pourrais te prendre pour Shadowcat, mais tu n'es pas dans un monde remplis de mutants, de X-Men, ni de super héros. Peut être que tu pourrais te rendre invisible, translucide pour que personne ne puisse te voir le moment voulu. Bref, tu arrives donc à hauteur de l'appartement, et déjà, tu entends ce qui a pu provoquer le soit disant tapage nocturne, une télévision allumée, une télévision qui semble allumée en permanence d'ailleurs. Peut être que tu te trompes, mais tu ne saurais le dire précisément pour le moment, alors tu t'avances, tu vois un semblant de lit, et tu la vois, dessous même si elle se fait discrète. Si tu la connaissais, tu t'amuserais à te baisser et à crier un petit :" Bouh ! " mais ce n'est pas le cas, il ne manquerait plus qu'elle soit armée d'un couteau et qu'elle te saute dessus en te donnant un ou plusieurs coups mal placé. Alors, tu ne t'avances pas trop loin, juste ce qu'il faut pour ne pas être trop proche, pour deux raisons : qu'elle ne prenne pas trop peur, et qu'elle ne puisse pas t'atteindre directement en cas d'attaque frontale.

" Bonjour, je m'appelle Ailla, on m'a dit que je pouvais vous trouver là, je ne vous veux aucun mal. "

Le ton est doux, chaleureux, les mots choisis sont simples et non agressifs, le visage est souriant, sans trop en faire. Tu ne te baisses pas pour la voir sous le lit, tu agis simplement pour qu'elle t'entende, qu'elle puisse sentir ton sourire sur ton visage à travers tes paroles. Tu ne connais rien de la personne, mais tu espères pouvoir véritablement l'aider, encore faudrait-il qu'elle le veuille, ce qui n'est pas si simple que ça en y réfléchissant bien, mais tu verras le moment venu.

Elle est là. Et ci ce n'est pas elle c'est quelqu'un qu'elle a envoyé pour me tuer j'en suis certaine. Il faut terminer le boulot. Combien de fois ai je entendu cette phrase ? J'ai peur et j'espère de toutes mes forces que cette personne va partir mais non. Je vois ses pieds s'arrêter puis elle parle. Quelqu'un lui a dis que j'étais ici. Qui cela pouvait il être ? Personne ne sait où je vis. Je ne comprend pas. Autrefois j'aurais pu lui demander qui l'envoie mais aucun sons ne sort de ma bouche depuis bien longtemps. Je panique. Je ne sais pas qui a pu l'envoyer. Mais elle sait que je suis là et ainsi sous le lit je suis une cible facile alors avec l'agilité d'un chat je sort de sous le lit par le coin le plus loin d'elle. Je me redresse et garde mon couteau en main au cas où. Je sais que je ne serais pas aussi douée qu'avec un katana mais je n'ai pas pu le prendre dans l'avion. Je vais devoir en trouver un tout neuf.

Je la regarde et remet en place la manche de ma veste jaune qui me tombe sur l'épaule. Je n'ai pas une classe élégante. J'ai une vieille veste jaune et usée. Un tee-shirt trop grand pour moi et un pantalon de jogging. Je ne sois pas sale pour autant mais bien à maigris. Je dois d'ailleurs trouver une solution un petit boulot pour manger à nouveau c'est important. Mais je la fixe sans un mot. De toute façon je ne peux pas. J'attrape un carnet et un stylo sans la quitter des yeux puis je note assez gros pour qu'elle puisse lire. Qui ? je ne sais pas bien écrire leur langue alors j'espère qu'elle comprendra. Qui lui a dis où me trouver.? Qui me cherche ? Qui veux ma peau ? Je tourne le carnet vers elle attendant sa réponse. Nous sommes assez loin l'une de l'autre nous nous regardons. Étudions le danger de l'autre. Cela se remarque.

Qu'est ce qu'une inconnue fait ici, dans mon squat ? Je sais que je vais devoir changer de lieu maintenant mais je j'ai pas de papiers et je n'ai nulle par où aller. Je me sent tellement idiote d'être venue dans ce pays... Mais je sais que dans le mien je ne serais plus là pout penser à tout ça. J'ai envie de retrouver le confort d'une douche chaude et d'un lit aux draps propres et frais. Peut être retrouver un entourage aussi. Enfin j'ai envie de vivre tout simplement mais en ai je seulement le droit ?

Cette femme se semble pas méchante mais je ne le suis pas non plus et pourtant... Je me sens faible et je pense que ça se vois. Je suis tellement pâle qu'on pourrait voir à travers mon corps et je suis tellement maigre qu'on remarque chaque muscle de mon corps. Vraiment je dois me reprendre car je ne vivrais plus bien longtemps dans ces conditions.

Tu ne lui veux aucun mal, tes intentions sont bonnes, réellement louables, mais qu'en pensera-t-elle ? Elle ne te connait pas, et finalement, tu vas vers elle, chez elle pour ainsi dire sans lui avoir demandé réellement la permission. Il faut dire que c'est un squat ici, et même si ça ne semble pas la déranger, elle n'est pas tout à fait chez elle. Pourtant, tu ne comptes pas la virer, tu viens surtout prendre des nouvelles, savoir si ça va, si ça ira même si au vue du logement, tu en doutes réellement. Mais parfois les gens n'ont pas tellement le choix, ils sont là parce que c'est ainsi, parce que la vie n'a pas fait de cadeaux, parce que tout simplement, ils ont été au mauvais endroit, au mauvais moment. Et c'est tellement vrai ici à Dublin, avec les motards, la mafia, on ne veut pas de témoins gênants, on ne veut pas de ce genre de choses, et souvent le silence est acheté au prix fort, celui de la mort. Est ce qu'il pourrait en être de même pour cette jeune femme ? Tu n'en sais rien, tu ne connais rien d'elle, tu as juste suivi une piste que l'on t'a donné à son sujet, peut être pour la protéger car tout le monde sait que tu es de ceux ayant une intégrité irréprochable, que tu ne fais jamais de compromission, ou alors seulement en cas d'extrême nécessité, si cela va dans le sens du bien de la communauté. Mais ici, il n'y a pas de raison qu'il en soit ainsi, tu veux son bien à elle, tu ne montres aucun signe d'agressivité, ce n'est pas comme si tu allais lui ouvrir le ventre en deux, et qu'elle allait se régénérer d'un coup. Elle n'était pas Wolverine, du moins pas que tu saches. Néanmoins, elle sort de sa cachette, avec un couteau en main, une arme blanche qui pourrait te faire bien du mal si elle l'utilisait d'une mauvaise façon, car elle semblait être très agile au vue de comment elle est sortie de dessous le lit, avec une agilité presque féline, si bien que tu te méfies même si cela ne se lit pas sur ton visage doux, souriant, compatissant à son égard. Alors, elle prend un carnet, et te pose la question en gros dessus. Est ce qu'elle est muette ? Tu le penses, parce que son système de communication semble parfaitement rôder, cela ne va pas faciliter les choses, mais il faut qu'elle puisse avoir une vie "normale" si cela est possible. Elle comprend en tout cas l'anglais, c'est une bonne chose, car même si elle ne parle pas, elle pourra appliquer des choses qu'on lui demande au cas où. Bref, tu vas répondre à sa question.

" Nous avons reçu un appel anonyme à la garda, nous disant qu'il y avait quelqu'un ici qui avait besoin d'aide. On nous fait souvent ce genre de blague, mais je m'efforce de toujours vérifie quand même. Je ne veux rien vous forcer à faire, mais si vous avez besoin d'aide, je peux vous en apporter. "

Le ton reste le même, doux, compatissant, sans tomber dans un ton emprunt d'une certaine pitié, car tu n'as pas pitié d'elle, tu veux réellement l'aider à s'en sortir, car de toute évidence, elle vit dans la peur, dans la saleté, et dans la faim. Tu n'as pas grand chose sur toi, un paquet de m&m's dans la poche de ta veste. Tu pourrais le lui proposer, même si tu penses qu'il serait mieux que vous alliez manger un bout quelques parts, si elle le désire évidemment. Parce que oui, son teint un peu sale est surtout blafard, elle ne mange pas à sa faim, alors tu pourrais l'aider malgré une situation clairement précaire.

Je ne sais pas quoi penser de cette femme même si elle me semble douce, même si elle semble sincère à vouloir m'aider, je me dis que ce n'est peut être pas le cas qu'elle ne pense qu'à m'emmener avec elle. Néanmoins elle est seule et je suis armée. En faite je suis simplement une arme. Je comprend que quelqu'un a appeler mais je ne sais pas vraiment où. Je comprend aussi qu'elle veut m'aider mais je n'ai pas besoin d'aide. Enfin si en faite clairement si mais je suis trop fière pour le dire. Elle veut me faire partir d'ici, je le sent alors je fronce les sourcils et j'écris MAISON MOI puis je m’assoie sur le bout du lit. La télé est toujours allumée, on y vois des gens heureux, des publicités pour des tas de choses que je ne pourrais pas acheter. En faite je n'ai pas une vie normale, je n'ai pas de vie tout cours. Il y a une publicité pour de la nourriture et mon ventre grogne alors je le tien et fais une petite moue. Je n'ai pas d'argent et je n'ai plus rien à manger.

Je regarde la femme puis je finis par écrire sur mon cahier FAIM Je dois avoir le regard d'un chien battue. Mon père ne serait pas fière de moi, mais au moins je ne tues plus personnes et ça c'est bien. Je crois que rien que pour ça je peux être fière mais je sais aussi une autre chose, si je ne me nourris pas correctement je vais mourir. Je vais tomber malade c'était aussi tout à fait logique. Je voulais vraiment m'en sortir mais qui voudrait embaucher une fille qui ne parle pas ? Surtout ci c'est pour ne plus jamais tuer. Je savais que je pouvais retourner dans cette voies, après tout je n'avais plus rien à perdre à part mon amie Diana.

Finalement je mis le couteau sur la table et je m'en éloigne. Elle dois avoir peur de moi elle aussi. Je remet ma veste qui n'arrête pas de tomber, elle me va beaucoup trop grande mais pour le moment je n'ai que ça. Je suis partie tellement vite. Je dois aussi me trouver des vêtements. En faite je crois que j'ai besoin d'aide mais encore une fois en parler m'est difficile, le demander m'est difficile alors je la regarde avec mes grands yeux, ne sachant pas si elle allait me donner à manger ou non.

Tu avais à faire à quelqu'un qui ne semblait pas parler la langue, à moins qu'elle soit complètement muette, parce qu'elle comprenait ce que tu disais, mais qu'elle notait ce qu'elle voulait te dire sur son carnet. Tu ferais avec quoiqu'il en soit même si cela semblait un peu compliqué, mais peu importe, tu ferais avec. Ainsi donc, elle t'écrit qu'ici c'est sa maison, du moins, c'est peut être ce qu'elle voudrait, mais c'est un squat, il n'y a pas de papiers qui signifient qu'elle habite réellement ici, surtout dans de si mauvaises conditions. Cependant, ce souci là est pour toi secondaire, car il y en a d'autres à régler avant. Tu pourras agir pour elle, pour faire le nécessaire quand tu en sauras plus, mais tu ne veux pas lui enlever sa petite bulle de solitude, même si clairement, elle n'est pas au mieux, physiquement en tout cas. Est ce qu'il y a seulement une douche ici ? Est ce qu'elle a des vêtements en dehors de ce qu'elle porte ? Depuis combien de temps est-elle là ? Tu n'en sais rien, le coup de fil anonyme était vague, signalant simplement une présence ici dans un des appartements normalement inoccupé des Docks. C'est souvent qu'il y a des squatteurs, ils savent qu'il n'y a personne alors ils s'amusent à prendre place, mais là c'était clairement un autre cas. Tu n'allais pas l'abandonner tout de suite, tu n'en avais pas l'intention même si tu ne savais pas si elle n'allait pas te sauter à la gorge pour tenter de t'égorger. Cette possibilité était là, elle semblait très agile et avait encore le couteau dans ses mains. Elle regarde un instant sa télévision, une publicité pour de la nourriture apparait et tu vois que ça lui fait envie, qu'elle a faim. Depuis combien de temps n'avait-elle rien avalée ? Est ce qu'elle mangeait seulement à sa faim ? Si tu ne pouvais pas répondre à la première question, il en faisait aucun doute qu'elle ne mangeait pas à sa faim. Alors, elle écrit sur son carnet qu'elle a faim, et si elle le veut, tu pourrais l'emmener manger un burger et des frites avec toi. C'est techniquement l'heure de manger, alors vous pouvez le faire ensemble, mais ça impliquerait bien des choses, et dans l'instant, ça semble compliqué. Tu pourrais simplement repartir et revenir avec de quoi manger si jamais elle ne pose pas ce couteau. Et à croire qu'elle lisait dans tes pensées car elle posait le couteau sur la table présente juste là, et qu'elle s'en éloignait. Tu lui souriais, il le fallait pour qu'elle soit définitivement en confiance, en tout cas suffisamment pour qu'elle ne perçoive véritablement plus aucune menace. Tu ne dirais à propos du fait qu'ici c'était sa maison, tu voulais avant tout son bien, alors elle pourrait loger ici en attendant de trouver mieux, ou de faire quelques choses pour que cet appartement puisse être le sien, au moins officiellement, légalement.

" Moi aussi j'ai faim, on pourrait aller se manger un burger et des frites, je connais un camion qui en fait d'excellent, je vous l'offre, vous en avez besoin. Au fait, je m'appelle Ailla, et vous ? "

Tu lui donnes ton prénom parce que mettre un nom sur un visage c'est toujours mieux. Tu espères qu'elle te donnera le sien même si elle ne désire pas partir d'ici, tu pourras aller lui chercher de la nourriture si jamais, et lui ramener tout ça en espérant qu'elle ne prenne pas la fuite même si elle n'avait nul part où se rendre. Il était préférable pour elle de revenir ici, comme un point d'encrage dans une réalité nouvelle, qui la dépassait sans doute bien plus qu'elle ne l'aurait cru.

Je ne savais pas quoi faire, j'étais là a coté de la petite table, je regardais mon couteau en me demandant si je pouvais ou non faire confiance en cette femme mais j'avais faim et la faim, on le sait tous, peut calmer les animaux les plus sauvages. C'était un peu mon cas, aussi quand elle me proposa d'aller manger un burger et des frittes je pinçais mes lèvres avant de la fixer et de faire "oui" de la tête. Elle me demanda mon nom, elle s'appelait donc Ailla. Je prix le calepin et écrivis KIMIKO puis pour la première fois je lui offrais un sourire. Je n'avais pas d'autre choix que de lui faire confiance pour le moment il fallait que je mange, j'avais vraiment faim et je n'en pouvais plus d'attendre. Alors je me décide à aller vers elle, sans mon couteau. Je ne sais pas si c'est vraiment une bonne idée mais je crois que je n'ai pas le choix à présent. J'ai besoin d'aide je m'en rends bien compte. Je ne connais rien à ce pays et je sais que je ne suis pas officiellement chez moi mais au moins quand il pleut, je ne suis pas mouillée et puis ici il n'y a personne. Je ne gène donc pas.

Je met le carnet et le stylo dans ma poche et j'arrive à sa hauteur, j'hésite une seconde puis je passe la première, j'ai un peu peur de me mettre dos à elle mais je n'ai pas vraiment le choix, je dois lui montrer que je suis innocente et puis elle m'invite à manger ce n'est pas rien. J'avance alors puis finis par être à sa hauteur pour la suivre dans la rue. Je mets ma capuche comme par peur qu'on me vois, qu'on me reconnaisse. C'est impossible je m'en doute bien mais j'ai quand même peur je n'y peux rien. Pourtant je marche à ses cotés, le froid traverse ma veste qui a fait son temps depuis longtemps mais je ne le montre pas. Je remonte uniquement le zip et enfonce un peu plus ma tête. Les manches me sont un peu grandes alors elles couvrent mes mains. J'aimerais retrouver de vrais vêtements mais pour le moment ce n'est pas possible alors je reste avec ce que j'ai.

Je ne parle pas, je n'y parvient plus depuis pas mal de temps maintenant. Pourtant avant tout allait bien je parlais, je chantais même parfois mais c'était avant et c'est finis depuis le drame. Parfois je me parle dans ma tête et j'entends ma voix, mais personne d'autres ne peut l'entendre alors. Je regarde Ailla, elle est gentille avec moi mais je ne comprend pas vraiment pourquoi alors je prend mon papier et écris POURQUOI TOI GENTILLE ? Je tire un peu sur sa manche pour lui montrer mon papier, je plonge mon regard dans le sien je ne comprend pas pourquoi ? Si je gênais elle aurait simplement pu me virer de l'appartement mais pas m'inviter à manger. Vraiment, je ne comprenais pas.

Est ce qu'elle allait être réceptive à ce que tu lui demandais ? Tu ne saurais dire, tu n'en avais pas la moindre idée, il faut bien le dire, mais tu espérais, pour son propre bien qu'elle se montre la plus docile possible, car elle avait besoin de cette aide là, si précieuse. Enfin, tu le voyais comme ça, même si tu avais peu de faits, même si tu ne savais rien d'elle. Mais tu es une bonne âme Ailla, tu veux aider ton prochain, raison pour laquelle tu es dans la police, que ta place à la garda n'est pas prête d'être céder à qui que ce soit, parce que tu veux une feuille de route la plus parfaite possible. Bien entendu, tu ne peux pas l'être, tu sais que tu peux commettre des erreurs, tu es humaine, faillible, mais tu t'efforces de tendre vers ce mieux, vers le meilleur de toi-même, raison pour laquelle tu es ici, vérifiant une information qui n'avait à la base, que peu de valeurs. Mais tu allais pouvoir sublimer tout ça avec elle, avec Kimiko puisque c'est ainsi qu'elle s'appelait visiblement. Elle semblait être en tout cas d'accord pour aller manger un bout au vue de sa tête, et du signe positif qu'elle faisait avec. Tu n'avais pas peur de te montrer en public avec elle à vrai dire, beaucoup te connaisse, ce ne sera pas la première fois que tu payes un repas à ce genre de personne en guise de bonne volonté, sans rien attendre de spécifique en retour. Tu voudrais qu'on agisse de la sorte avec toi si tu te retrouvais dans cette situation. Alors bien entendu, certains profitaient de toi, tu le savais, mais même en le sachant, si tu étais là au moment ils en avaient besoin, tu leur donnais quelques choses, une petite pièce, un petit billet, ou simplement un repas puisque c'est souvent ce qui fait le plus défaut. Elle te sourit, et s'approche de toi, avant de te dépasser, semble-t-il bien décidée à aller manger quelques choses tellement son estomac semblait crier famine. Tu lui souris, tu as réussi à gagner sa confiance et c'est quelques choses qui te plait, parce que tu as tout fait pour. Bon, tu as agité la carotte de la nourriture mais au moins, elle verra que tu ne bluffes pas, que tu fais ça de manière désintéressée, même si c'est de plus en plus rare dans ce bas monde, tu le sais très bien. Vous descendez dans la rue donc, elle se cache légèrement, comme si elle avait peur qu'on puisse la reconnaître, qu'on puisse lui faire du mal. Tu vas enquêter sur elle, mais tu te doutes de certaines choses malheureusement. Peut être qu'elle a été battue, peut être qu'elle a été emmenée ici pour des raisons obscures, mais tu vas t'efforcer de la ramener vers la lumière, c'est un moindre mal. Elle marche à tes côtés, elle suit ton pas, elle ne veut pas te perdre sans doute, par peur que la promesse du repas s'envole loin d'elle. Tout en marchant, elle écrit quelques choses sur son calepin et tire ta manche pour te le montrer. Elle se pose des questions, une en particulier. Elle n'a pas eu l'habitude que l'on fasse preuve de bonté envers elle, c'est une évidence que voici, mais tu es une exception, enfin, tu sais que beaucoup de tes collègues auraient agis différemment surtout en la voyant menaçante comme ça avec ce couteau qu'elle a fini par poser dans ce qui est pour le moment son appartement. Alors, tu t'arrêtes un instant et alors que son regard se plonge dans le tien, tu lui réponds simplement d'un regard bienveillant, toujours avec ce ton si doux et chaleureux.

" Parce que tu as besoin d'aide Kimiko. Je ne pouvais pas te laisser là-bas, sans rien faire. J'ai bien vu ton regard sur cette publicité pour de la nourriture. Alors, je ne sais pas comment tu es arrivée ici, quelle est ton histoire, mais ça n'a pas dû être facile tous les jours, je m'en doute bien. Je te forcerais à rien du tout, mais je peux t'aider si tu le désires. Ce soir on commence par un repas, et demain on fera d'autres choses, tout en faisant un peu connaissance si ça te convient évidemment. On n'est plus très loin du petit restaurant, tu pourras te réchauffer et manger un bout, on pourra discuter tranquillement comme ça. "

Enfin discuter était un bien grand mot, mais peut être qu'elle n'était pas si muette que ça, peut être qu'elle avait simplement un blocage à ce niveau et que ça ne se débloquerait pas facilement. Tu aimerais savoir toute l'histoire, mais tu te contenterais des grandes lignes si elle le voulait. Peut être qu'après ce soir, une fois qu'elle sera revenue dans "son appartement", tu ne la reverras plus. Tu ne sais pas, mais si elle accepte ton aide gracieuse, alors tu la lui donneras. Si elle ne veut pas, tu veilleras sur elle de loin quand même, parce que tu es comme ça Ailla, tu ne peux pas faire autrement, qui serais-tu sinon ? Tu ne pourrais même pas te regarder en face si tu ne faisais rien pour elle, tu t'en voudrais un peu trop.

On marche tranquillement, enfin je dois avouer que mon regard traîne un peu partout, je ne suis pas du tout à mon aise. Mais je ne dis rien. J'ai faim et cette femme, celle Allia va me donner à manger, alors comme un bon chien je la suit. Est ce que je suis finalement devenu un simple chien ? Ne l'ai je pas toujours été ? Mon regard bloque quelques instants devant moi, je part dans mes pensées et si je n'avais jamais été réellement libre, si je n'avais jamais été autre chose qu'un bon chien de garde ? Peut être que cette femme veut que je devienne un chien aussi , peut être qu'elle essaye de m'amadouer, après tout pourquoi serait elle aussi gentille avec moi ? Je m'arrête et lui demande en écrivant sur mon cahier, puis je lui montre, fronçant les sourcils. Personne n'a jamais été gentille avec moi sans raison, alors je ne comprend pas bien.

Elle m'explique que j'avais simplement l'air d'avoir besoin d'aide, je regarde mes pieds afin de voir tout ce que je porte. Evidemment que j'ai besoin d'aide c'est même une certitude et ça se vois comme le nez au milieu de la figure, alors je pince mes lèvres. Que répondre à ça ? J'étais si pauvrette aujourd'hui. Mes parents auraient honte de moi, j'ai moi même honte à vrai dire. Alors je marche, je la suit vers ce restaurant où, selon elle nous serions mieux. On arrive devant le restaurant et elle ouvre la porte, j'entre après elle. Mon ventre grogne à nouveau dès que je respire l'odeur de la nourriture, j'ai tellement faim. On prend place à une table, je me met contre le mur pour ne pas me retrouver dos aux gens. Une habitude que j'ai gardé, ne jamais tourner le dos. C'est bien trop facile pour être tué.

Un homme arrive et nous salut, il me regarde étrangement, avec peut être un peu de dégoût. Je baisse la tête honteuse. Je me lave, mais ce n'est pas aussi bien que si je pouvais prendre une douche c'était certain. Je crois que je rêve d'une bonne douche chaude mais ce n'est pas pour aujourd'hui. Je n'ai pas assez confiance pour le moment. Je vais déjà manger ça me fera du bien. Je regarde les images parce que je ne sais pas bien lire leur langue. Je montre alors à la femme ce que j'aimerais. Un burger et des frittes. Rien de folichon en soit. Quand elle commande pour nous, je prend le cahier et le stylo. Elle m'offre à manger, je lui doit bien un peu de ma confiance alors j'écris. FAMILLE MORTE MOI FUIR PAYS MOI VIVRE Ce n'était que le début mais s'était pour moi le plus important pour qu'elle comprenne ma situation actuelle, je n'étais pas une sdf autrefois mais j'avais du fuir. Je lui tends le cahier, mon regard est triste mais surtout désolé de tout ce qui m'est arrivé. J'ai envie de lui faire confiance mais je ne sais pas si je peux. Pas pour le moment en tout cas.

Tu la sentais inquiètes malgré tout ce que tu avais pu lui dire, et lui faire avec toute la bienveillance dont tu avais pu faire preuve. Est ce que c'était une bonne idée de la prendre sous tes ailes ? Tu n'en savais encore rien, peut être que Kimiko n'était qu'une bombe à retardement et qu'elle ne tarderait pas de t'exploser dans les mains. Quoiqu'il en soit, tu ferais tes recherches sur elle, à propos de ses origines pour savoir dans quoi tu allais t'engager véritablement, mais pas maintenant, quand tu rentrerais au poste, et que tu expliqueras la situation à tes collègues qui n'en avaient rien à faire de ce genre d'appel. Il faut avouer que souvent, c'était des canulars, qu'il n'y avait rien, il eut arrivé aussi que ce soit des traquenards, tu savais te tenir prête au cas où, mais voilà, ce n'était jamais simple de deviner, de savoir ce qui allait se passer, trop de variables à prendre en compte. Là, tu avais pris quelques risques, qui pour toi n'étaient pas si mauvais au final, car tu l'avais trouvée, et que tu pourrais l'aider, un minimum en tout cas. Elle ne dit rien, elle ne semble pas savoir parler, peut être qu'on lui a coupé la langue, qu'on a pu lui brûler les cordes vocales aussi, ce ne serait guère étonnant vu les conditions dans lesquelles elle semblait vivre dans cet appartement insalubre. Il y avait encore trop d'inconnues autour d'elle, mais peu importe. L'important dans l'immédiat, c'est qu'elle puisse manger quelques choses qui puisse lui tenir un peu au ventre pour la soirée au moins. Au pire, sur le chemin du retour, tu lui prendras quelques bricoles pour qu'elle puisse manger un peu demain, un minimum syndical. Tu lui dis donc pourquoi tu l'aides, parce que tout simplement, elle en a besoin, ce n'est pas difficile à deviner. Alors, vous arrivez au restaurant, tu lui ouvres la porte comme pour mieux l'inciter à rentrer à l'intérieur, de peur qu'elle ne te suive pas si tu restais dans son dos. Et elle rentre, doucement, avec de l'appréhension, tu peux le voir dans ses gestes, dans son regard. Vous prenez place à une table de libre, elle se place de façon instinctive contre le mur, comme pour n'avoir personne dans son dos, sans doute un réflexe presque inconditionné à ce qu'elle a pu subir précédemment ici ou ailleurs. Un serveur arrive alors, tu vois qu'il la regarde bizarrement. C'est vrai que par rapport à toi elle fait peine, mais il pourrait faire un effort, en vain évidemment. Elle te montre ce qu'elle désire, un burger simple et des frites, tu prends la même chose qu'elle et le serveur s'en va pour apporter la commande en cuisine. Tu sais que ça arrivera rapidement, c'est ce que la majorité des personnes commandent quand elles viennent ici. Alors elle note sur son carnet quelques mots, te donne quelques détails de son histoire qui semble être véritablement sordide au passage. Sa famille est morte, sans doute tuée par tu ne sais trop qui, elle a donc décidé de fuir son pays d'origine pour vivre. Est ce qu'elle est arrivée ici de façon officielle ? Si elle était menacée, peut être que ce n'est pas le cas. A vue de nez, elle n'est pas à Dublin depuis longtemps, un mois peut être. Tu notes dans ton esprit ce détail là pour commencer des recherches. Est ce que Kimiko est son véritable prénom ? Sans doute que oui, tu ne vois pas pourquoi elle aurait écrit un nom d'emprunt, même s'il doit être répandu dans son pays d'origine. Est ce qu'elle a pu être déclarée morte avec le reste de sa famille ? Est ce qu'elle s'est fait passée pour morte pour fuir ? Tu te poses de nombreuses questions, et tu n'auras que quelques réponses, car si tu les poses toutes, tu vas la faire fuir, il faut y aller doucement, mais sûrement. De ton regard toujours aussi compatissant, tu lui donnes tes condoléances.

" Je suis désolé pour ta famille Kimiko, vraiment, ce genre de choses ne devraient pas exister mais le monde est fou. J'essaye de le réparer mais ce n'est pas facile. "

Tu sais qu'elle comprend votre langue, et ce que tu lui dis est vrai, tu essayes de réparer ton monde mais ce n'est pas simple, surtout à Dublin. Si elle a quitté une ville, un pays violent, elle n'est pas arrivée dans la meilleure des ville pour une renaissance mais ce n'est qu'un détail que tu ne lui donneras pas.

" Tu es ici depuis longtemps ? "

Tu aimerais lui poser plus de questions, mais le serveur arrive avec vos commandes alors tu n'en dis pas plus. Tu es presque certaine qu'elle va dévorer tout cela rapidement, parce que tu as entendu son ventre grommeler en arrivant à l'intérieur.