Curiosity killed the cat ~ #2 Gabriel

Tu essayais de bouger dan le lit, sans succès, du moins sans jurer dans ta barbe. Ca faisait vingt quatre heures et tu avais déjà envie de te jeter d’un pont. Sauf qu’il n’y avait aucun pont et que tu pouvais pas atteindre la fenêtre si il y en avait eu un. Tu avais pensé un bon moment à ton ange blond. Il y avait peu de risque qu’elle revienne mais tu laissais ton esprit dérivé. Une infirmière entra et tu te mis à ronchonner.

– Alors, on a été sage ?

Tu ronchonnais une réponse pour dire qu’elle te soulait avec ses questions. Tu pouvais pas marcher et bouger faisait un mal de chien, elle était stupide sa question. Pourtant tu te laissais tripoter, jurant que tu sortirais au plus vite. Quand elle eut fini tu jurais et t’endormit peu après, la garce avait mit un sédatif. Quand tu ouvrais enfin les yeux, la blonde était de retour et tu te mit à sourire, un sourire espiègle.

– Pour être honnête, je pensais pas que tu reviendrais.

Tu savais pas exactement ce qu’elle faisait là mais tu n’allais pas t’en plaindre. Tu lui avais dis oui sans vraiment y croire et pourtant. Elle avait amené de quoi se restaurer et tu regardais un plateau posé pour toi à coté que tu n’avais pas pu prendre de toute façon. Tu avais pas hyper envie de bouffer leur bouffe immonde en même temps. Tu la regardais avec intérêt tout en te demandant si tu rêvais. Elle se mit à parler des gens étranges qui ne manquent que des légumes et tu te mis à rire tout en posant ta main sur ton torse à cause de la douleur.

– Non pas de soucis, je mange de tout. Tu as amené un traiteur ? Pourquoi ? Je t’avoue que tu m’intrigues depuis hier.

Parce que tu savais vraiment pas ni qui elle était ni ce qu’elle foutait là,, tu n’étais pas trop état de t'envoyer en l‘air - enfin tu te serais débrouillé - alors tu ne savais pas ce qui la poussait à rester dans le coin.

Elle était étrange et sexy. Un mélange qui te rendait plutôt con. Elle t’intriguait. Mais ce qu’elle essayait de te faire avaler était bien trop gros. Tu vivais ici depuis un moment, les gens pas net tu savais à quoi ils ressemblaient. Enfin, si ça l’amusait. Elle avait promis. Ouais. Au moins tu ,ne mangerais pas la merde qu’on te servait ici. Bien que celle que tu te faisais chez toi n'était pas si éloignée, tu faisais juste un effort lorsque la petite était là. Pas que tu étais nul en cuisine, tu avais juste peu de moyens pour faire des trucs élaborés. Tu te privas quand la gamine était là. Elle était toute proche. Tu sentais que cette femme allait être à l’avenir un nid d’emmerdes. Mais tu ne faisais rien pour l'empêcher. Que tu puisses marcher ou non tu avais ton tempérament et tu aurais pu appeler infirmière ou médecin ou lui dire de foutre le camp. Tu ne faisais rien de tel. Donc tu avais sûrement perdu ton bon sens. Tout ca pour une putain de paire de jambes. Aussi sublimes soient elles. Dans son monde le traiteur était un obligatoire. Toi la dernière fois que tu en avais vu c’était, en fait tu savais pas. C’était pas dans tes moyens depuis un bail.

— Mourir de faim hein ? J’aurais pu manger cette merde. Crois moi les traiteurs j’en mange jamais.

Voilà qu’elle parlait d’être un ange gardien. Tu te mis à rire, puis toussais parce que tu étais pas en état de tousser sans avoir mal. T’avais hâte d'être sur pieds. Te connaissant ça ne durerait pas, les convalescences depuis que tu n’étais plus à l’armée étaient assez courtes, quitte à te traîner. Enfin, tu te reposais, mais tu ne te laissais pas aller comme d’autres. Qu’on te fasse même pisser, il n'en était pas question. Elle se remet près de toi et lui pose une question qui te gêne. Parce qu’elle touche là où ca fait mal.

— Les dernières femmes ont pour l’une décidé de me trahir et me laisser seul avec une gamine dont j’ai pas réussi à garder la garde et une autre m’a fait croire des trucs puis a fichu le camp à son tour. Et on ajoute que je vis à Dublin, ici c'est l'égoïsme qui prime, le fric, la mort. Pas l’altruisme. Et encore moins pour un ivrogne. Alors ouais j’ai du mal à croire qu’à part les gamines que j’ai protégé et ma fille quelqu’un en ait quelque chose à foutre. Surtout quelqu’un comme toi qui n’a rien d’un ange.

Tu tais le fait que tu suggérais plutôt déesse plutôt tant elle et faisait de l’effet la garce. Tu étais prêt à vendre ton âme, c'était du beau. Et pour quoi ? Te sentir vivant entre les doigts d’une femme ? Peut être.