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L'art de vivre [PV Terrence]

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Terrence Connolly
Terrence Connolly
/ ORIGINES : Irlandais natif de Dublin
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 2 Llwk

/ STATUT : Célibataire
/ OCCUPATION : Officiellement manutentionnaire, officieusement apprenti tueur sous l'égide d'Alexander O'Connor.
/ LOGEMENT : Studio servant de piaule dans Liberties
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 2 1348222.jpg?u=https%3A%2F%2Fpublic.sturents.com%2Fphotos%2F1348222
/ CRIMINALITE : Il n'a jamais été du genre à suivre les normes et les codes, sociaux comme légaux, aussi la violence et la mort ne lui posent pas de problèmes, à l'exception des enfants qui lui rappellent des souvenirs désagréables. Il tuerait le facteur sans le moindre état d'âme juste pour un regard de travers.
/ RELATIONS : Alexander O'Connor * Mara McGuire * Aeryn Duncan * Söl Crowley
Karamel L'art de vivre [PV Terrence] - Page 2 QW93dSW

/ VOS RPS : JE SUIS SUR LE FORUM SYDANMAA, viens m'y retrouver !
/ PSEUDO : Ketro
/ CELEBRITE : Diego Barrueco
/ COMPTES : Callen McMullen
/ CRÉDITS : Bazzart
/ MESSAGES : 506
/ PIEGE DEPUIS : 20/08/2020
https://lttp.forumactif.org/t5818-terrence-unsuitable-young-wolf https://lttp.forumactif.org/t5821-terrence-apprenti-tueur-imprev https://lttp.forumactif.org/t5957-instagram-de-terry
13.09.20 15:41

Terrence avait secoué la tête à la négative quand Leilan avait parlé des médiums, le regardant se rapprocher pour mieux voir sa main qu'il tourna dans un angle, puis un autre, semblant vouloir s'occuper de cette partie du tableau. Il plissa les yeux en le regardant faire, se félicitant intérieurement d'avoir toujours les mains impeccables, chose hautement importante dans son travail -non pas celui de manutentionnaire, mais l'autre- cependant il fronça légèrement les sourcils quand le peintre en profita pour caresser sa peau.

"C'est préférable d'y voir clair, mais je sais que certains mal-voyants se débrouillent très bien... je ne suis pas médium en tout cas. J'aime regarder, c'est tout. J'aime deux choses dans la vie, regarder et jouer. Je collectionne très peu, malgré ce qu'on pourrait croire en voyant ce logement."

Regarder mais aussi toucher, de toute évidence. Le croyait-il dupe ?

"Tout ce qui traîne sur ces étagères, ce sont des œuvres en cours. Ça disparaîtra."

- Toute chose est amenée à disparaître.

Affirma l'apprenti tueur en dardant sur l'artiste un regard sombre et passablement songeur.

"C'est amusant, d'essayer de se résumer en quelques mots."

- C'est surtout impossible. Je me posais juste la question.

Pour un peu le jeune homme se défendrait presque d'avoir été curieux, mais Leilan sembla se concentrer de nouveau uniquement sur sa peinture, permettant à son modèle de réfléchir quant à la tournure que prenait cette journée comparé à la dernière en date, d'autant plus lorsque la question de la soirée fut de nouveau abordée.

"On peut rester chez moi, alors ? Je commanderai à dîner au restaurant du coin de la rue. Ils livrent à domicile. J'avoue, je n'avais rien prévu et quand je suis seul, je mange à peine. C'est mon côté oiseau."

- Hmm... Si tu veux.

Oiseau... poussin... à croire que Mara avait une préférence pour un certain type de gens, pourtant alors que l'apprenti tueur portait un regard scrutateur sur le peintre, celui-ci ne lui apparu nullement comme menaçant malgré son côté décalé, à la fois timide et audacieux, comme oscillant entre deux grands traits de caractère opposés. Le voyant occupé à peindre sa main, il en profita pour continuer son observation, penchant légèrement la tête de côté. Une question le taraudait depuis une semaine, une question qu'il n'avait cessé de retourner dans sa tête et qui lui brûlait les lèvres, tout en sachant à quel point il serait ridicule de la poser puisque cet homme ignorait totalement ce qu'il faisait en réalité ainsi que son lien avec la hackeuse. Alors au lieu de ça, Terrence sortit son téléphone de sa main libre, allant chercher l'une des photos qu'il avait prise pour brandir l'écran en direction du peintre.

- Pourquoi est-ce que t'as dit que tu me voyais comme ça ?

Demanda-t-il presque abruptement, bien qu'il n'y ait pas de réel reproche dans sa voix, ou peut-être que si, un peu, dans le fond, mais c'était surtout une incompréhension qui perçait dans le ton. Sur l'écran lumineux se trouvait le croquis où le jeune homme avait l'air innocent, bien loin de l'expression sombre et renfermée qu'il arborait en permanence et que lui renvoyait chaque jour son miroir. Cela le perturbait en vérité, et la réponse de Mara quand il l'avait interrogé à ce sujet ne l'avait pas aidé, bien au contraire, parce que même si le peintre s'intéressait à lui, même s'il avait sans doute imaginé cette version plus douce de l'apprenti tueur, ce dernier était encore jeune et... cela le perturbait, plus qu'il ne voulait l'admettre, ne voudrait jamais le reconnaître.

- C'est pas moi ça.

Il rangea son portable, presque bougon, un brin vexé sans doute aussi à l'idée qu'il puisse renvoyer une telle image, fut-ce involontairement. Ses cibles devaient le craindre, pas le voir comme un jeune homme fragile et délicat incapable de leur réduire le crâne en bouillie à coup de marteau.


@Leilan Dysmith coeur1
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Leilan Dysmith
Leilan Dysmith
/ ORIGINES : Né à Dundee, il prétend être né à Dundee ; et tout le monde s'y laisse prendre.
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 2 Dalila

/ STATUT : Probablement entre deux entreprises de séduction aux conséquences platoniques, mais intéressées par ailleurs.
/ OCCUPATION : Au quotidien, Leilan peint de petites toiles sans prétention, et les vend ou les offre. De temps en temps, il participe à la conception d'art public, tel un char de carnaval ou la décoration d'une façade... entre deux commandes de la ville, il se consacre à son véritable gagne-pain : les faux. Il copie volontiers des styles de toutes les époques.
/ LOGEMENT : Un atelier aménagé en logement de fonction à Smithfield Village.
/ CRIMINALITE : Faussaire par esprit de survie, mais aussi par plaisir. Leilan a presque toujours vécu baigné dans la pègre, même si c'est sous ses formes les plus subtiles et sophistiquées. Il ne s'est jamais considéré comme une honnête personne, y compris depuis qu'il sert d'indic ; au contraire, il est maintenant un criminel sur les deux tableaux.
/ PSEUDO : Leilan
/ CELEBRITE : Danila Polyakov
/ CRÉDITS : Je taille mes diamants moi-même.
/ MESSAGES : 74
/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
13.09.20 23:42


Rapidement, entre deux coups de pinceau, Leilan vint jeter un coup d'oeil à la photo qui lui était présentée ; il plissa les yeux un instant, incliné comme un roseau dans le vent, et parut près de s'envoler ; puis il reconnut l'image et sourit, en reprenant sa pose, légèrement incliné sur son chevalet, pour dessiner les fines lignes de la peau.

Oui, il la reconnaissait très bien, cette image, il l'adorait et il la gardait pour la fin de séance. Mais son invité avait l'air un peu plus troublé par ce point de vue. Ça n'aurait pas été la première fois. Les clients dont il dressait un petit portrait à la va vite, sur la place du marché, n'étaient pas toujours en accord avec la vision qu'il avait de leur expression, et de la lumière qui s'en échappait. Toujours trop quelque chose, rarement pas assez.

"Oh, j'espère que ça ne t'ennuie pas. Tu peux toujours te dire que je plaisante, comme ça, mes paroles n'auront aucun impact sur toi. Et peut-être que je plaisante, qui sait."

Il réfléchit quelques instants à la façon dont il allait formuler ça. Les sourcils froncés, concentré sur les reflets qui luisaient au long des ongles, en dessinant leur relief bombé, il cherchait ses mots. Si il disait simplement qu'il espérait voir cette expression se peindre sans réticence sur le visage de Terrence, parce que ce serait une expression qui prouverait qu'une confiance était établie, ce serait pour ainsi dire de la drague. Une forme de drague amicale, possible ; mais ça restait très entreprenant, et il ne l'était pas.

"Je ne vois pas seulement avec mes yeux extérieurs, je vois avec mes rêves, aussi. Peut-être que j'avais juste envie de voir un pont entre toi et moi."


Voilà... c'était... non, c'était pire. Ses yeux se relevèrent de la toile et il observa un instant le jeune homme d'un air désolé, comme s'il venait de lui apprendre une information pénible à avaler. Sur le moment il n'avait pas pu faire mieux. Son coeur recommençait à battre la chamade comme la semaine précédente, quand il avait cru que leur petite entrevue s'était jouée sous le signe d'une manigance de sa blonde complice ; maintenant, il avait peur de le voir se mettre en colère et partir en claquant la porte. Mais bon, avec sa fuite de l'autre jour, ce serait bien fait pour lui si ça arrivait...

"Il faut laisser les artistes rêver, sinon ils n'arrivent plus à travailler, et il manquerait quelque chose dans le monde, non ? Tu peux bouger, si tu veux. Je continue le bras de mémoire."

Il essuya un peu son pinceau, en le tournant sur la surface blanche, puis le posa le tissu sur la table ; il avait écrit discrètement la phrase "Pardonne-moi mes offenses", et il aurait été difficile en l'observant de déterminer si il jouait à un petit jeu, possiblement avec lui-même, ou s'il y avait quelque chose de sérieux dans cette communication.

Il trouvait surtout dommage que son invité se limite à ce point dans les facettes qu'il exprimait. On aurait dit qu'il craignait de s'avance autrement que masqué de marbre, sur la scène de la vie. Le peintre avait envie de lui montrer ses différents visages, pour lui témoigner que lui, en tout cas, se composait de tous ses potentiels réunis sur une même ligne de vie, mais le moment n'était pas encore venu.
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Terrence Connolly
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18.09.20 16:44

"Oh, j'espère que ça ne t'ennuie pas. Tu peux toujours te dire que je plaisante, comme ça, mes paroles n'auront aucun impact sur toi. Et peut-être que je plaisante, qui sait."

Terrence fronça les sourcils et rangea son téléphone tout en scrutant Leilan avec attention, se demandant s'il cherchait à noyer le poisson ou bien s'il était sérieux, à croire qu'il ne s'inquiétait nullement de la réaction que pourrait avoir son modèle, ignorant aussi sans doute, tout simplement, de quoi celui-ci était capable. S'il l'avait vu à l’œuvre, il aurait été incapable de le dessiner avec un air aussi... aussi...

"Je ne vois pas seulement avec mes yeux extérieurs, je vois avec mes rêves, aussi. Peut-être que j'avais juste envie de voir un pont entre toi et moi."

Cette fois le jeune homme cligna des paupières, passablement étonné l'espace d'une seconde avant de se rappeler son échange avec Mara au sujet du peintre. Évidemment, c'était ça, et l'air désolé qu'il porta sur lui ne fit que lui confirmer le fil de sa pensée.

- C'est parce que je te plais.

Lâcha de but en blanc l'apprenti tueur, dardant ses yeux noirs sur l'artiste avec un aplomb presque glacial. Ça n'avait pas été une question, mais une affirmation, une certitude qui ne souffrait d'aucune hésitation ni d'aucune gêne, cette dernière émotion étant inconnue au modèle ou peu s'en fallait.

"Il faut laisser les artistes rêver, sinon ils n'arrivent plus à travailler, et il manquerait quelque chose dans le monde, non ? Tu peux bouger, si tu veux. Je continue le bras de mémoire."

- Je ne vois pas l'intérêt de rêver si on ne peut pas faire ce qu'on veut.

Il fit rouler sa tête pour assouplir sa nuque avant de se lever, s'étirant avant de jeter un coup d’œil à Leilan qui semblait concentré sur sa toile. Il l'observa ainsi durant plusieurs secondes, aussi immobile qu'une statue songeuse, puis s'avança d'un pas tranquille vers le peintre, contournant le chevalet sans y jeter le moindre regard. Sa main vint saisir le poignet pour suspendre les mouvements du pinceau, l'écartant de la toile alors que Terrence se penchait vers l'artiste, le surplombant depuis la position debout, près, très près, sans doute trop pour qui n'aimait pas qu'on pénètre dans la sphère d'intimité, son regard se rivant au sien avec un calme trompeur.

- Ne crois pas que je sois aveugle ou aussi naïf que les portraits que tu dessines. Je pourrais te briser les mains de telle façon que tu ne pourras plus jamais tenir un pinceau de ta vie, et ça ne me ferait ni chaud ni froid. Une vie peut être détruite d'un claquement de doigts, alors au lieu de rêver tout éveillé, agit.

L'apprenti tueur lâcha le poignet sur lequel la marque de ses doigts s'était imprimé, son regard scrutant le visage de Leilan vers lequel il porta sa main libre, effleurant sa mâchoire avec une certaine fascination avant qu'un sombre sourire inquiétant n'apparaisse sur ses traits, une lueur mauvaise dansant dans ses yeux noirs. Il l'imaginait couvert de sang, disposé près d'immenses fenêtres dispensant une lumière délicate qui soulignerait ce côté faussement fragile qu'il avait, derrière ses airs d'animal effarouché prêt à s'enfuir au moindre danger... non, pas au moindre puisqu'il restait là au lieu de courir pour sa vie, à croire que ça lui plaisait de flirter avec la mort.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
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19.09.20 10:47

Beaucoup trop tôt. Leilan préférait se concentrer sur sa peinture ; il n'avait plus guère de chance de poursuivre cet apprivoisement subtil, à présent. Il s'était dévoilé et il ne comprenait pas ce qui lui avait pris. Mais nier lui aurait paru plus indécent que la vérité nue. Et il ne put s'empêcher de sourire, en entendant revenir la réaction que Terrence avait déjà eue en parlant de cette mystérieuse dame, et de son marin inaccessible. Cette dernière lettre en forme de vaguelette ou de lame de fond, n ou N, interposée entre elle et son bonheur.

Comme si on pouvait capturer les êtres au filet, et les épingler chez soi dans de jolis cadres. Enfin, c'est ce qu'il faisait à travers sa peinture ; mais du moins, les êtres ne s'en apercevaient pas.

"Mais j'agis, jeune homme. J'agis sans cesse. J'avais envie de t'inviter, et je l'ai fait. J'avais envie de garder des images de toi, et je le ferai."

Arrivait le moment où, inévitablement, les choses se gâtaient. L'artiste ferma les yeux quelques secondes en s'efforçant de ravaler le chagrin, qui revenait telle cette fameuse lame de fond. Tout était balayé. Eh bien, il aurait essayé, au moins. Maladroitement. Une sorte de fierté blessée de créateur prenait le dessus, amère et froide, sur toute la terreur qui aurait dû l'envahir. Tiens ? Terreur. Le mot avait des similitudes orthographiques intéressantes. Une idée lui traversa l'esprit brièvement, quelque chose qu'ils auraient pu faire ce soir, puis il le balaya.

Son regard se tourna vers son invité lorsque celui-ci le lâcha, et face à ce sourire détaché qui lui évoquait surtout un rejet imminent, il laissa s'exprimer sa mélancolie. Oh, peut-être que cette soirée serait horrible et se terminerait au poste de police, pour porter plainte contre un intrus inconnu qui avait ravagé son atelier. Peut-être qu'il avait eu tort de laisser entrer le loup chez lui et de lui proposer des bonbons. Mais du moins, pour son compas intérieur, il n'avait pas le sentiment d'avoir commis de faute.

Il l'avait trouvé beau et il l'avait représenté en peinture. Il s'était très bien contenté de cela, et de leur conversation. L'incompréhension qui régnait entre leurs mondes était leur seule tragédie ; et de cela, ils étaient lavés, n'y ayant aucune part. Ils pouvaient maintenant s'entretuer et se séparer bons amis.

"Pourquoi parles-tu de me briser les mains ? Bien sûr que tu peux, n'importe qui peut me briser les mains. Un enfant avec un marteau peut le faire. Mais à quoi bon ? A moins que ça te rassure de savoir que mon intérêt ne se transformera jamais en étreintes. Généralement, quand quelqu'un me plaît et me menace de violence physique, c'est sa façon de répondre que ce n'est pas réciproque. Mais tu n'as pas besoin de briser quoi que ce soit, tu peux juste t'exprimer."


Enfin. Il commençait à comprendre que la communication n'était pas le point fort de son invité. Et puis, généralement, ces gens qui se mettaient à hurler, à l'insulter ou à agiter les poings considéraient l'échange verbal comme un pacte avec le diable ; mais s'il avait dû se protéger absolument de cela, il n'aurait plus jamais flirté avec personne, et fuir le risque comme la peste n'était pas dans ses habitudes... Après une hésitation, il lui tendit son pinceau.

"Tu peux même l'écrire ou le dessiner, si le dire est encore trop pour toi."
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Terrence Connolly
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19.09.20 11:16

"Mais j'agis, jeune homme. J'agis sans cesse. J'avais envie de t'inviter, et je l'ai fait. J'avais envie de garder des images de toi, et je le ferai."

Terrence avait lâché son poignet après l'avoir entendu et avoir parlé, mais si Leilan semblait capable de conserver un calme admirable face à une menace qui n'en était pas totalement une, l'expression de son regard qui s'apparentait à de la tristesse ne fit qu'attiser la flamme de violence du jeune homme qui vint caresser son visage, l'imaginant alors dans un cadre bien plus sanglant et pourtant magnifique.

"Pourquoi parles-tu de me briser les mains ? Bien sûr que tu peux, n'importe qui peut me briser les mains. Un enfant avec un marteau peut le faire. Mais à quoi bon ? A moins que ça te rassure de savoir que mon intérêt ne se transformera jamais en étreintes. Généralement, quand quelqu'un me plaît et me menace de violence physique, c'est sa façon de répondre que ce n'est pas réciproque. Mais tu n'as pas besoin de briser quoi que ce soit, tu peux juste t'exprimer."

Les yeux de l'apprenti tueur se plissèrent brièvement, comme un tic nerveux à la mention d'un enfant usant d'un marteau qui le renvoya à son propre passé, au sang le couvrant des pieds à la tête, à ce cadavre au sol qui ne pouvait plus parler, ne pourrait plus jamais user de mots provocants ou blessants. Ah, le silence de la mort était si doux, mais s'il y avait bien une chose qu'on lui avait apprit, c'est que parfois il fallait également s'exprimer, même si c'était encore difficile pour lui. Le fait que le peintre l'encourage à le faire ne le surprit pas vraiment, pas totalement, mais il devait reconnaître qu'il avait davantage l'habitude d'entendre des suppliques et des demandes après avoir parlé d'agir avec violence que des encouragements. Le pinceau fut tendu vers lui alors qu'il se tenait toujours penché au-dessus de l'homme, en un geste calme et mesuré, comme si aucune menace ne planait au-dessus de lui.

"Tu peux même l'écrire ou le dessiner, si le dire est encore trop pour toi."

Les yeux noirs de Terrence observèrent brièvement le pinceau avant de venir balayer le visage de Leilan, le scrutant à la recherche d'un indice trahissant le fond de sa pensée, d'une éventuelle peur dissimulée, d'un contrôle pour ne pas paniquer... Mais non, rien, rien que cet air un peu triste, un peu résigné, un mélange d'émotions presque douces comparé à ce à quoi il s'attendait voir.

- Tu m'as mal compris je crois.

Lentement, presque délicatement, le jeune homme lui prit le pinceau des mains pour le déposer sur le côté, reportant son attention sur le peintre, ses mains se posant sur ses épaules autant pour l'empêcher de fuir que pour mieux se pencher davantage, sa voix se faisant plus basse, presque douce.

- Je déteste que tu me vois comme ça mais...

L'une de ses mains glissa sur la nuque du peintre, saisissant soudain ses cheveux en une poigne solide pour lui faire basculer la tête vers l'arrière sans ménagement, son autre main le tenant par l'épaule alors que son visage s'était approché dans le même temps, son souffle effleurant ses lèvres alors que ses yeux noirs étaient rivés aux siens, ses derniers mots se faisant murmures.

- ... ça ne veut pas dire que je te déteste toi.

Terrence vint enfouir son visage dans le cou de Leilan, humant son odeur à pleins poumons, ses lèvres caressant sa carotide pour sentir son pouls palpiter, ses dents s'y dévoilant pour mordiller sensuellement sa peau, remontant le long de sa mâchoire avec ses lèvres jusqu'à venir effleurer celles du peintre, son regard plongeant dans le sien, ses mains le maintenant toujours fermement.

- C'est même tout le contraire.

Qu'il le veuille ou non, l'apprenti tueur vint plaquer avec force ses lèvres sur celles de l'artiste, l'embrassant avec une passion tranchant radicalement avec son tempérament glacial extérieur, la main sur son épaule glissant dans son dos pour mieux les rapprocher le temps du baiser, celle dans les cheveux serrant davantage encore sa prise, la chaleur brûlant sa peau le temps de l'étreinte et soudain... Plus rien. La seconde d'avant Terrence tenait Leilan dans un étau contradictoire de passion et de violence, la seconde d'après il l'avait relâché et avait reculé vivement, s'éloignant de plusieurs pas du peintre qu'il fixait à présent d'un regard sombre où brillait pourtant une vive lueur intéressée, une ombre de sourire ornant le coin de ses lèvres, dépeignant le portrait d'un homme qui venait de s'exprimer non par des mots, mais par des actes, et qui semblait à cet instant tenir davantage du sauvage que de l'humain. Là était la grande tragédie des univers voués à se percuter sans jamais se mélanger.


@Leilan Dysmith
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19.09.20 15:13

La fuite, pour une fois, ne fait pas partie des options. Non parce que la pièce est close, et les mains de son invité accrochées au corps du peintre comme les serres d'un aigle. Mais parce que l'anticipation le paralyse. L'anticipation, pas l'appréhension. Ce contact, il ne l'espérait plus. Il ne l'aurait pas initié de lui-même, mais à présent qu'il y a droit, ce n'est pas pour s'en plaindre. La confusion monte rapidement : en effet, il s'est trompé. Les signes que Terrence envoie, ou plutôt n'envoie pas, sont difficiles à lire, même pour quelqu'un d'aussi attentif que lui, aussi déterminé à saisir les moindres indices visuels à sa portée.

Ses yeux se ferment. Son souffle, qui s'était accéléré, se bloque. Son pouls bat sous les lèvres curieuses qui semblent inspirer le parfum de son sang à même sa veine jugulaire. Il s'est tant abandonné à la poigne qui le maintient, que lorsque Terrence le lâche, le peintre manque tomber. Pendant quelques secondes, le monde a été affaire de ces contacts brusques pour certains, retenus pour d'autres, et tout l'univers est resté centré autour de leurs lèvres ; quand elles se sont séparées, la gravité a eu besoin de quelques instants pour se rétablir.

"Je pensais t'inviter à regarder une série avec moi. Quand on se connaîtrait mieux. Le travail sur la lumière est très intéressant, et elle s'appelle presque comme toi. Je crois que tu pourrais l'adorer. Un personnage en particulier."

Première chose à faire, tout en bavardant : nettoyer ses pinceaux. La séance de peinture est interrompue pour l'heure, et un oubli aurait tôt fait de causer une catastrophe mineure : réaliser demain que les pinceaux abandonnés sont totalement coagulés et irrécupérables. Il y a bien assez de drames quotidiens dans une journée sans s'ajouter celui-là !
Cet accès de logique pragmatique aide Leilan à rester parfaitement calme face au bouleversement qui vient de faire irruption dans son atelier. Au fond, devoir jeter un pinceau, s'en racheter un autre, ça lui est profondément égal, même si certains lui plaisent plus que d'autres, et tous ont été sélectionnés à l'achat en connaissance de cause. Non, il a juste besoin de respirer et de laisser l'air remonter à son cerveau. Une petite pause pour réaliser que Terrence vient de l'embrasser.

"Je me contenterais de te regarder toute la soirée, mais tu t'ennuierais," ajoute-t-il avec un rire léger, en jouant avec le couteau à peindre qu'il avait prévu pour le décor marin. La fine lame émoussée suit le tracé de la ligne de vie dans sa paume. Où l'emmène-t-elle, celle-là, aujourd'hui ? Sous les mèches dérangées par l'empoignade si brusque, le rose lui monte aux joues. Quand ses yeux se relèvent pour capter le regard intense du jeune fou, il ressent un frisson, celui des bêtes prises aux pièges. Et ce n'est pas désagréable.

"Ou... Tu veux que je te présente cette dame qui commande tes portraits ?"


Madame de Schrödinger, comme il la surnomme en son for intérieur quand il pense à elle. Grande dame, c'est le cas de le dire. Et jamais très loin. Mais pour aujourd'hui, Terrence préfère peut-être qu'ils restent entre eux. Ils ont des choses à se dire... Que ce soit par les mots ou par les actes. En tournant autour du jeune homme, frôlant presque sa main au passage, le peintre retourne s'affaler dans son canapé et achève de se décoiffer totalement. Au point où ils en sont, ce sera plus simple ainsi.

Il tend la main vers son invité pour l'inviter un peu plus près encore, à revenir s'asseoir auprès de lui pour... eh bien... il ne serait pas mal de mettre à plat ce qu'ils attendent l'un de l'autre, par exemple. Leilan au fond n'espère que quelques jolis souvenirs pour la galerie qu'il chérit au fond de son coeur. Mais quelque chose lui dit que cette tête brune en face de lui abrite des plans moins romantiques. Et pourtant, il l'a vu, celui qu'il a peint sur le portrait si doux et si pensif, mais ce n'est pas le moment de l'affirmer. Que chacun nie ce qu'il lui plaira.
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Terrence Connolly
Terrence Connolly
/ ORIGINES : Irlandais natif de Dublin
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/ STATUT : Célibataire
/ OCCUPATION : Officiellement manutentionnaire, officieusement apprenti tueur sous l'égide d'Alexander O'Connor.
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/ CRIMINALITE : Il n'a jamais été du genre à suivre les normes et les codes, sociaux comme légaux, aussi la violence et la mort ne lui posent pas de problèmes, à l'exception des enfants qui lui rappellent des souvenirs désagréables. Il tuerait le facteur sans le moindre état d'âme juste pour un regard de travers.
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19.09.20 15:35

"Je pensais t'inviter à regarder une série avec moi. Quand on se connaîtrait mieux. Le travail sur la lumière est très intéressant, et elle s'appelle presque comme toi. Je crois que tu pourrais l'adorer. Un personnage en particulier."

Encore une réaction intéressante de la part de Leilan qui préfère évoquer autre chose plutôt que ce qui vient de se passer. Il attrape ses pinceaux, commence à les nettoyer tandis que Terrence demeure là où il s'est reculé, immobile, patient, attentif... aux aguets.

"Je me contenterais de te regarder toute la soirée, mais tu t'ennuierais,"


Les joues sont rosées, il le voit au travers des mèches rousses désordonnées et, lorsque les yeux se relèvent pour venir l'observer, les orbes noires le scrute avec une attention dévorante et intense, promettant le pire et le meilleur à la fois.

- Pas sûr.

Répond simplement l'apprenti tueur avec l'ombre d'un sourire au coin des lèvres, se sachant capable d'observer une cible durant des heures sans bouger.

"Ou... Tu veux que je te présente cette dame qui commande tes portraits ?"

- Non, ce n'est pas elle que j'ai envie de voir.

Les phrases étaient plus courtes, les réponses plus directes et presque sans plus aucun filtre, le véritable Terrence s'extirpant de derrière les apparences qu'il se donnait pour se montrer au regard du peintre au risque de foutre en l'air ses propres principes de sécurité. Bah, de toute façon, que pouvait-il faire contre lui ? Il craignait Mara et il savait que son modèle était pratiquement aussi dangereux, même s'il ignorait dans quelle mesure, il en avait forcément une idée de plus en plus précise à mesure qu'ils passaient du temps l'un avec l'autre. Le jeune homme suivit du regard l'artiste qui alla s'installer dans son sofa, non sans sentir le frôlement qui lui fit tourner la tête de côté sans pour autant qu'il ne pivote d'abord, se retournant lentement pour le voir finir de s'assoir, se décoiffer les cheveux et lui tendre la main en une invitation plus qu'équivoque.

- Parle-moi de ce personnage.

Demande-t-il en s'avançant, venant le rejoindre sur la place assise à côté, tournant la tête pour l'observer, le déshabillant du regard cette fois sans aucune retenue, ses yeux remontant jusqu'à son visage, sa main venant saisir une mèche rousse qu'il tourne entre ses doigts pour y voir les reflets de la lumière. Un sourire revint à la charge sur ses lèvres et il lâcha les cheveux, écoutant Leilan parler alors qu'il se tournait vers lui, posant une main sur son épaule pour le faire basculer sur le sofa sans pour autant l'interrompre.

- Allez, je t'écoute.

L'enjoignit-il à continuer alors qu'il se penchait au-dessus de lui, son autre main glissant sur son haut qu'il tira pour venir embrasser son ventre, remontant vers son torse alors que de l'autre il défaisant l'attache de son pantalon, levant parfois les yeux vers son visage dès qu'il le sentait ralentir dans ses explications. Qu'il continue donc sa présentation de ce personnage, il joignait ainsi l'utile à l'agréable et c'était même des plus amusants ainsi. Sa main glissa vers le bas alors qu'il remontait ses lèvres dans le cou de l'artiste, ses dents mordillant sa jugulaire comme la promesse d'une douleur à venir.

- Continue de parler, c'est moi qui te fera taire.

Fit-il en l'empoignant soudain, non pas violemment, mais avec une dextérité qui ne laissait aucun doute sur le traitement qu'il lui réservait. Restait à savoir si Leilan parviendrait à continuer de parler, ou combien de temps encore.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
Leilan Dysmith
/ ORIGINES : Né à Dundee, il prétend être né à Dundee ; et tout le monde s'y laisse prendre.
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/ STATUT : Probablement entre deux entreprises de séduction aux conséquences platoniques, mais intéressées par ailleurs.
/ OCCUPATION : Au quotidien, Leilan peint de petites toiles sans prétention, et les vend ou les offre. De temps en temps, il participe à la conception d'art public, tel un char de carnaval ou la décoration d'une façade... entre deux commandes de la ville, il se consacre à son véritable gagne-pain : les faux. Il copie volontiers des styles de toutes les époques.
/ LOGEMENT : Un atelier aménagé en logement de fonction à Smithfield Village.
/ CRIMINALITE : Faussaire par esprit de survie, mais aussi par plaisir. Leilan a presque toujours vécu baigné dans la pègre, même si c'est sous ses formes les plus subtiles et sophistiquées. Il ne s'est jamais considéré comme une honnête personne, y compris depuis qu'il sert d'indic ; au contraire, il est maintenant un criminel sur les deux tableaux.
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20.09.20 11:41

L'exercice était intéressant. Apparemment Terrence s'amusait de le pousser à se contrôler et de lui montrer avec quelle facilité il détruisait ce contrôle. Et en effet, il aurait pu faire cela en le blessant, ou même en l'assassinant, ou simplement, en semant la destruction dans sa petite vie qui, mine de rien, était bien rangée. Mais ça ne serait arrivé qu'une fois. En substituant le jeu à la véritable destruction, ils pouvaient recommencer autant qu'ils en auraient envie, sans conséquences.

Il aurait dû s'inquiéter davantage, mais c'était plus fort que lui, il était radieux. Il avait vraiment pensé que le jeune Irlandais n'avait aucune chance de l'apprécier. Peut-être une forme d'amitié et d'habitude, mais rien de plus. Comment s'appelait maintenant leur attraction ? Aucune importance, tant qu'elle était mutuelle. Et le jeu qui s'instaurait tenait ses nerfs en éveil, un excellent préliminaire pour raviver toutes les autres sensations qui se succéderaient ensuite.

"Ce que j'aime, c'est qu'il n'a peur de rien. Quoi qu'il arrive, il est toujours calme. Il ne se demande pas comment il en est arrivé là ou s'il aurait pu l'éviter... Il ne montre aucune gêne, aucun regret, presque pas de chagrin ou de mélancolie. Et j'aime sa façon d'incliner la tête sur le côté. Très calme, mais très expressif. J'ai une affinité pour ce genre de personnes."

Ainsi déguisé en monsieur bien habillé, au premier regard Leilan aurait pu sembler dépourvu de fantaisie, et de ses habituels accessoires ; mais de loin seulement. Il avait grandi dans des tenues masculines et il avait appris à en tirer le maximum, avec un peu d'imagination. Tandis que sa ceinture glissait hors de ses passants, il dénoua sa lavallière pour détacher son col. La peau de son torse apparaissait dans la lumière qui tombait à flot de l'espace entre les rideaux. Il était extrêmement vulnérable ainsi ; pas de gilet pare-balle, pas d'armure pour le protéger. Pas même de corset ou de bijoux, tiens. Et certainement pas de holster cachant une arme secrète. Non, il prenait le risque, sans concessions.

"Ce que tu aimerais, c'est qu'il est capable de tout. Et il est solitaire... Il souffre d'une solitude intérieure aussi belle et immaculée que les paysages glacés."

Abandonnant l'exploration de sa personne aux caprices de son nouvel ami, il releva les bras et les laissa appuyés contre l'accoudoir. Ses poignets s'enroulèrent dans sa cravate. Il se donnait l'air d'être retenu par des menottes de soie rose foncé, qui semblait soudain presque cramoisie, au contraste de sa peau pâle où quelques veines bleues devenaient apparentes, sous l'afflux du sang chargé d'adrénaline.

"Il est taillé sur le même modèle manichéen. Parfaitement aimable ou parfaitement destructeur ; le jour qui ne finit pas, ou la nuit arctique et ses charmes hallucinés."


Sa ceinture avait pris la place de sa cravate autour de son cou ; il avait glissé la lanière de cuir à travers la boucle de métal, il avait tiré pour la resserrer et se trouvait maintenant avec une cravate de cuir sombre qui pendait sur le bord de la banquette. Et la cascade des cheveux se répandaient sur le cuir vert qui mettait leur éclat en valeur. Il se sentait très bien ainsi : heureux, jeune, beau, désiré et passionné. Ses paupières se fermèrent. L'avancée de Terrence au long de son corps, armée conquérante sur un terrain conquis d'avance, commençait à rendre sa diction hachée.

"Il reflète une sorte d'incarnation du mal et pourtant, il n'est pas mauvais. Ni mauvais ni bon. Pas même chaotique. Il a l'art d'échapper aux limitations absurdes de notre espèce. Il ne méprise même pas ceux qui l'entourent, il les utilise, il en joue, il creuse dans leur potentiel... c'est un artiste."

Ses jambes eurent tôt fait de ses tortiller hors de son pantalon, qui tomba à terre. Il était maintenant presque nu, toujours entouré de ses accessoires, mais ouverts comme la conque d'une Vénus mâle un peu trop maigre ; il ne se faisait pas voir sous cette forme dépouillée, tant qu'il pouvait l'éviter. Mais il sentait que Terrence en avait besoin. Quand son corps fut entièrement exposé, ses yeux se rouvrirent. Il rougissait malgré lui, il le sentait, cette insupportable chaleur qui s'emparait de son visage, en surface, là où ça comptait.

"Pas admirable mais... on peut admirer l'harmonie de sa nature, sa parfaite cohésion. Très structuré, malgré l'absence de repères moraux. Une belle abstraction."

Sa voix s'était faite rêveuse, un peu perdue. S'il n'avait pas eu les mains "liées", quoique ce ne soit qu'un jeu, il aurait frôlé le visage de son invité avec une certaine vénération, dans ce moment. C'était à peine s'il arrivait encore à parler, le peintre bavard, l'hôte prévenant aux discours insolites. Ses phrases se faisaient courtes, semées de soupirs que lui arrachaient les frissons. La tempête se levait, et l'arbre souple qu'il était s'abandonnait à ses secousses.

"Un fauve. Séduisant et joueur au repos. Patient et implacable quand il lui prend l'envie de frapper. Insoupçonnable, et puis, il est trop tard."

Et puis, Leilan ne dit plus rien. En tout cas, rien d'articulé. Les échos de l'atelier en avaient entendu bien d'autre, après tout ; ils ne seraient pas choqués si facilement.
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Terrence Connolly
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20.09.20 12:48

"Ce que j'aime, c'est qu'il n'a peur de rien. Quoi qu'il arrive, il est toujours calme. Il ne se demande pas comment il en est arrivé là ou s'il aurait pu l'éviter... Il ne montre aucune gêne, aucun regret, presque pas de chagrin ou de mélancolie. Et j'aime sa façon d'incliner la tête sur le côté. Très calme, mais très expressif. J'ai une affinité pour ce genre de personnes."

Il n'en doutait pas, c'était même certainement cela qui lui avait plu quand il avait posé les yeux sur lui la première fois, parce que Terrence se souvenait à présent qu'au moment où Leilan l'avait abordé en pleine rue, il était plongé dans ses pensées et, justement, arborait sans doute une expression similaire à celles qu'il décrivait. La peau du peintre était d'une pâleur délicate, de ces peaux que le soleil pourrait brûler s'il s'attardait trop longtemps, de ces peaux qui marquent facilement et sur lesquels on peut se complaire à y apposer sa marque, justement. La lavallière fut dénouée par son porteur alors que l'apprenti tueur continuait son œuvre, la seule qui importait quand il n'était pas affairé à ôter une vie.

"Ce que tu aimerais, c'est qu'il est capable de tout. Et il est solitaire... Il souffre d'une solitude intérieure aussi belle et immaculée que les paysages glacés."

Les mains du jeune homme ralentirent quand son regard remonta sur le lien de soie rose qui s'enroulait autour des mains de l'artiste, un frémissement de satisfaction lui échappant alors que son regard noir accrochait l'éclat familier du tissu, l'une de ses mains venant le resserrer un peu plus, assez pour imprimer un pincement contre la peau, mais pas suffisamment pour l'entraver réellement.

"Il est taillé sur le même modèle manichéen. Parfaitement aimable ou parfaitement destructeur ; le jour qui ne finit pas, ou la nuit arctique et ses charmes hallucinés."

C'était là un jeu, et cela devait en rester un, là était le contrôle qu'on lui avait apprit à avoir, heureusement pour l'homme qu'il continuait de déshabiller, l'écoutant évoquer ce portrait d'un personnage qui, effectivement, lui rappelait son propre tempérament par bien des façons. La ceinture vint trouver le cou de Leilan, gorge faussement étriquée sous la pression du cuir, cheveux roux éclaboussant sa peau pâle comme un rappel de gerbes sanguines qui ravivaient les instincts les plus primaires de celui qui aimait tant ces contrastes.

- Continue.

Ses mains caressaient ses jambes tout en faisant glisser le pantalon jusqu'aux chevilles de Leilan, l'ôtant avec une facilité déconcertante, le sien le rejoignant sur le sol avant qu'il ne se redresse, autant son t-shirt qui atterrit sur le tas de vêtements. Ses mains vinrent achever le travail, dévoilant définitivement les dernières parcelles de peau nue de l'artiste ainsi offert à sa vue, ses pommettes rougissantes se faisant promesses d'indécence. Lorsque Terrence le vit ouvrir les yeux, il savoura cette vision, ses orbes noires parcourant son corps de manière clairement affichée, se penchant finalement lentement sur lui.

"Pas admirable mais... on peut admirer l'harmonie de sa nature, sa parfaite cohésion. Très structuré, malgré l'absence de repères moraux. Une belle abstraction."

- La morale ne sert à rien. Seul compte l'instinct.

Souffla le jeune homme en pressant son bassin contre le sien, effectuant un lent mouvement de frottement équivoque, tirant des frissons et des soupirs à celui qui était à sa merci, qui se laissait ainsi exposer à la moindre de ses envies. Rares étaient les partenaires d'un jour qui se faisaient aussi dociles, et cela rendait la chose plus appréciable encore, plus palpitante. Il s'insinua lentement en lui, chose étrange quand on le connaissait, lui qui était capable de tant de violence et de brutalité. Il prit son temps, jusqu'à finalement le combler totalement, ses lèvres revenant se glisser dans le cou de Leilan, ses dents venant mordiller sa gorge cette fois, comme s'il n'était qu'une proie qu'il rêvait de déchiqueter, et peut-être était-ce le cas. Ses mains remontèrent le long de ses flancs pâles en caresses obsédantes, son corps imprimant des mouvements d'abord lents et mesurés, puis par moment un à-coup violent, une plongée au plus profond, à s'en faire bourreau infligeant une douleur, arrachant un gémissement, un soupir, pour mieux se faire doux et prévenant.

"Un fauve. Séduisant et joueur au repos. Patient et implacable quand il lui prend l'envie de frapper. Insoupçonnable, et puis, il est trop tard."

- Méthodique et cruel, qui se plaît à frapper quand on s'y attend le moins.

Souffla Terrence en embrassant ses lèvres, donnant un violent coup de bassin, souriant contre le visage de Leilan avant que ses mains ne viennent saisir les poignets de l'artiste, le maintenant alors qu'il se faisait plus passionné, plus puissant, tel des lames de fond venant se fracasser contre les rochers jouxtant une plage où les éclats venaient parfois se perdre en une douce et traitresse accalmie, juste avant que le ressac ne revienne à la charge. L'une des mains glissa sur la gorge pour la serrer brièvement, un sombre sourire inquiétant faisant briller le regard de l'apprenti tueur qui se força à replacer cette main sur l'un des poignets. Non, la Mort n'aurait pas de tribut ce jour et, en lieu et place, ce fut une célébration de la vie, poignante et passionnée, le corps du peintre malmené autant que vénéré, son modèle se plaisant à étouffer les râles qu'il lui tirait dans des baisers violents où ses propres soupirs venaient se perdre. Ce fut un instant d'éternité dans un grain de sable, un éclat fugace s'étirant durant de longs moments durant lesquels on aurait pu croire que le jeune homme relâcherait rapidement sa proie. Bien au contraire.

- J'aime ta voix.

Affirma Terrence en souriant, revenant embrasser le creux du cou de Leilan.

- Les sons que tu fais me plaisent.

Souffla-t-il avant de venir mordre sa peau, plongeant en lui sans ménagement, l'une de ses mains glissant entre eux pour mieux le solliciter, pour mieux lui accorder cette explosion de sensations qu'il méritait pour se plier ainsi à leur jeu. La tempête devint ouragan, les lames de fond devinrent raz-de-marée, emportant tout sur leur passage, menaçant de briser les rochers contre lesquels elles s'écrasaient avec une violence rare et sans doute douloureuse à des moments. Qu'importait qu'il fasse jour ou nuit, ensoleillé ou pluvieux, seuls comptaient les corps et la passion la plus pure, la plus primaire, la plus essentielle. La morale appartenait aux biens-pensants et aux morts qui marchaient au côté des vivants. Le peintre était plus vivant que beaucoup d'autres et l'apprenti tueur s'abreuvait à cette source comme un assoiffé à une oasis dans un désert infini.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
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/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
20.09.20 14:58

Le soleil s'enroulait autour des deux corps, enfouis dans le cocon de cuir sombre, fusionnés comme deux embryons de chimères, et tout se multipliait soudain. Deux envies ardentes se disputaient l'âme déchirée de l'artiste, divisant son être comme deux dragons dévorants, jaloux, déterminés à se partager ses attentions, quitte à le déchiqueter dans le processus. Cela ne lui posait aucun problème, au contraire ; il avait toujours été adepte de la dualité.

L'envie de s'offrir en sacrifice, les yeux clos et les ailes déployées, frappé en plein ciel dans un éblouissement de tous les autres sens, la vue éteinte aux limites du monde. Simple proie palpitante, haletante, secouée à la rencontre de son envahisseur par chaque frémissement de son corps transpercé. Mains liées, coeur étreint et traversé de ronces aux délices empoisonnés.

Et l'envie de capter chaque vision sublime, chaque mèche de cheveux noirs balancée par le mouvement rythmique, chaque éclat brûlant du regard qui le cherchait en retour, chaque pulsation arquée des muscles infatigables, chaque lueur sur la colonne lisse qui disparaissait en lui, là-bas, très loin, à l'autre bout du monde. Le plaisir provocant d'une réciprocité violente et mesurée à la fois. Un combat d'escrime. Deux lames qui s'affrontent sans faiblir ne peuvent que faire jaillir les étincelles.

Le monde, c'était désormais leurs corps entremêlés.

Mais une chose était sûre, il ne retenait pas ses cris sous la charge. Avec une autre personne, il aurait pu craindre que la libre expression soit un frein, que l'on s'inquiète pour son bien-être, que l'on ralentisse la cadence, pour ménager sa fragile enveloppe. Mais il n'était pas fragile et Terrence ne le ménageait pas. Et c'était une forme de perfection. Ils l'atteignaient, lentement mais sûrement. Rien ni personne ne se serait risqué à les leur arracher.

"Tu es beau," murmura l'homme en se tendant comme un arc, la flèche prête à partir. Et la Dame de Schrödinger était bien de son avis, de moins en moins cachée, de plus en plus présente dans leur échange acharné, liane enveloppée à la chair dure qui le tourmentait de mille délices. Elle exultait comme une reine à laquelle son champion présente sa lance pour y recevoir sa faveur, et elle la lui octroyait cent fois, sans aucune hésitation. Enfin, l'enthousiasme et les talents déployés par Terrence amenèrent son hôte à basculer, irrémédiablement, dans l'abîme qui lui tendait les bras. Impossible de résister une seconde de plus, même s'il aurait voulu que ce moment dure éternellement.

Submergé d'émotions, Leilan lui saisit cette fois le visage entre les mains, avec un emportement attendri, pour lui plaquer un long baiser sur les lèvres. Ce n'était pas pour rire, donc... ce n'était pas juste pour l'observer de loin. Ce n'était pas juste un flirt étrange, toujours séparé par cette toile qui leur servait de prétexte. C'était une fusion complète. Les métals disparates dont ils étaient forgés venaient de se mêler en une même coulée de lave.

"Tant mieux si tu es bien chez moi. Tu es le bienvenu quand tu veux. Après tout... on a des portraits à peindre."

Une plaisanterie sur le body painting lui tendait les bras, mais il était trop heureux pour réfléchir, ou pour avoir envie de se montrer spirituel. Sa phrase s'acheva dans un long soupir comblé, alors qu'il étreignait le corps chaud contre le sien, le visage enfoui contre ses reliefs musculaires. Il en admirait les dunes d'un regard absent et brumeux, le sable de ces teintes... Il voyageait, très loin. Ses mains caressaient le dos de son amant et y suivaient le passage du souffle, et il rêvait de l'emporter avec lui, de lui faire visiter les contrées lointaines et solaires dont il était originaire. Juste un petit rêve en passant, le temps que l'extase s'essouffle.
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Terrence Connolly
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20.09.20 16:54

L'apparente fragilité de Leilan, son teint pâle et ses cheveux de feu, son regard aussi brûlant que son corps enfiévré, n'étaient que des leurres dissimulant une énergie et une capacité à encaisser des plus délicieuses, des plus exaltantes. Chaque soupir expiré, chaque cri arraché, sonnaient comme la plus douce des mélodies aux oreilles de Terrence dont le propre souffle se hachait et se faisait plus rauque à mesure que le temps s'égrenait au rythme de leur danse odieusement indécente et amorale. La sueur donnait à la peau une saveur nouvelle, les lèvres et la langue venant la récolter, la goutter avec plus d'envie encore, la découvrant, la dégustant, les dents mordant la peau à différents endroits, marquant la proie d'une étreinte sauvage alors que les corps se serraient plus encore, se rejoignaient de plus en plus vite, de plus en plus fort, la main enserrant l'un des poignet au risque de le briser, l'autre s'activant à faire monter une pression insupportable et délicieusement intenable... et le reste du monde n'existait plus dans des instants comme celui-là.

"Tu es beau"

L'apprenti tueur sentit le peintre se tendre sous ses doigts autant que sous ses yeux, un sombre sourire satisfait étirant ses lèvres alors qu'il plongeait de plus belle sans aucun ménagement, relâchant soudain son poignet pour venir empoigner son épaule, son corps se pressant davantage contre le sien, son souffle brûlant venant se perdre dans le creux de son cou, là où ses dents avaient laissées une marque piquetée de carmin. Leilan bascula et Terrence acheva de le faire chavirer, le laissant se faire emporter par la lame de fond alors que lui-même s'en trouvait exalté, sentant des mains saisir son visage avant que les lèvres de l'artiste ne viennent à la rencontre des siennes pour la première fois de lui-même. La lave dévora son bas-ventre et se déversa dans les flots tumultueux du corps de l'amant écarlate, les corps se brisant l'un dans l'autre une dernière fois en quelques à-coups teintés de râles avant que la tempête ne s'apaise soudain, le vent retombant dans leurs esprits alors que le soleil daignait enfin percer les remparts de cet autre monde qui s'étiolait déjà. Le jeune homme se redressa en appui sur les coudes, dardant ses yeux noirs sur le peintre qui avait émergé suffisamment vite pour déjà reprendre la parole, lui qui n'était pas aussi avare de mots que son modèle.

"Tant mieux si tu es bien chez moi. Tu es le bienvenu quand tu veux. Après tout... on a des portraits à peindre."

- Pourquoi ça ne m'étonne pas.

Lâcha-t-il avec pourtant une ombre de sourire amusé, de ce genre de sourire qui n'était pas aussi éclatant que ceux qu'il feignait en public, mais suffisamment pour prouver qu'il s'agissait là d'un vrai sourire furtif. Leilan entreprit de soupirer et de passer ses bras autour de Terrence, ce dernier se laissant retomber contre l'artiste en se calant au mieux dans le canapé, le laissant faire en l'observant avec attention, ou plutôt ses cheveux roux puisque son visage était collé à son torse pour le moment. Son propre cœur commençait à s'apaiser, les battements ralentissant immédiatement, de même que son souffle, grâce à un entraînement constant et rigoureux, cependant il se sentait nettement mieux, plus "serein" si tant est que ce mot puisse convenir à celui qu'il était. L'avantage du corps humain dont le besoin primaire était satisfait, sans doute.

- Avant que tu ne te poses la question, je ne prend aucune attache permanente. Je peux te le dire puisque tu devines ce que je suis.

A présent il était à peu près certain qu'il avait vu en grande partie clair dans ce qu'il était réellement, se souvenant parfaitement du personnage qu'il lui avait décrit et qui lui correspondait partiellement. Le jeune homme darda un regard songeur sur le peintre tout en saisissant une mèche rousse collée par la sueur sur le front pâle, l'écartant avant d'aviser l'une des marques de morsure sur la peau de son cou... un sourire carnassier venant étirer ses lèvres, teinté de satisfaction.

- Le sang te va bien, c'est ce que je disais.

Même s'il n'y avait guère eu plus que d'infimes gouttelettes à travers la peau meurtrie, cette seule vision suffit à arracher un soupir à l'apprenti tueur qui se pencha pour humer son cou, fermant à demi les yeux en se remémorant leurs ébats. Un corps comme celui-là était des plus plaisants, mais mieux valait ne pas trop en abuser, sans quoi il risquait de basculer et alors il perdrait un jouet des plus intéressants. S'écartant finalement, il se redressa pour mieux se lever, se moquant de sa propre nudité autant que de celle de Leilan. Nullement pudique, il traversa l'atelier jusqu'au point d'eau, attrapant un verre pour se désaltérer entre deux rais de lumière filtrant d'entre les rideaux.


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Leilan Dysmith
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/ ORIGINES : Né à Dundee, il prétend être né à Dundee ; et tout le monde s'y laisse prendre.
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 2 Dalila

/ STATUT : Probablement entre deux entreprises de séduction aux conséquences platoniques, mais intéressées par ailleurs.
/ OCCUPATION : Au quotidien, Leilan peint de petites toiles sans prétention, et les vend ou les offre. De temps en temps, il participe à la conception d'art public, tel un char de carnaval ou la décoration d'une façade... entre deux commandes de la ville, il se consacre à son véritable gagne-pain : les faux. Il copie volontiers des styles de toutes les époques.
/ LOGEMENT : Un atelier aménagé en logement de fonction à Smithfield Village.
/ CRIMINALITE : Faussaire par esprit de survie, mais aussi par plaisir. Leilan a presque toujours vécu baigné dans la pègre, même si c'est sous ses formes les plus subtiles et sophistiquées. Il ne s'est jamais considéré comme une honnête personne, y compris depuis qu'il sert d'indic ; au contraire, il est maintenant un criminel sur les deux tableaux.
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/ CRÉDITS : Je taille mes diamants moi-même.
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/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
21.09.20 10:39

"Je ne me posais aucune question. J'en étais encore aux sensations brutes."

Et les sensations en question méritaient d'être longuement savourées, mais... La voix de Leilan était un peu défensive. De quoi le prévenait-on exactement ? Il ne se rapprochait pas d'un fauve dans l'espoir que ce dernier lui rapporte le journal tous les matins. Il n'était pas idiot.

Et puis, il y avait toujours le lien avec Mara, qui revenait dans sa mémoire, lancinant comme un glas, sombre avertissement. Allait-elle entendre parler de ces petites frasques ? Oh, elle allait le taquiner. Ses yeux se plissèrent un moment. Il se sentait tout faible sur cette banquette dérangée par leurs ébats, le regard errant sur la table basse où le goûter n'attendait que de lui restituer quelques forces. Mais il ne savait pas s'il avait la force de tendre la main.

Il observait les déplacements de Terrence dans la pièce. La manière dont il se mettait en valeur sans y songer. C'était magnifique. Vraiment, il aurait pu l'observer pendant des heures sans se lasser. Il avait envie de le rejoindre et de le reprendre dans ses bras, mais d'une part l'indépendance du jeune Irlandais s'en serait peut-être offusquée, et d'autre part... c'était quand même bien de le regarder ainsi de loin. La vue d'ensemble était meilleure. Un sourire épuisé passa sur les lèvres de l'artiste, qui conclut :

"En fait, c'est rassurant. J'ai neuf vies comme les chats. Je t'en donne une, mais je ne me laisserais pas attacher, moi non plus."

Une tasse de thé plus tard, il se redressait enfin. Son nouvel ami n'y avait pas été de main morte avec le maniement de son corps. Il se sentait tout fourmillant des contacts imprimés à sa peau, encore présents sous une forme fantôme. Il tangua légèrement, saisi d'un furtif vertige, ferma les yeux et attendit, avant de faire quelques pas. Tout allait bien, tout était resté attaché en place. Il y avait toujours cette marque de dents qui défigurait son col de cygne mais, voilà ce qu'on récolte en allant danser avec les loups, certes, et il le portait comme un badge d'honneur ; et puis, quelques jours de lavallière et il n'y paraîtrait plus. Il passa sa main sur son cou et frissonna.

"Je t'autorise les marques qui peuvent se refermer sans laisser de traces. Tu peux m'en faire si ça t'amuse. Je suis un grand garçon, je partage mes jouets."

Sur cette indication, Leilan se retira dans la salle de bain pour examiner de quoi il avait l'air exactement, et se refaire une beauté. Il n'en avait pas pour longtemps ; d'ailleurs, il craignait que son modèle ait disparu à son retour, et suivait du coin de l'oreille ses déplacements dans la pièce voisine. Il n'avait pas fermé la porte.

"Terrence ? Regarde."

Lorsqu'il réapparut, une longue robe rouge enveloppait son corps, quelques traits de maquillage redessinaient ses traits comme un portrait retouché, et ses cheveux ramenés sur le côté roulaient sur son épaule, encore quelque peu échevelés, telle la crinière d'une sirène. Appuyé au cadre de la porte, il hésitait à s'approcher. Mais il avait envie d'être honnête et de l'être maintenant. Ce moment d'ivresse ne durerait peut-être pas, il fallait en profiter. Un petit rire cristallin lui échappa, et fit tomber une mèche de cheveux devant son visage.

Plus rien n'était grave, maintenant. Il savait qu'il ne serait pas condamné.
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Terrence Connolly
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/ ORIGINES : Irlandais natif de Dublin
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/ OCCUPATION : Officiellement manutentionnaire, officieusement apprenti tueur sous l'égide d'Alexander O'Connor.
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/ CRIMINALITE : Il n'a jamais été du genre à suivre les normes et les codes, sociaux comme légaux, aussi la violence et la mort ne lui posent pas de problèmes, à l'exception des enfants qui lui rappellent des souvenirs désagréables. Il tuerait le facteur sans le moindre état d'âme juste pour un regard de travers.
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21.09.20 11:20

Il en était encore aux sensations brutes, avait-il dit, et Terrence ne pouvait que concéder que lui-même était encore en partie dans l'instant passé tandis qu'il s'en allait se servir un verre d'eau, son instinct demeurant pourtant plus aux aguets que jamais, ses sens ayant été exacerbés par ce qui venait de se passer. Tout avait toujours plus de présence et de saveur après cet acte, comme si son corps se mettait à vivre plus intensément, plus bruyamment aussi, de même que la lumière semblait plus aveuglante, les odeurs plus entêtantes, le goût plus prononcé.

"En fait, c'est rassurant. J'ai neuf vies comme les chats. Je t'en donne une, mais je ne me laisserais pas attacher, moi non plus."

Le jeune homme pivota pour observer Leilan, alangui sur le canapé, et l'ombre d'un sourire affleura au coin de ses lèvres, appréciant la vue de là où il était, lui aussi, surtout en sachant que c'était lui qui l'avait mis dans cet état. Il revint se servir une tasse de thé à son tour, renfilant sous-vêtements et vêtements en des gestes mécaniques et usités, attrapant un biscuit dans lequel il mordit avec appétit alors que le peintre se levait et tanguait sous ses yeux. Allait-il tomber ? Apparemment pas, et le sourire de l'apprenti tueur se para d'un mélange d'amusement et de fierté toute masculine : l'artiste n'était pas près d'oublier ce moment de sitôt.

"Je t'autorise les marques qui peuvent se refermer sans laisser de traces. Tu peux m'en faire si ça t'amuse. Je suis un grand garçon, je partage mes jouets."

- J'en prend note, tu marques si facilement en plus.

Affirma Terrence en dardant sur l'homme un regard appuyé, le suivant des yeux alors qu'il se dirigeait vers la salle de bain, finissant son biscuit pour sa part avant d'en dévorer un autre sans attendre, sentant son estomac réclamer de quoi se requinquer rapidement.

"Terrence ? Regarde."

Le jeune homme se leva en l'entendant l'appeler avec un certain sérieux, s'approchant de quelques pas alors que la porte s'ouvrait sur une femme en robe rouge aux courbes élancées et aux cheveux roux qui... oh wait.

- ...

Si le but de Leilan était de décontenancer l'apprenti tueur en le prenant par surprise, ce fut une réussite aussi parfaite que totale. Les yeux noirs s'ouvrirent sous la compréhension de ce qui se trouvait devant eux, les lèvre s'entrouvrant à demi et les sourcils se fronçant légèrement en une mimique perplexe alors qu'on aurait presque pu voir les rouages de l'esprit de Terrence tourner à vive allure pour assimiler l'information et faire le lien avec tout ce qui avait pu se dire depuis une semaine. Cela ne prit que quelques secondes, évidemment, mais cette poignée de secondes s'étira dans un silence qui pouvait sembler interminable à qui était dans l'attente d'une réaction qui arriva finalement. Un lent clignement des paupières, suivit de plusieurs rapides et une tête qui se secoue comme pour s'arracher à cette vision, et finalement le jeune homme eut un bref sourire en s'avançant vers le peintre, le détaillant des pieds à la tête comme il l'avait fait lors de leur rencontre la première fois.

- Ah ouais... laisse-moi deviner, c'est toi la "cliente" dont tu m'avais parlé c'est ça ?

Il y avait un mélange d'amusement et de reproche dans sa voix, mais pourtant l'apprenti tueur ne fit aucun geste agressif, s'arrêtant face à l'artiste en dardant sur lui un regard sombre à l'éclat pourtant acéré.

- T'as du bol que Mara m'ait enseigné, un autre que moi t'aurais cassé la gueule pour une telle supercherie.

Affirma Terrence en tendant la main pour venir saisir une des mèches rousses, la tournant entre ses doigts en l'observant d'un air songeur, jouant une fois de plus avec avant de plonger son regard dans celui de son vis-à-vis.

- J'te préfère sans, Leilan, mais je dois dire que t'es doué, un vrai artiste même sans tes pinceaux. Si je ne te connaissais pas, j'aurais cru à une femme.

Le sourire en coin fut aussi amusé que carnassier, la main glissant sur la nuque pour mieux l'attirer vers lui, le fixant de ses yeux noirs avec l'envie de s'amuser de nouveau, même si ça serait tout sauf raisonnable... mais depuis quand l'était-il durant son temps libre ?


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21.09.20 12:27

Oh, bien sûr, Mara avait fait allusion à son amour des costumes. Du théâtre ? De la comédie humaine ? Comment avait-elle formulé cela, la renarde blonde ? Tout était possible, toutes les taquineries, mais elle avait laissé planer suffisamment de doute pour que Terrence soit surpris, et dans cette surprise il y avait toute la magie inquiétante du moment en suspension. Tout ce qui pouvait exploser de rage et de fierté offensée. Tout ce qui pouvait étinceler de sourires entendus et de complicité renouvelée. C'était un carrefour dans le labyrinthe. Le risque était réel, mais quand il sentit se dénouer la tension, Leilan se réjouit d'avoir pris ce risque, comme s'il avait franchi une montagne.

Puis il fit la moue. Voilà, la vie reprenait son cours : Mara y refaisait irruption. Enfin, il y avait pensé le premier. Il se mordilla la lèvre en détournant les yeux, appréciant au passage avec un frisson félin la caresse de la main sur son cou, côté nu et marqué : il avait tenu à laisser ce coin de peau exposé au regard.

"Ne parle pas de Mara... Elle va me tirer les oreilles si elle apprend que je t'ai débauché. Enfin, je dirai que c'était ton idée."

Levant les yeux au ciel avec un petit geste négligent de la main, Leilan se laissa aller à quelques manières de diva. Il ne fuyait pas son invité, il l'esquivait avec un regard tentateur qui l'invitait à le retenir. Il n'y avait pas que le canapé dans ce logement. Mais au-delà de cette taquinerie presque juvénile, il y avait la danse, le besoin de voir évoluer dans l'espace leurs corps dans cette nouvelle dynamique, maintenant que le sien était ainsi grimé. Ou plutôt décoré : de son point de vue, c'était une tenue, pas un déguisement.

Il recula dans la salle de bain et s'empara d'un coton, qu'il tortilla entre ses longues mains fines. La lumière était différente ici, artificielle, plus douce aussi, plus dorée et chaleureuse. Presque la lumière d'un feu de cheminée. Il avait choisi les néons de sa coiffeuse dans ce but. Ce lieu était celui où il se métamorphosait, il fallait qu'il s'y sente tout à fait en sécurité. Il aimait l'éclat différent que prenaient ses cheveux dans cette pièce, une lueur automnale et presque incendiaire, et bien sûr il y gardait toute la collection dont il usait pour s'arranger, son maquillage et ses perruques, quelques postiches et autres artifices, et une petite fortune en bijoux.

"C'est la cliente, oui. Je ne te l'aurais pas forcément montrée. Il y a des gens à qui elle ne se montre pas. Et tout est bien dans le meilleur des mondes. Elle te plaît ? Je l'ai appelée la Dame de Schrödinger. Quand j'avais ton âge, elle s'appelait Leila, et elle avait du succès dans les boîtes de nuit."

Toute une vie passée à se cacher sous divers masques affleurait dans l'accent rêveur de sa voix, un accent qui retrouvait brièvement ses origines d'Afrique du Sud. Une vie qui avait formé ce qu'il était aujourd'hui, ce qui l'avait attiré chez cet inconnu croisé sur le marché, et toute la façon alambiquée dont il l'avait abordé.

Il tendit le coton luisant de démaquillant à son nouvel ami, ferma les yeux et leva son visage en attendant qu'il lui retire sa peau de damoiselle, comme on sort un serpent de sa mue du moment. Il acceptait de se laisser redessiner, selon les préférences de son invité du jour. Ce n'était pas une grâce qu'il aurait accordée à tout le monde ; certains l'auraient simplement défiguré, même en cherchant à bien faire.

"Tiens, amuse-toi. Je sais que tu es un artiste toi aussi. On ne peut pas me cacher ça. Un jour, tu me parleras de ton art, mais rien ne presse. J'ai remarqué que tu préfères agir que parler, et ça me convient tout à fait."
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21.09.20 14:38

"Ne parle pas de Mara... Elle va me tirer les oreilles si elle apprend que je t'ai débauché. Enfin, je dirai que c'était ton idée."

Mara allait surtout éclater de rire quand Terrence lui dirait avoir rencontré la fameuse cliente, elle devait certainement être au courant et pourtant elle n'avait rien dit, adorable fourbe qu'elle était, il saurait lui renvoyer l'ascenseur d'une façon ou d'une autre, même s'il n'y avait aucun mal dans tout cela, rien que du jeu sans complexe.

- Elle sait très bien que je ne t'ai pas attendu pour être débauché.

Lâcha le jeune homme en laissant s'échapper Leilan de sa main, le regardant se détourner avec des manières de mondaine pour s'en retourner dans la salle de bain où il l'y suivit, un sourire joueur flottant au coin des lèvres. Bon, d'accord, il fallait avouer que de dos sa robe épousait parfaitement les courbes élancées de son corps et seul un œil exercé pouvait voir les discrètes différences disséminées ici et là. L'ensemble formait un tableau parfait et cela n'étonna pas l'apprenti tueur qui songea qu'une telle capacité à se faire passer pour quelqu'un d'autre devait avoir de nombreux avantages, de quoi s'infiltrer dans une place forte ennemie pour atteindre une cible qui ne se douterait pas de la supercherie, peut-être... C'était intéressant, très intéressant.

"C'est la cliente, oui. Je ne te l'aurais pas forcément montrée. Il y a des gens à qui elle ne se montre pas. Et tout est bien dans le meilleur des mondes. Elle te plaît ? Je l'ai appelée la Dame de Schrödinger. Quand j'avais ton âge, elle s'appelait Leila, et elle avait du succès dans les boîtes de nuit."

Schrödinger, comme le scientifique, comme l'expérience avec le chat à la fois mort et vivant, comme le peintre qui était à la fois homme et femme dans cette tenue... Il y avait là de quoi trouver ça aussi amusant qu'intelligent, le propos s faisait presque confidence et, à bien y regarder, le modèle ne doutait pas un seul instant du succès qu'avait cette dame-là. Leilan lui tendit alors un coton imbibé de produit démaquillant, comme si cela était parfaitement naturel, et Terrence se rappela qu'il lui avait dit un peu avant le préférer sans sa robe.

"Tiens, amuse-toi. Je sais que tu es un artiste toi aussi. On ne peut pas me cacher ça. Un jour, tu me parleras de ton art, mais rien ne presse. J'ai remarqué que tu préfères agir que parler, et ça me convient tout à fait."

- Je ne suis pas le plus doué pour nettoyer un corps.

L'emploi des termes tels qu'ils passaient dans son esprit n'était pas anodin, mais naturel, pour autant l'apprenti tueur attrapa le coton et se pencha vers le peintre, plissant ses yeux noirs alors que sa main libre venait se glisser dans les cheveux roux à l'arrière de son crâne pour le retenir, l'autre s'avançant pour venir appliquer le produit sur le front. Il lui était arrivé d'avoir démaquillé quelques personnes de sa connaissance, ça n'avait rien d'extraordinaire et il s'employa à la tâche avec une docilité étonnante, même si son regard se faisait perçant, son expression plus songeuse et appliquée pour des gestes précis et méthodiques.

- T'es vraiment comme un chat en fait, t'aime bien qu'on s'occupe de toi.

Affirma le jeune homme avec une pointe d'amusement, repliant le coton pour attaquer les paupières, le nez, les pommettes, les joues.

- Mais ça va te coûter cher en échange.

Son regard vint accrocher le sien, le coton finissant les contours de la mâchoire du peintre avant que la main dans ses cheveux ne resserre sa prise, lui faisant basculer la tête vers l'arrière. Le coton vint caresser la gorge, la débarrasser d'éventuels restes de maquillage, pour finalement finir dans la poubelle à côté, les lèvres de Terrence se glissant sur la peau, revenant à la marque qu'il mordilla en menace à peine voilée. Sa main libre glissa sur l'épaule de la diva, tirant sur le tissu pour dévoiler sa peau où ses dents vinrent imprimer une nouvelle marque, plus brutalement que la fois précédente, mais pas plus profondément pour autant. Leilan pu entendre un bref rire étouffé avant que l'apprenti tueur ne relève les yeux vers son visage, le forçant à reculer sans lâcher sa prise, le plaquant contre le mur carrelé avec un regard sombre et vibrant d'intensité, oscillant entre le jeu et quelque chose de plus dangereux, de plus violent.

- Je crois que t'as des tendances suicidaires.

Lâcha-t-il d'une voix grave aux accents rauques, serrant plus fort encore les mèches rousses qui semblaient être des flammes entre ses doigts, tirant sur la robe pour la faire remonter, découvrant cette peau pâle qui marquait si facilement et qu'il appréciait déjà. Bien sûr remettre le couvert n'était jamais un problème, mais le fait de ne pas avoir besoin de jouer un rôle accentuait ce besoin viscéral de mettre la retenue de côté et de faire subir à cet homme tout ce qui lui passait par la tête à cet instant... enfin presque, parce qu'il était plus intéressant vivant que mort. Au moins ne craignait-il pas d'être esquinté ni ne s'énervait pour une marque sur son corps. Lui-même en arborait tellement, entre coups de couteaux et blessures par balles, même s'il y avait principalement les premières en quantité. Ses lèvres vinrent trouver celles de Leilan alors qu'il se plaquait contre lui, le coinçant contre le mur sans lui laisser la moindre échappatoire, présageant déjà d'une suite hautement colorée.


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22.09.20 11:37

Leilan avait une petite moue pensive, à l'idée du degré de débauche exact de son partenaire de ce soir. C'était plutôt de la perplexité ; il aurait dû utiliser un préservatif la première fois mais comme ils ne l'avaient pas fait, est-ce que ça changeait quelque chose maintenant ? Il en avait dans le tiroir voisin, à côté des crayons, mais il ne savait pas si ça valait la peine d'ennuyer son ami pour une précaution qui, de toute façon, arrivait peut-être trop tard. Et quelque chose dans l'attitude de Terrence lui disait que ça ne serait pas une requête très importante à ses yeux.

Est-ce que c'était vraiment un problème, voilà la question qu'il se posait. Il se faisait la leçon mentalement, il était très inconscient dans toute cette histoire, mais il avait fait bien pire par le passé, il avait commis ce genre de péchés avec des demoiselles qui auraient pu procréer quelque chose en conséquence. Alors, pour cette fois, et étant donné les sensations fortes qu'il y gagnait... il n'avait pas envie de se limiter.

"Cher ? Tu vas prendre ta douche chez moi et dépenser toute mon eau chaude ?"

L'argent n'était pas un problème. Leilan était beaucoup plus fortuné que son métier de couverture ne le laissait imaginer, et que son lieu de vie ne le montrait. Il le cachait soigneusement, comme un dragon sournois qu'il était. Le baiser tournait à la dévoration mutuelle, la faïence était froide derrière son dos, les frissons recommençaient à le parcourir et la fièvre à se rallumer.

C'était étrange de se sentir soudain désiré à ce point, alors qu'ils n'avaient fait que s'observer à distance pendant des heures, jusqu'à ce moment de basculement radical. Il recula au long du mur, en entraînant Terrence avec lui en une danse qui aurait presque pu être une lutte perdue d'avance, son corps déjà prêt à capituler, jusque dans la petite cabine aux céramiques émaillées en mosaïque abstraite. Il en était très content, de cette cabine de douche.

Sa main errait sur les marques au long du corps dévoilé. Toute une histoire qui n'avait pas besoin d'être racontée, ainsi que la sienne, même si ses marques à lui revêtaient plutôt l'apparence de talents raffinés au fil des années : la grâce d'un geste, la perfection d'un trait de mascara.

"Tu ne vas pas me tuer. Et si on ne prend pas de risques, on ne vit pas. Tu sais de quoi je parle."

L'eau chaude se mit à ruisseler sur eux, et en quelques secondes ses cheveux eurent l'air presque noirs. Le poids de l'eau les plaquait sur ses épaules en cascade et dégageait son visage, que seules rayaient quelques mèches sauvages, dessinant des balafres obscures et rougeoyantes qui fendaient sa figure en deux. Il n'arrivait plus à détacher ses mains de son amant et des caresses qu'il lui offrait, amusé de le sentir faire usage de sa force, impressionné par la facilité avec laquelle il laissait tomber toutes ses barrières.

"Cette scène aussi, je la peindrai, tu veux bien ?" murmura-t-il dans un souffle, avant de se permettre un mordillement sur l'oreille voisine. Ses ongles aussi se faisaient plus présents, dessinant des sillons plus visibles. Il testait ses limites.
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Terrence Connolly
Terrence Connolly
/ ORIGINES : Irlandais natif de Dublin
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 2 Llwk

/ STATUT : Célibataire
/ OCCUPATION : Officiellement manutentionnaire, officieusement apprenti tueur sous l'égide d'Alexander O'Connor.
/ LOGEMENT : Studio servant de piaule dans Liberties
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/ CRIMINALITE : Il n'a jamais été du genre à suivre les normes et les codes, sociaux comme légaux, aussi la violence et la mort ne lui posent pas de problèmes, à l'exception des enfants qui lui rappellent des souvenirs désagréables. Il tuerait le facteur sans le moindre état d'âme juste pour un regard de travers.
/ RELATIONS : Alexander O'Connor * Mara McGuire * Aeryn Duncan * Söl Crowley
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/ CELEBRITE : Diego Barrueco
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/ PIEGE DEPUIS : 20/08/2020
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22.09.20 20:01

Terrence était à la fois feu et glace, à la fois raison et folie, retenue et impulsivité, prudence et inconscience. Il n'avait pris soin d'aucune protection alors qu'il pourrait se condamner au pire si Leilan était potentiellement atteint d'un mal incurable qui pourrait le contaminer, mais de la même façon qu'il ne craignait pas la mort, toute prudence s'oubliait parfois à son esprit, un exemple à ne pas suivre assurément, surtout pas, mais à présent qu'ils avaient commis l'irréparable, tout scrupule ou remord était inutile. La mention d'une facture d'eau chaude avait à peine fait esquisser l'ombre d'un sourire à l'apprenti tueur qui avait reprit les choses en main, plaquant l'artiste contre le mur carrelé sans le ménager, l'instinct reprenant le contrôle du corps au détriment de toute réflexion, tant d'un côté que de l'autre alors que les deux amants d'un jour se déplaçaient jusqu'à la cabine de douche, se débarrassant de leurs vêtements en des gestes teintés de hâte et d'impatience, comme s'ils ne venaient pas déjà de se dévorer, comme s'ils n'en avaient pas eu assez quelques instants auparavant. Les mains redécouvraient les corps d'une manière différente, s'attardant davantage sur la peau et les cicatrices, se faisant plus curieuses et exploratrices.

"Tu ne vas pas me tuer. Et si on ne prend pas de risques, on ne vit pas. Tu sais de quoi je parle."

- Je pourrais le faire, mais t'es plus intéressant vivant que mort.

Lâcha le jeune homme entre deux baisers, l'eau se mettant à ruisseler sur eux, froide d'abord, tirant un frémissement au brun avant qu'elle ne se réchauffe, attisant le feu qui l'animait déjà. L'une des mains de Terrence vint écarter les mèches assombries par l'humidité, libérant l'accès aux lèvres à dévorer sans fin, les doigts se faufilant tantôt sur les flancs, tantôt sur les épaules, la gorge, redescendant plus bas sur les jambes, remontant de nouveau jusqu'aux hanches alors que les dents revenaient mordiller le cou.

"Cette scène aussi, je la peindrai, tu veux bien ?"

- Seulement si on ne voit pas mon visage.

Souffla-t-il contre la peau de son cou avant de sentir Leilan venir mordiller son oreille en retour, les ongles accrochant son dos en une caresse menaçante qui lui arracha un gémissement étouffé. L'apprenti tueur releva un regard noir sur le peintre et fondit sur lui, plaquant ses lèvres sur les siennes avec plus de brusquerie, l'embrassant si longtemps qu'il aurait pu l'empêcher de respirer avec l'eau qui coulait sur eux, avant que d'un geste il n'imprime un mouvement sur ses hanches, le retournant pour le plaquer face contre la faïence, se collant à son dos de manière plus qu'équivoque.

- Ta peau est comme une neige qui attend qu'on l'éclabousse de sang, j'adore ça.

Mais en lieu et place d'une blessure, se fut une ondulation contre ses reins que le peintre pu sentir, le jeune homme revenant mordre l'épaule déjà marquée avant de passer ses bras autour de la taille de l'artiste, les faisant pivoter, échanger leurs places. Dos à la faïence, Terrence le fixa d'un regard sombre, un léger sourire cruel et provoquant aux lèvres.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
Leilan Dysmith
/ ORIGINES : Né à Dundee, il prétend être né à Dundee ; et tout le monde s'y laisse prendre.
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/ STATUT : Probablement entre deux entreprises de séduction aux conséquences platoniques, mais intéressées par ailleurs.
/ OCCUPATION : Au quotidien, Leilan peint de petites toiles sans prétention, et les vend ou les offre. De temps en temps, il participe à la conception d'art public, tel un char de carnaval ou la décoration d'une façade... entre deux commandes de la ville, il se consacre à son véritable gagne-pain : les faux. Il copie volontiers des styles de toutes les époques.
/ LOGEMENT : Un atelier aménagé en logement de fonction à Smithfield Village.
/ CRIMINALITE : Faussaire par esprit de survie, mais aussi par plaisir. Leilan a presque toujours vécu baigné dans la pègre, même si c'est sous ses formes les plus subtiles et sophistiquées. Il ne s'est jamais considéré comme une honnête personne, y compris depuis qu'il sert d'indic ; au contraire, il est maintenant un criminel sur les deux tableaux.
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/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
23.09.20 18:17

Il y a des gens, comme ça, qui sont doués pour les compliments originaux. Les petites touches personnelles qui transforment un éphémère bouquet de fleurs en magnifique nature morte, qui se conservera jusqu'à la fin des temps – ou du moins, de la civilisation. Leilan se délectait des quelques mots jetés par son invité. Il avait cette façon de jeter les phrases comme des lames. Et chacune, étrangement, trouvait moyen de faire mouche.

Il faut dire que le peintre était ce qu'on appelle un public captif. Captivé ? Otage ou sacrifice humain volontaire ? Un peu des deux. Cette poigne qui s'accrochait à lui, ces liens qui l'étranglaient en le retenant, c'était un véritable coup de fouet sur chacun de ses nerfs. Une impression d'appartenir, même pour quelques secondes brûlantes. Bientôt, l'habitude serait une drogue pour eux deux. Et il se félicitait d'y avoir plongé aussi inconsidérément. Un jour, il serait vieux, ses jambes ne le porteraient plus aussi souplement qu'aujourd'hui, et il se répéterait qu'il avait eu bien raison de profiter tant qu'il le pouvait encore. Ou il mourrait avant cela, auquel cas ce serait sa dernière pensée.

"Tout le reste. Pas ton visage."

C'était noté. Il pouvait tout à fait suggérer la scène sans la montrer, et en exceptant le visage si expressif de son ami, il était très facile de fixer dans le temps toute la sauvagerie délicieuse de cette scène en ne montrant que les corps. Un entrelacement de membres et de souffles dans la vapeur de la douche, une complexité primale qui sauterait aux yeux ; les rares initiés qui verraient la scène auraient de quoi se repaître les sens, sans chercher à déchiffrer quoi que ce soit, ou à reconnaître qui que ce soit.

"Permets-moi de te nettoyer... J'aime aussi m'occuper des autres, tu sais."


Dès que le bel Irlandais lui rendit sa liberté de mouvements, il glissa à ses pieds avec révérence, et entreprit de couvrir son corps luisant d'un gel parfumé, dont la mousse étincelait au long de sa peau. On aurait dit un héros grec tout juste descendu d'une rencontre sur l'Olympe, encore auréolé d'un halo doré et barbare. Plus aucune morale dans leur échange, ils étaient passés loin au-delà.

Ce n'étaient pas des menaces, ou des ordres, ce que lui laissait voir Terrence de ses intentions. C'était l'un de ces tourbillons dont ils seraient autant les jouets l'un que l'autre. Il ne faisait que lui décrire les conditions météorologiques torrides et tourmentées dans lesquelles il s'aventurait. Mais aucun d'eux n'en serait particulièrement maître. Cette égalité d'aventuriers soumis à la même folie exploratoire était des plus grisantes. Le peintre avait trop souvent découvert, en acceptant une relation intime, que sa délicatesse naturelle lui valait d'être traité comme une épouse par un macho. Relégué à une place contrainte où il étouffait immédiatement.

Rien de tel ici. Leurs avidités insatisfaites se répondaient dans un ballet de pulsions déchaînées.

Il abandonna rapidement son simulacre de nettoyage attentionné. Ses gestes se faisaient déjà plus entreprenants, et son regard clair brûlait de braises mal éteintes. Il avait une vue magnifique, d'où il était, et ses caresses qui semblaient chercher à sculpter l'anatomie de son amant à travers la mousse, redessinant sans fin les reliefs ciselés, qu'il gravait dans sa mémoire au passage, ne laissèrent bientôt plus de place à l'imagination.

La cascade d'eau ruisselante balayait le nuage de fines bulles agglomérées, et la chair avivée par le plaisir focalisait toute son attention. Lorsque son besoin de contemplation s'apaisa un peu, rassasié et supplanté par d'autres appétits, il chercha le regard de Terrence en quête d'autres de ces instructions, qui n'étaient pas des ordres, mais des réponses à ses propres envies. La suite d'une danse dont il était curieux de découvrir si elle consacrerait leur harmonie, en tant que cavaliers.

Il n'y avait pas que le sang et l'encre, dans la vie.
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Terrence Connolly
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23.09.20 23:21

Terrence menaçait autant qu'il complimentait, laissant présager ce dont il était capable tout en affirmant à sa façon qu'il n'en ferait rien, justement parce que Leilan l'inspirait là où d'autres se contentaient de faire vibrer cette partie sombre de son être qui réclamait alors un sacrifice réel. Ici c'était l'esprit autant que le corps qui se nourrissait, qui réclamait son dû et qui l'obtenait à travers un corps soumis aux pulsions les plus instinctives, à la fois primaires et pourtant raffinées selon l'angle par lequel on l'abordait.

"Permets-moi de te nettoyer... J'aime aussi m'occuper des autres, tu sais."

Les mains du peintre se firent caresses tandis qu'elles répandaient le produit sur la peau de son modèle, lequel se laissa faire en dardant un regard sombre vibrant d'intensité sur l'homme à genoux devant lui, savourant visiblement son contact alors qu'il se laissait aller dos contre la faïence, fermant parfois les yeux pour mieux se concentrer sur les sensations, ne les rouvrant que pour mieux dévorer du regard celui qui partageait une complicité naissante avec un être qui aurait pu devenir son bourreau et qui, à la place, était devenu son amant d'un jour.

Aux promesses sous-entendues se succédèrent les actes, braises attisées pour mieux devenir brasier incandescent, chair avivée elle qui était déjà plus que volontaire, le regard que l'artiste leva sur l'apprenti tueur qui sembla passablement songeur, penchant légèrement la tête de côté avant que sa main ne vienne empoigner les mèches rousses humides, le geste se suspendant alors dans un instant faussement figé où seul le ruissellement de l'eau sur leurs corps interrompait le silence. Puis finalement, la main imprima un mouvement non pas vers l'avant, mais vers le haut, forçant Leilan à se relever alors que Terrence lâchait ses cheveux pour prendre son visage en coupe, l'embrassant avec un mélange de passion et d'une douceur nouvelle, l'attirant à lui avec une lenteur toute calculée, lâchant prise pour mieux poser ses mains sur les hanches du peintre.

- Montre-moi comment tu comptes t'y prendre si je te laisse carte blanche.

La porte était entrouverte, libre à l'artiste de la passer malgré l'absence de visibilité au risque de heurter un obstacle et de chuter, mais le jeune homme l'observait à cet instant avec une curiosité nouvelle et l'envie de s'essayer à quelque chose de nouveau. Cette complicité étrange et singulière, cette communion dans la passion et la fibre artistique, cette séduction teintée de sauvagerie, tout cela attisait la soif de découverte de celui dont l'apparence de héros grecque n'était qu'un leurre derrière lequel la bête tapie attendait son heure, muselée par la satisfaction d'un partage qui, à cet instant, pouvait aller dans un sens bien différent. La main de l'apprenti tueur vint effleurer du revers la joue de l'artiste, les yeux noirs le scrutant avec une volonté sans équivoque de le voir essayer de conduire plus avant la suite de leurs ébats.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
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/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
24.09.20 9:52

Depuis le début, l'artiste avait peur de faire peur. C'était ce qui déclenchait les réactions les plus négatives, après tout. Et cela n'avait pas manqué avec ce jeune homme accoutumé à un contrôle absolu de son personnage. Il pouvait comprendre cela. Lui-même aurait paniqué si quelqu'un avait cherché à lui arracher son masque à l'improviste. Mais désormais, il n'était plus question d'arrachement ; il était question de don. Jusqu'où pouvait-il réclamer la coopération de ce fauve farouche ? C'était le moment de le découvrir. Et la perspective d'aller trop loin, d'être ramené de force dans les limites de l'acceptable, avait elle aussi quelque chose de grisant.

Le regard de Leilan glissa sur les perruques et le maquillage, et quelque chose lui traversa l'esprit. Il s'empara d'un rouge à lèvres cramoisi qui brillait au premier plan dans son étui noir.

"Ferme les yeux. Tu peux me faire confiance. Tu vas aimer."

Le tube s'appliqua sur les lèvres du jeune homme, mais pas intégralement.
"Ne les rouvre pas tout de suite," demanda Leilan en se tournant vers le miroir. Puis il s'adossa contre son ami, face au reflet. "Maintenant, tu peux."

On aurait cru, à contempler ce reflet embrumé par la vapeur de la douche chaude, que sa morsure à la gorge avait pris des proportions sanguinolentes. Il avait rapidement rehaussé de noir la marque qu'il venait de se dessiner, et elle semblait assez profonde pour justifier une telle hémorragie. Quant aux lèvres de Terrence, elles étaient maculées de ce qui ressemblait davantage à une trace de sang éclaboussé qu'au rouge à lèvres d'une demoiselle.

Néanmoins, c'est de cette image que le rouge à lèvres était né ; Leilan n'ignorait pas les origines de cette pratique, dans l'Egypte ancienne où les yeux cerclés d'ombre et de paillettes, et les bouches ornées de carmin, évoquaient les traces érotiques de nuits trop intenses, à en marquer le corps.

"Voilà... Je suis à la fois mort et vivant. Je l'ai toujours été. Heureux que cela te plaise."

Il n'allait pas raconter sa vie dans un moment pareil ; et la tentation de passer maintenant une perruque à son amant, ou l'une de ses robes, attendrait un échange plus calme. Cette pause dans leurs ébats lui avait mis les nerfs à vif. Et si la vision d'horreur dans le miroir ne l'émoustillait pas particulièrement, il en était autrement du regard qu'elle mettait dans les yeux de son amant. En se retournant, il lui saisit la main et l'entraîna.

"Viens ! On va mettre du désordre dans mon lit."

Ils pourraient davantage prendre leur temps, là-haut. Ils pourraient s'alanguir côte à côte et se reposer ensuite, comme deux empereurs romains décidés à ne pas s'entretuer pour le pouvoir. Une jolie aberration, une pause dans la marche du monde. L'escalier de la mezzanine fut rapidement gravi, une échelle qui menait à un paradis sulfureux. Leurs corps avaient eu le temps de sécher en partie, et puis ce n'était pas grave, il était question de désordre, de toute façon. Deux gamins qui jouent à la peinture avec leurs doigts, et dessinent le chaos qu'ils ont dans leurs têtes. La fine ligne qui sépare, ou réunit, les feux de la destruction et les éclats de la fantaisie.
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Terrence Connolly
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24.09.20 17:59

Il avait fallu des années de travail acharné, de recadrages et des règles intransigeantes pour parvenir à mettre en cage la bête qui se tapissait dans l'esprit de Terrence, puis il avait fallu lui passer une muselière avant d'oser l'autoriser à sortir, à arpenter les rues. A chaque fois que la sécurité se brisait, il fallait battre la bête pour espérer l'arrêter, lui remettre une muselière plus solide et la rabrouer, entre promesse de récompense et ordre inflexible à suivre à la lettre. Des années de long et dur labeur, de frustration et de concessions pour parvenir à dompter la sauvagerie glaciale d'un faiseur de mort qui frappait aveuglément, même la main qui le nourrissait et le protégeait, pour finalement en arriver à la mise en place de rituels et de champs d'action avec des limites précises, mais qui de ce fait obéissaient bien souvent à des règles fixes se transcrivant dans des actions répétitives, mais cadrées, connues, éprouvées plus d'une fois et qui avaient fait leurs preuves... et puis il y avait parfois des exceptions. En temps normal, l'apprenti tueur évitait toute situation nouvelle inconnue, toute action qui sortirait du cadre des règles qu'on lui avait imposé et qu'il s'était approprié, ceci afin de ne jamais basculer du mauvais côté de cette frontière invisible séparant la bête sous contrôle de celle qui, sans espoir de la voir jamais rentrer dans sa cage, devrait être abattue sans pitié. La porte fut entrouverte pour permettre un peu plus de libertés, mais au lieu de l'habituel déferlement de satisfaction charnelle classique, ce fut une initiation à une vision artistique aussi singulière que surprenante. Le jeune homme avait fermé les yeux, se laissant faire non sans se demander ce qu'il se passait puis, quand il les avaient finalement rouverts, avait été frappé de stupeur en apercevant son reflet et celui de Leilan dans le miroir. Cette couleur carmine, cette impression d'une blessure ouverte là où il avait mordu, tout cela fit s'assombrir son expression bien que son regard brilla d'une lueur primale et inquiétante, un frémissement courant le long de son échine alors qu'il levait les doigts pour récolter le rouge à lèvres, le portant devant ses yeux pour le fixer d'un air indéchiffrable.

"Voilà... Je suis à la fois mort et vivant. Je l'ai toujours été. Heureux que cela te plaise."

- ... c'est surprenant.

Et troublant, mais à voir son propre reflet il se doutait que c'était l'évidence même. Une part de lui à cet instant susurra dans son esprit que ce n'était pas réel, mais que cela pourrait le devenir, il lui suffisait juste d'attraper le premier objet un tant soit peu contondant à portée et...

"Viens ! On va mettre du désordre dans mon lit."

Le peintre avait saisi sa main, l'arrachant à ses sombres divagations pour l'entraîner hors de la douche, se moquant apparemment qu'ils mettent de l'eau partout, se faisant entraîner jusqu'à la mezzanine comme le jeune homme qu'il était, l'air un peu étonné mais suivant le mouvement malgré tout. L'échelle fut montée en un éclair et, une fois en haut, Terrence ne se priva pas de se laisser tomber dans le lit, dardant sur l'artiste un regard songeur et méfiant à la fois.

- T'es quand même bizarre, pourtant d'habitude c'est moi qui l'es le plus.

Et cette seule idée fit naître un léger sourire amusé sur les lèvres de l'apprenti tueur qui s'étira sans se préoccuper de l'image qu'il renvoyait, s'allongeant finalement sur le ventre en croisant les bras sous son menton, la tête tournée vers le peintre.


@Leilan Dysmith
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25.09.20 15:24

Leilan dansait avec un loup et il n'en revenait pas. Cette situation était complètement différente de celle qu'il avait imaginée pour ce samedi après-midi. Une séance paisible de préparation d'une galerie de portrait, et de dialogues autour de l'art, des postures choisies, des décors mis en place. Au lieu de cela, ils étaient livrés à une luxure parfaitement assumée, et ils perdaient leur auréole si bien accrochée au quotidien, à une vitesse vertigineuse.

"Aucun de nous deux n'est bizarre. Dans ce monde, on est la norme. C'est notre monde. Tout est une question de contexte."

Sa main décrivit un arc de cercle autour de la petite pièce, ouverte sur le vide au-dessus du salon, au-delà d'une petite balustrade de bois blanc. Il aurait été si facile de le faire chuter, une simple poussée, comme le jeune homme lui en avait donné quelques-unes depuis le début de leur échange charnel. Il était en danger et une sorte de scintillement étincelant se promenait au bout de ses doigts, comme si il s'apprêtait à composer une oeuvre particulièrement magnifique. Une sorte d'inspiration. Ce fauve parfait étendu sur son lit était à la fois la muse et l'oeuvre. Il l'avait senti, instinctivement, en le croisant, mais il n'aurait jamais pu deviner à quel point ce garçon était particulier. Même en ce moment, en le contemplant, il avait du mal à réaliser.

"Si tu es aux prises avec des personnes qui ont un problème avec tes bizarreries, quel que soit le degré de gravité de la chose, tu es le bienvenu chez moi. Mais je présume que Mara t'a aussi offert cette possibilité."

Le lit couvrait l'essentiel de la mezzanine, enfoncée sous un toit en pente, sous une lucarne couverte de rideaux de dentelle. La lumière ici était différente, et il aimait beaucoup la lueur douce qui dessinait les reliefs sur la peau de Terrence en mettant en valeur toutes ses petites marques. Une ligne de petits rangements couverts de livres alignés et de petits bibelots encadrait le matelas, et il était heureux de lui montrer cet endroit plus intime que le salon. Les titres en disaient beaucoup sur ses goûts et son état d'esprit général. Mais ils n'allaient pas simplement "visiter sa chambre" comme le feraient deux amis en bas âge.

"Vous vous êtes rencontrés comment ? A moins que tu n'aies pas envie de me le raconter."

Il s'empara d'un petit flacon noir posé sur la table de nuit, l'ouvrit et fit sentir son contenu à son invité ; un parfum de fraise et de champagne, reconstitué avec la subtilité comique d'un arôme de bonbon. C'était un gel chauffant dont il fit couler quelques gouttes sur le dos exposé, au long du creux de l'échine, pour l'étaler lentement parmi les traces de coups passés. Tant d'occasions où ils auraient pu trouver la mort bêtement et ne jamais se connaître. Il ressentait une sorte de tristesse calme, car un drame pouvait toujours se produire mais pour l'heure, il regardait au travers d'une vitre teintée, dans une autre dimension plus tragique ; la leur était encore épargnée.

Après être resté un temps agenouillé à côté du corps étendu, jambes repliées à la façon des sirènes sur le bord des rochers, il l'enjamba pour s'installer plus agréablement sur les jambes de son captif. Lui aussi aurait pu lui faire du mal. Mais ça n'aurait pas eu d'intérêt. Il ne jouait pas à cela. Taquiner, déranger, perturber à l'occasion, mais pas blesser ou attaquer. Il ne cherchait même plus à le griffer ; c'était un massage tout à fait classique. Il mesurait, dans le même temps, à quel point cette nouvelle connaissance se laissait aller entre ses mains.
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Terrence Connolly
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/ CRIMINALITE : Il n'a jamais été du genre à suivre les normes et les codes, sociaux comme légaux, aussi la violence et la mort ne lui posent pas de problèmes, à l'exception des enfants qui lui rappellent des souvenirs désagréables. Il tuerait le facteur sans le moindre état d'âme juste pour un regard de travers.
/ RELATIONS : Alexander O'Connor * Mara McGuire * Aeryn Duncan * Söl Crowley
Karamel L'art de vivre [PV Terrence] - Page 2 QW93dSW

/ VOS RPS : JE SUIS SUR LE FORUM SYDANMAA, viens m'y retrouver !
/ PSEUDO : Ketro
/ CELEBRITE : Diego Barrueco
/ COMPTES : Callen McMullen
/ CRÉDITS : Bazzart
/ MESSAGES : 506
/ PIEGE DEPUIS : 20/08/2020
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25.09.20 17:39

"Aucun de nous deux n'est bizarre. Dans ce monde, on est la norme. C'est notre monde. Tout est une question de contexte."

Terrence avait regardé Leilan d'un air songeur quand il l'avait entendu affirmer que dans ce monde -en désignant l'endroit où ils se trouvaient- c'était la norme. Même s'il savait que l'homme qui disait cela croyait dur comme fer à ses mots, le fait demeurait qu'il ignorait de quoi son modèle était réellement capable mais, pour ne pas briser ce moment étrangement calme après la tempête qui les avaient secoués, le concerné préféra se taire, se contentant d'acquiescer en silence tout en dardant un regard sur les effets personnels du peintre, les scrutant avec attention.

"Si tu es aux prises avec des personnes qui ont un problème avec tes bizarreries, quel que soit le degré de gravité de la chose, tu es le bienvenu chez moi. Mais je présume que Mara t'a aussi offert cette possibilité."

- Oui, j'ai toujours pu compter sur elle et elle sur moi.

Confia le jeune homme en se demandant ce que la hackeuse pouvait bien être en train de faire à cet instant. Peut-être était-elle avec ce nouveau jouet qu'elle avait trouvé ? Peut-être passait-elle elle aussi un bon moment ?

"Vous vous êtes rencontrés comment ? A moins que tu n'aies pas envie de me le raconter."

- C'est pas une question d'envie.

Une petite bouteille noire présentée devant son nez le tira de ses pensées, l'odeur lui faisant froncer le nez, n'y étant pas habitué bien qu'elle ne soit pas désagréable, bien au contraire. Terrence eut une brève crispation réflexe quand les gouttes tombèrent sur son dos et, quand Leilan y posa les mains, il se figea durant plusieurs longues secondes, tendu, aux aguets, avant de lentement, progressivement, cesser de contracter les muscles comme s'il s'apprêtait à réagir à une attaque. Le corps de l'apprenti tueur était à son image, marqué ça et là de différentes façons, des muscles certes dessinés mais clairement noués, son dos notamment pour qui s'y connaissait suffisamment n'était apparemment jamais massé par qui que ce soit et ce n'était pas juste quelques nœuds qu'il avait, mais c'était l'intégralité de son dos qui en était un. D'abord aux aguets, le jeune homme finit pourtant par se détendre un peu, laissant échapper un soupir quand les mains repassèrent pour la troisième fois sur ses épaules, ses yeux se fermant finalement pour mieux apprécier le massage. Un tel contact, il n'y était guère habitué, mais il faut dire aussi que rares étaient les fois où il laissait son dos à portée de qui que ce soit hors du cercle très restreint de ces proches.

- Mara a aidé à me sauver.

Lâcha-t-il à mi-voix, rouvrant ses yeux noirs pour fixer le drap à portée de regard, se remémorant cette époque lointaine où il était adolescent et qui lui semblait avoir été une autre vie.

- Mon mentor m'a pris sous son aile pour m'éviter le pire, il m'a appris à me contrôler, à ne pas céder à mes pulsions, mais je n'arrivais pas à parler aux autres. C'est Mara qui m'a aidé, sans elle je n'aurais jamais réussi à comprendre les gens et leur fonctionnement bizarre.

Il ferma les yeux, inspirant profondément pour mieux expirer bruyamment, chassant une certaine frustration, rouvrant les yeux en faisant la moue.

- Pour moi y'a rien de mal à faire c'que j'fais, mais les gens ne comprennent pas. Ils ont des codes complexes alors que tout est plus simple quand on fait juste ce qu'on veut. Il faut faire des sourires, faut parler d'une certaine façon, faut surtout pas dire ce qu'on pense... c'est vraiment chiant.

Bon bien sûr, il était aussi question du fait qu'il pouvait tuer sans discernement et sans raison plus légitime qu'un regard de travers, mais ça il n'était pas encore prêt à le confier à Leilan, peut-être même ne le ferait-il jamais.

- Elle me comprend même quand je parle pas, et elle s'en fiche de ce que je fais.

Finit-il par dire, tournant la tête en direction de l'artiste qu'il observa avec une attention soutenue quand il le sentit se mettre à califourchon sur ses jambes. Ne pas mal réagir, voilà ce qu'il se répétait, mais malgré tout il eut un sourire en coin amusé.

- T'sais que c'est grâce à elle si je cogne pas quand on fait ce que t'es en train de faire ?

Il aurait pu lui dire qu'à une époque il lui aurait tranché la gorge pour avoir posé la main sur lui, mais une part de lui n'avait pas envie de faire fuir Leilan, pas alors qu'il l'avait laissé entrer et qu'il se laissait faire sous ses mains. Ce qui au départ avait été vu comme un entraînement se muait finalement en quelque chose de plus personnel... assurément, Mara allait le charrier fortement.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
Leilan Dysmith
/ ORIGINES : Né à Dundee, il prétend être né à Dundee ; et tout le monde s'y laisse prendre.
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 2 Dalila

/ STATUT : Probablement entre deux entreprises de séduction aux conséquences platoniques, mais intéressées par ailleurs.
/ OCCUPATION : Au quotidien, Leilan peint de petites toiles sans prétention, et les vend ou les offre. De temps en temps, il participe à la conception d'art public, tel un char de carnaval ou la décoration d'une façade... entre deux commandes de la ville, il se consacre à son véritable gagne-pain : les faux. Il copie volontiers des styles de toutes les époques.
/ LOGEMENT : Un atelier aménagé en logement de fonction à Smithfield Village.
/ CRIMINALITE : Faussaire par esprit de survie, mais aussi par plaisir. Leilan a presque toujours vécu baigné dans la pègre, même si c'est sous ses formes les plus subtiles et sophistiquées. Il ne s'est jamais considéré comme une honnête personne, y compris depuis qu'il sert d'indic ; au contraire, il est maintenant un criminel sur les deux tableaux.
/ PSEUDO : Leilan
/ CELEBRITE : Danila Polyakov
/ CRÉDITS : Je taille mes diamants moi-même.
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/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
26.09.20 11:27

L'émotion montait peu à peu, et prenait presque la place de l'excitation qui demeurait en filigrane, dans les échanges silencieux de leurs chaleurs corporelles. C'était le mélange de deux rivières, au point où l'on distingue encore leurs deux couleurs disparates, mais où l'une est en train de gagner nettement sur l'autre, jusqu'à l'engloutir. Les mains de l'artiste sculptaient un nouveau corps pour son ami, délié et apaisé, autant qu'il en était capable ; mais l'histoire qui lui était racontée lui faisait de la peine.

Il ne l'imaginait que trop bien, l'enfant mutique, l'adolescent enfermé dans son propre crâne. Il n'avait jamais eu ce problème pour sa part. S'exprimer dans tous les langages, verbaux ou autres, lui était une discipline naturelle ; il était de cette variété d'oiseaux qui savent tout répéter à la perfection. Et il adorait se déguiser. En fait, il en avait besoin pour vivre. Se mettre à la place de quelqu'un qui y était forcé, et qui en souffrait, c'était le monde à l'envers.

"Je vais te demander quelque chose. Ne me souris pas tant que tu n'en as pas vraiment envie. Ceux-là sont mes préférés. Et dis ce que tu penses, je te promets que je n'aurai pas peur." Ce n'était pas facile de parler, Leilan avait soudain une boule dans la gorge, cette soudaine présentation lui donnait l'impression de s'occuper d'un blessé. Il s'éclaircit la gorge et s'efforça de poursuivre d'un ton plus léger : "J'ai une grande dette envers Mara, alors. Une dette immense. Pas parce que j'ai échappé à quelques coups, mais parce que tu méritais qu'on veille sur toi."

Son corps s'inclina contre celui du jeune homme, et ses mains imprégnées du produit parfumé glissèrent sous son corps pour se poser sur sa poitrine. Il sentait son coeur battre dans le creux de sa main, et l'écoutait en même temps, l'oreille posée sur son dos, une étreinte pleine d'émotion avant de déposer un baiser sur sa nuque. Il avait envie de suivre sa colonne vertébrale et de couvrir son corps entier de baisers.

"Tu es le réceptacle d'une passion brûlante. A mes yeux, ce sera toujours un trésor rare à protéger."

Non, il ne savait pas clairement à quoi cela faisait référence. Il sentait que Terrence avait des pulsions sadiques, des fantasmes morbides et un goût prononcé pour les mises en scène gothiques, mais cela pouvait tout à fait ne pas aller plus loin, pour ce qu'il en savait ; il ne lui appartenait pas de réclamer davantage de confidences, et au fond, il n'en avait pas besoin. Sa confiance en soi palliait aux zones d'ombres et à ce qu'elles pouvaient receler de monstres cachés sous le lit. Il s'en sortirait toujours, quoi qu'il arrive.

L'envie se déployait à nouveau, en autres scénarios plus audacieux. Sa main s'étendit au long des côtes, alla suivre le muscle de la cuisse en pianotant doucement sur son tracé, et remonta lentement pour demander la permission. A ses yeux, cela ne ferait pas de mal à ce jeune homme tendu de bénéficier d'un massage complet, avant une bonne sieste, et ce plateau télé tout à l'heure, dont il lui avait parlé. Il était un peu jaloux de Mara et avait envie de se le réapproprier, aussi ; mais en comparaison de ses autres extravagances, celle-là, il ne l'assumait pas complètement. Elle lui paraissait plus infantile que toutes les autres.
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Terrence Connolly
Terrence Connolly
/ ORIGINES : Irlandais natif de Dublin
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 2 Llwk

/ STATUT : Célibataire
/ OCCUPATION : Officiellement manutentionnaire, officieusement apprenti tueur sous l'égide d'Alexander O'Connor.
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26.09.20 12:40

Terrence avait beaucoup parlé. Lui d'ordinaire facilement avare de mots, lui qui pouvait garder le silence durant de longues heures sans même paraître s'ennuyer ou s'impatienter de quoi que ce soit, il venait de lâcher en quelques minutes bien plus de mots qu'il ne l'avait fait en une journée entière cette semaine. Ceux qui le connaissaient diraient tout simplement que c'était parce qu'il se sentait à son aise et en relative sécurité, pas seulement parce que Leilan ne représentait pas de réelle menace, mais aussi parce que l'artiste savait écouter et inciter à se livrer. Étrangement si au début l'apprenti tueur s'était fait prudent et méfiant, il avait distillé ça et là quelques éclats de son réel tempérament et, voyant naître de la curiosité en lieu et place d'une inquiétude grandissante chez le peintre, avait progressivement entrouvert la porte, laissant sciemment échapper quelques notes plus sombres, plus dangereuses... et loin d'avoir peur, l'homme s'était approché, tel un papillon attiré par une flamme, jouant avec au risque de se brûler les ailes et de mourir dans d'atroces souffrances. Mais peut-être était-ce de cela dont se nourrissait Leilan, de danger et de plaisir, de liberté et d'irrespect. Peut-être était-ce pour cela qu'il parvenait à comprendre sans avoir encore toutes les cartes en mains, ne s'enfuyant pas là où d'autres auraient pris leurs jambes à leur cou depuis belle lurette.

"Je vais te demander quelque chose. Ne me souris pas tant que tu n'en as pas vraiment envie. Ceux-là sont mes préférés. Et dis ce que tu penses, je te promets que je n'aurai pas peur."

- Hmm...

Comment pouvait-il promettre sans savoir ? Le meilleur moyen d'en être certain serait que le jeune homme l'emmène dehors, choisisse une cible au hasard, la bute dans un coin tranquille en s'en donnant à cœur joie puis, ensuite seulement, l'artiste pourrait réellement dire s'il avait peur ou non. Mais Terrence n'était pas stupide ni aveuglé par un quelconque sentiment à l'eau de rose, il savait parfaitement qu'à l'instant même où le peintre le verrait massacrer une victime suppliant et pleurant, dans des sons atroces, des bruits dégoûtants et un détachement inhumain, il aurait peur de lui, peur de cette main pleine de sang qui viendrait se poser sur sa joue, de ce regard de meurtrier qui le fixerait, du rapprochement qu'il instillerait et...

"J'ai une grande dette envers Mara, alors. Une dette immense. Pas parce que j'ai échappé à quelques coups, mais parce que tu méritais qu'on veille sur toi."

- Tu as échappé à la mort.

Lâcha finalement l'apprenti tueur, testant la parole du peintre, lui jetant un regard indéchiffrable pour mieux scruter ses réactions. Les mains ne ralentirent pas même une seconde sur sa peau et il haussa un sourcil, légèrement étonné et songeur en sentant le corps de l'homme s'incliner pour venir épouser le sien, ses mains se glissant sur son torse, faisant s'accélérer son rythme cardiaque. Il n'y avait pas d'arme à cet endroit, rien qu'il ne puisse saisir pour frapper tant que la bête est au repos. Un baiser échoua sur sa nuque, lui tirant un frémissement. Merde, il était sérieux ?

"Tu es le réceptacle d'une passion brûlante. A mes yeux, ce sera toujours un trésor rare à protéger."

Un trésor à protéger... voilà des mots qu'il n'avait pour ainsi dire jamais entendu et sûrement pas de cette façon. C'était les autres qu'il fallait protéger du jeune homme, les autres qui risquaient d'être frappés sans crier gare, sans même qu'ils ne comprennent comment ni pourquoi, les autres qui finissaient massacrés à ses pieds dans une mare de sang et de viscères. Pas lui, les autres. Parce que c'était lui qu'il avait fallu maîtriser, lui qui avait dû apprendre à se contrôler, lui qui semait si aisément la mort quand d'autres n'aspiraient qu'à vivre. La main de Leilan glissa sur son corps en une délicieuse caresse, tirant un soupir à Terrence qui ne se crispa pas cette fois. Le mouvement s'arrêta dans une attente patiente et le jeune homme tourna la tête vers celle de l'artiste, le fixant d'un regard sombre brillant d'une lueur vibrante, avant qu'il ne hoche la tête, remuant sous lui de manière équivoque pour mieux faire se rencontrer leurs peaux en un frottement lascif.

- Si c'est ce que tu crois, montre-moi.

L'accord était donné, et la curiosité poussait Terrence à se laisser faire juste pour éprouver ce que cela faisait d'être ce que le peintre décrivait, un trésor à protéger, quelque chose qu'on pouvait apprécier pour ce qu'il était. Puisqu'il voulait qu'il soit lui-même, autant lui laisser accès à cette part de son être, celle qui ne pouvait se dissimuler derrière les hauts murs de son esprit, quand seuls les corps parlaient et que le reste du monde disparaissait.


@Leilan Dysmith
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