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L'art de vivre [PV Terrence]

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Leilan Dysmith
Leilan Dysmith
/ ORIGINES : Né à Dundee, il prétend être né à Dundee ; et tout le monde s'y laisse prendre.
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 3 Dalila

/ STATUT : Probablement entre deux entreprises de séduction aux conséquences platoniques, mais intéressées par ailleurs.
/ OCCUPATION : Au quotidien, Leilan peint de petites toiles sans prétention, et les vend ou les offre. De temps en temps, il participe à la conception d'art public, tel un char de carnaval ou la décoration d'une façade... entre deux commandes de la ville, il se consacre à son véritable gagne-pain : les faux. Il copie volontiers des styles de toutes les époques.
/ LOGEMENT : Un atelier aménagé en logement de fonction à Smithfield Village.
/ CRIMINALITE : Faussaire par esprit de survie, mais aussi par plaisir. Leilan a presque toujours vécu baigné dans la pègre, même si c'est sous ses formes les plus subtiles et sophistiquées. Il ne s'est jamais considéré comme une honnête personne, y compris depuis qu'il sert d'indic ; au contraire, il est maintenant un criminel sur les deux tableaux.
/ PSEUDO : Leilan
/ CELEBRITE : Danila Polyakov
/ CRÉDITS : Je taille mes diamants moi-même.
/ MESSAGES : 74
/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
26.09.20 16:46

La peur était toujours présente. Elle tournait autour d'eux, comme un chat blanc spectral qui réclamerait leur attention sans l'obtenir, et par moment, les grifferait pour manifester sa mauvaise humeur. Elle n'arrivait pas à reprendre le contrôle. Ils étaient trop engagés dans leur exploration pour accorder de l'attention à cette geignarde. Et si vraiment Terrence se pensait mortel, que ce soit réel ou non, c'était une malédiction dont seules leurs étreintes répétées pouvaient le délivrer.

"Tu ne savais pas ? On ne peut me tuer qu'avec une balle en or."

La main de l'artiste ramena lentement l'un des coussins qui les entouraient, en le repliant sous le ventre de son amant, en un soutien moelleux qui offrait ses profondeurs à l'ardeur déployée. Un étau de douceur pressante et de tissu soyeux, que la friction de leurs corps ne tarderait pas à réchauffer amplement. Le dos de son modèle formait à présent une pente douce, des hanches surélevées à la nuque et aux épaules, libres de s'alanguir contre le matelas ou de se redresser tout à loisir, dans une cambrure qui serait elle aussi appréciée. Pour le moment, le toboggan de vertèbres était un charmant spectacle en soi. Cette position avait quelque chose de terriblement vulnérable. Même y placer une autre personne avait quelque chose d'intimidant.

Aveuglé par le fait de tourner le dos. Plaqué au sol comme un captif. Mains en avant, incapables d'arrêter la moindre attaque. Offert dans ce qu'il avait de plus fragile et sensible. Terrence faisait preuve en cet instant d'une bravoure dont peu d'hommes étaient capables, sans en attendre le moindre intérêt ; et il convenait qu'il soit amplement récompensé pour cela. Et les empreintes digitales du peintre s'y employaient avec le habileté magique, leur dévouemet accoutumé à dessiner sur les sens des autres de véritables paysages aux merveilles.

Par moments, il essayait de regarder Leilan. Celui-ci abandonnait alors les caresses et les baisers dont il gratifiait ses zones sensibles, pour lui sourire. Et aussi pour ne rien perdre de ces instants, plus appréciables encore que tout le reste. Etrangement, s'il avait dû peindre une chose de leur échange, il aurait choisi cette vision, l'oeil embrumé de l'Irlandais qui le guettait par-delà l'arrondi de son épaule. Ce regard jeté en arrière, presque malgré soi tel Orphée, avait quelque chose de plus séducteur encore que toutes les poses sexy qu'aurait pu prendre un modèle plus expérimenté.

La marque rouge au coin des lèvres de Terrence dessinait une ligne brillante jusqu'à son menton. Fasciné de voir cette couleur vive qui l'appelait, qui répondait à celle inscrite dans le creux de son épaule, et qui les réunissait dans une même folie, Leilan se porta en avant pour happer ces lèvres douces, en y éteignant les premiers sons de leur union charnelle. A nouveau étendus l'un contre l'autre, la phase préparatoire déjà oubliée, l'extase solaire à nouveau dans leur ligne de mire. Il ne restait plus qu'à chevaucher jusqu'à cet horizon qui leur tendait les bras. Au pas d'abord, le galop viendrait ensuite, quand son ami le réclamerait, pas avant.

Il en tremblait, retenir ses gestes devenait une torture, mais il sentait contre sa peau, leur deux épidermes n'en faisant plus qu'un, courir des frissons qui lui intimaient de rester lent, délicat et précautionneux. Les premiers pas d'un voyageur dans un tapis de neige vierge, dans le silence religieux d'une forêt aux aguets, tous les yeux sauvages de la nature posés sur cette avancée d'une présence humaine inconnue.

C'était complètement différent ainsi. Non parce que Leilan avait le contrôle de la situation. Mais parce qu'ils prenaient le temps de la savourer. Ils ne se dévoraient plus du regard, ils se mêlaient, comme ces deux rivières dont il avait eu la vision un peu plus tôt. Leurs élans pulsionnels se répondaient, les courants électriques qui parcouraient leurs nerfs se communiquaient de l'un à l'autre, dans une harmonie presque apaisée, si elle n'avait pas été de plus en plus exaltante, jusqu'à l'ivresse.

"Je la sens, ta passion... elle résonne en moi. Elle est unique. Personne d'autre n'en est capable."

Leilan gardait une main contre le coeur affolé de son partenaire de danse. Il adorait en ressentir les moindres emballements. C'était une drogue plus puissantes que les applaudissements de tout un parterre de spectateurs.
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Terrence Connolly
Terrence Connolly
/ ORIGINES : Irlandais natif de Dublin
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 3 Llwk

/ STATUT : Célibataire
/ OCCUPATION : Officiellement manutentionnaire, officieusement apprenti tueur sous l'égide d'Alexander O'Connor.
/ LOGEMENT : Studio servant de piaule dans Liberties
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 3 1348222.jpg?u=https%3A%2F%2Fpublic.sturents.com%2Fphotos%2F1348222
/ CRIMINALITE : Il n'a jamais été du genre à suivre les normes et les codes, sociaux comme légaux, aussi la violence et la mort ne lui posent pas de problèmes, à l'exception des enfants qui lui rappellent des souvenirs désagréables. Il tuerait le facteur sans le moindre état d'âme juste pour un regard de travers.
/ RELATIONS : Alexander O'Connor * Mara McGuire * Aeryn Duncan * Söl Crowley
Karamel L'art de vivre [PV Terrence] - Page 3 QW93dSW

/ VOS RPS : JE SUIS SUR LE FORUM SYDANMAA, viens m'y retrouver !
/ PSEUDO : Ketro
/ CELEBRITE : Diego Barrueco
/ COMPTES : Callen McMullen
/ CRÉDITS : Bazzart
/ MESSAGES : 506
/ PIEGE DEPUIS : 20/08/2020
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26.09.20 17:38

"Tu ne savais pas ? On ne peut me tuer qu'avec une balle en or."

L'ombre d'un sourire amusé était venu flotter quelques secondes sur les lèvres de Terrence qui s'était redressé pour permettre à Leilan de venir glisser le coussin sous lui, ses épaules frémissant par anticipation, son dos marqué ainsi arrondi, dévoilant tous les points faibles possibles. Les mains glissèrent sur le drap et les doigts s'y accrochèrent lorsque les premières caresses furent dispensées, brises chaleureuses réveillant l'ardeur d'un volcan qui semblait s'être endormi quelques instants auparavant. Telle une toile sur laquelle se répandait les coups de pinceaux, l'épiderme se dressait et le regard se tournait vers l'arrière, non pas pour guetter le moindre faux pas, mais pour mieux recueillir la vision d'un sourire et d'une attention désirés.

L'impulsion des flots le disputa à la caresse des vagues venant lécher le sable chaud pour la première fois, la morsure brûlante du soleil s'apaisant à la première gorgée d'eau fraîche. Les lèvres de l'artiste vinrent capturer celles de son modèle quand les premiers soupirs commencèrent à lui échapper, le corps ondulant lentement, difficilement d'abord, les mains enserrant le drap alors que sa peau recherchait le contact de la sienne, le dos s'arquant alors que la tête se baissait, répandant les cheveux noirs devant les yeux sombres.

Un pas après l'autre, un gémissement en entraînant un autre, les vagues timides se firent flots plus agités, le tumulte allant crescendo alors que les corps s'éloignaient pour mieux se retrouver, torse et dos plaqués l'un contre l'autre, doigts crispés et bras tremblants, l'ivresse se perdait dans les souffles mêlés, le visage se levant vers un ciel inaccessible, les yeux se fermant de moitié sur un regard voilé de brume chargée d'oubli, où seuls comptaient les corps et leurs sensations.

"Je la sens, ta passion... elle résonne en moi. Elle est unique. Personne d'autre n'en est capable."

L'une des mains de Terrence lâcha le drap pour venir agripper celle de Leilan qui se tenait à lui, mêlant ses doigts aux siens en laissant échapper des sons de plus en plus bas et pourtant de plus en plus rauques, les digues peinant à retenir la tempête qui les agitaient et menaçait de tout emporter, assourdissante cacophonie naturelle qui faisait bourdonner ses oreilles au risque de le rendre sourd à tout, si ce n'est à cet instant partagé.

- Alors dis-moi... pourquoi tu vibres autant ?

Un son lui échappa et le jeune homme serra les dents, retenant sa voix pour mieux résonner dans un souffle, la tempête martelant la falaise au risque de tout emporter, les doigts se crispant davantage alors que les cheveux noirs venaient s'échouer sur l'épaule de Leilan, la tête de Terrence s'y appuyant pour mieux se plaquer dos contre lui, la colonne arquée en un abandon presque total, sans nul échappatoire désormais en-dehors de l'oubli d'une délivrance arrivant au galop, les battements de cœur semblables à ceux du fracas des sabots, les souffles aussi agités que cette tempête sur le point de les emporter.

- Je t'ai donné carte blanche... t'arrêtes pas.

Souffla le jeune homme d'une voix éperdue, presque murmurée à l'oreille de l'artiste qui pu sentir les mains du modèle venir caresser en arrière les flancs à portée de ses doigts, l'abandon se faisant complet cette fois, le corps livré aux mains d'un peintre qui peignait l'une des toiles les plus inaccessibles qui soit, celle qu'il avait pourtant réussi à atteindre par sa singularité solaire irradiant d'énergie sans cesse renouvelée. La tempête, soudain, arracha les premiers sons fracassant et le corps bascula vers l'avant, les avant-bras se retenant au support alors que l'ouragan secouait les fondations, mettant à nu les bâtisses les plus solides, l'océan se déversant sur la plage ravagée, l'air résonnant du tonnerre assourdissant que le ciel ne pouvait plus contenir, le corps agité, convulsant presque alors que la mort venait caresser les peaux moites, les faisant frisonner de chaud et de froid mêlés en une délicieuse et décadente agonie.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
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/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
27.09.20 8:47

Ils étaient si proches à présent qu'ils pouvaient presque s'entendre penser. Les cheveux humides de Leilan s'accrochaient en lianes rougeoyantes aux épaules de son amant. Il ne risquait pas de s'arrêter. Chaque mouvement du jeune homme dans sa direction entraînait la danse un peu plus loin, alors même que la fatigue succédait au plaisir suprême. Il n'avait plus besoin de bouger, mais le seul fait de respirer les rapprochait, et ses mains ne se lassaient plus de caresser le corps contre le sien. S'il s'était endormi dans les bras de l'Irlandais, il aurait continuer à le flatter doucement du bout des doigts, jusque dans son sommeil. Mais il était en ébullition, incapable de fermer l'oeil.

"Merci," murmura-t-il avec un dernier baiser sur sa nuque, la boucle étant bouclée.

En se laissant aller auprès de Terrence pour le regarder en face, un sourire absent aux lèvres, il s'étala confortablement sur le lit bouleversé et caressa du pouce la bouche rougie. Le flacon de gel au champagne occupait toujours son champ de vision, mais il n'avait pas l'énergie pour continuer le massage, et puis, certains hommes endurcis étaient très chatouilleux des pieds, une remarque qu'il avait constatée au fil des années ; il n'aurait pas pu s'empêcher de rire, si ç'avait été le cas. Comme si toute cette sensibilité qu'ils ont soigneusement émoussée au fil des années restait intacte et enfantine sous la plante de leurs pieds, là où le sang du dragon n'avait pas pu les inonder, tels les héros des mythes germaniques.

"Alors ? Tu aimes mon lit ?"

Leilan quant à lui aimait ces moments de total épuisement, où son corps rendait les armes, sa voix rauque avait du mal à franchir la barrière de ses lèvres, et le frais de la chambre venait apaiser son front où perlait la sueur, après avoir abrité des coulées de lave jusqu'à la combustion. C'était sans doute ainsi que se sentaient les sportifs après une bonne séance ; pour sa part, il ne pratiquait rien d'aussi violent, il courait, escaladait et s'amusait à un peu de gymnastique pour éviter de rouiller, voilà tout, mais il avait déjà laissé courir son regard sur des séances de musculation un peu plus intenses. Il en avait une idée assez précise, à force de contemplation.

"Couvre-toi, mon ami, tu vas avoir froid. Il ne fait pas si chaud quand la température retombe," ajouta-t-il en ramenant la couette sur le corps exposé, malgré une petite moue de regret en perdant ce doux spectacle. Il avait prouvé ce qu'il déclarait plus tôt : il aimait regarder et il aimait jouer. Depuis combien de temps maintenant jouaient-ils ensemble ? Et dire que la semaine précédente, il croyait encore que Terrence était envoyé par Mara pour se moquer de lui. Ou piloté à son insu, peu importe. Comme il s'était trompé !

A vrai dire, il avait rarement contemplé un visage aussi sincère que celui de Terrence, aussi inexpressif eût-on pu le juger au premier regard. Il se rapprocha et lui donna un baiser, en fermant les yeux. Sa main plongée sous la couette s'empara de celle de son ami, l'attira et la laissa posée sur sa propre gorge. Il n'était pas suicidaire, il ne considérait pas être en danger. Et c'était ce qui lui plaisait dans ce geste. Le risque pris n'aurait pas de conséquences. En tout cas, pas de conséquences destructrices.

"J'aimerais vraiment que tu me parles de ton art, un jour. Ce n'est pas pressé. Mais un jour, quand tu pourras."
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Terrence Connolly
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27.09.20 9:21

La tempête avait martelé jusqu'à tout emporter, l'ouragan avait balayé les derniers pilotis pour mieux laisser les corps retomber entre les draps défaits, la chaleur d'une peau moite et d'un baiser déposé sur une nuque qui menaçait de se rafraîchir trop rapidement s'évanouissait déjà.

"Alors ? Tu aimes mon lit ?"

Esquisse de sourire léger et hochement discret de la tête, accompagné d'une expiration se muant en soupir de contentement, aussi léger qu'un souffle murmuré au creux d'une oreille attentive.

"Couvre-toi, mon ami, tu vas avoir froid. Il ne fait pas si chaud quand la température retombe,"

La main qui avait su si bien caresser et déployer des trésors d'ingéniosité tirait déjà dans un froissement familier une couette qui vint s'échouer jusque sur leurs épaules. Le brouillard disparaissait du regard couleur de nuit sans lune, mais une légère brume semblait vouloir y perdurer, s'accrochant à ces instants d'oubli comme si elle refusait de laisser voir de nouveau les chemins dessinés de la main de l'Homme, lui préférant ceux d'une nature qui n'avait que trop peu souvent l'occasion de s'exprimer librement et qui, à cet instant, portait toute son attention sur l'artiste qui avait su percevoir l'essentiel.

- Tu n'es pas un chat, tu es le feu.

Souffla finalement Terrence en l'observant de la même façon qu'on porterait son attention sur une flamme, comme s'il était impossible de fixer un point précis tout en étant parfaitement attentif au moindre mouvement. Il répondit doucement au baiser déposé sur ses lèvres, puis cligna des paupières quand Leilan prit sa main dans la sienne pour venir la poser sur sa gorge, levant son regard jusqu'au sien avec une question muette puis, n'y trouvant pas de réponse, reporta son attention sur la peau pâle qu'il caressa du pouce, une profonde inspiration le happant de nouveau dans des pensées songeuses.

"J'aimerais vraiment que tu me parles de ton art, un jour. Ce n'est pas pressé. Mais un jour, quand tu pourras."

Il y tenait vraiment, tout en ignorant de quoi il s'agissait, mais cette fois l'apprenti tueur percevait une différence notable et, finalement, ses doigts vinrent serrer délicatement la gorge ainsi offerte, ses yeux noirs fixant ceux du peintre d'un air glacial où dansait pourtant cette lueur ardente que l'homme avait su déceler.

- Les natures mortes.

L'aiguilla d'abord le jeune homme, ses doigts pressant un peu plus sans pour autant l'empêcher de respirer, s'occupant de ne pas écraser sa trachée mais uniquement les côtés de son cou, le pouce demeurant volontairement écarté du creux de celui-ci, le caressant encore en une menace flottant au-dessus de son souffle de vie.

- Je dois me cantonner aux contrats qu'on me donne sans quoi je ne survivrais pas dans ce monde, leur monde qui n'est pas le mien mais... mon art s'exprime par leur mort et la façon dont je la leur ait infligée.

Cette fois la main serra violemment la gorge, coupant douloureusement le souffle, un frémissement faisant trembler l'échine alors qu'un éclat assassin brillait soudain dans les yeux noirs, la bête sortant de sa tanière, se pavanant sous le regard de l'artiste... avant de rentrer immédiatement, aussi insaisissable que son hôte. Tel un nuage chassé par le vent, l'ombre disparu du visage de Terrence, les doigts desserrant leur prise pour permettre à l'air de retrouver le chemin des poumons de Leilan, se faisant caresse sur sa peau qui ne garderait aucune marque, glissant sur la nuque pour mieux le faire venir à lui, plaquant ses lèvres sur les siennes dans un regain d'énergie, comme si la bête seule pouvait, en se nourrissant, permettre à son hôte d'exister. Le gardant ainsi près de lui, front contre front, souffle contre souffle, les yeux noirs accrochèrent ceux du feu, se surprenant à y chercher quelque chose.

- T'es sûr de vouloir que je t'en parle ?

Demanda le jeune homme, le cœur battant en sourdine là où nul ne pouvait plus l'entendre, faisant palpiter la carotide, les yeux brillants d'une attente où perçait déjà les prémices d'une résolution déçue. Nul ne voulait entendre de telles explications et, en-dehors du groupe d'Alexander auquel Mara appartenait, nul ne pouvait supporter les visions d'horreur que l'apprenti tueur laissait derrière lui, bien qu'à présent il avait une nouvelle piste à explorer dans son art grâce au peintre : celle de la lumière.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
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/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
28.09.20 11:36

"Je commence, si tu veux. Je vais te raconter une histoire."

Il était agréable de rester cette fois blottis l'un contre l'autre après l'amour. La façon brusque dont Terrence avait démarré leurs ébats, et s'était détaché de lui une fois terminés, comme un tigre qui part boire à la rivière pour se remettre de ses efforts, n'aurait pas pu être pleinement satisfaisante, pour aucun d'entre eux. En ce moment, ils consumaient réellement l'étendue de leurs pulsions ; la lente retombée des cendres sur la braise en faisait partie intégrante. Aussi, rien de leur morbide conversation ne semblait vraiment pesant, et aucun geste équivoque de l'assassin ne semblait menaçant. C'était un jeu, leurs corps qui exploraient le nouveau langage de deux amants qui se sont unis, et ne pourront jamais l'oublier.

"Il y a deux siècles, la médecine victorienne n'avait pas accès aux corps des défunts pour l'étude de l'anatomie. C'était considéré contre-nature. Alors, des aventuriers se faisaient une carrière en surveillant les enterrements, et en volant les cadavres frais. Mais cela imposait toujours un délai qui rendait leur apport insuffisant. Ce n'était jamais comme disséquer une plaie vive, tu comprends."

Il y avait presque quelque chose de dédaigneux dans l'élocution du peintre ; il les comprenait, ces prospecteurs de cimetières, ces découpeurs de peaux cireuses, il se mettait parfaitement à leur place et il ressentait leur frustration. Avoir à travailler avec l'outil inapproprié, sous prétexte d'une loi qui interdisait d'autres accès, ce n'était pas une façon de vivre. Mais quand la vocation parle, il faut la poursuivre, quelles que soient les conditions. Son regard s'alluma et il continua avec un sourire malin :

"Une solution fut donc inventée, en toute discrétion, et en toute illégalité. Nos aventuriers attiraient des passants naïfs en leur offrant à boire, les droguaient, et les liaient par les pieds pour les noyer dans un puits, ou les étouffaient sans déranger l'état du cadavre ; et ces corps terminaient exposés dans les facultés de médecine, la peau retirée, les organes momifiées, un mélange de cire rouge infusée dans leurs veines pour les rendre apparentes. Nous pouvons encore visiter des musées où ces spécimens sont exposés."

Il n'en avait vu que quelques aperçus à la télévision, mais il était sérieux, il savait où les trouver, et comment y entrer. Ce n'était pas compliqué, il suffisait d'en avoir l'idée et de s'organiser un peu. Et ce serait un intéressant face à face avec les créations et les êtres du passé. Ces spécimens étaient à la fois des créations et des êtres. Ce serait passionnant de se laisser troubler par cette fusion de concepts. Peut-être pas très éthique, mais son invité et lui avaient transcendé les limites de la morale, alors autant aller de plus en plus loin.

Un assassin. Il avait un assassin dans son lit. Il se le répétait pour s'en convaincre.
Eh bien, soit. Advienne que pourra, il n'allait pas lâcher sa chance aussi facilement. Si un jour il se retrouvait à témoigner devant un tribunal, il savait exactement ce qu'il dirait : cet assassin avait voulu de lui, là où les honnêtes gens auraient craché sur tel ou tel aspect de sa personne. Son pasteur de père lui avait rebattu les oreilles avec ses histoires de Bien immanent, mais Leilan préférait penser que le Bien était une affaire de contrats respectés. Et jusqu'à présent, cet assassin ne le trahissait pas.

"Et puis, il y avait tout l'art mortuaire en soi. Tu connais les masques, une tradition vieille comme l'humanité, et qui battit son plein sous la Terreur avec la création des musées de cire. On peut la faire remonter aux ancêtres mal momifiés, transformés en pantins d'os reliés par des ficelles, que les habitants des tertres barbares exposaient à la place d'honneur pour les jours de fête..."
Sa bouche frôlait presque l'oreille de son interlocuteur, et on aurait pu croire qu'il était le démon qui tentait ce jeune homme habité de pulsions terribles, comme si ce dernier avait été innocent en faisant sa connaissance.
"Mais à l'ère victorienne... De nouveaux artistes employaient désormais l'art naissant de la photographie à figer les morts dans le temps. Les familles elles-mêmes engageaient ces artistes pour mettre en scène leurs chers disparus, dans leurs tenues et leurs décors de vie, et les photographier une dernière fois. Voilà bien la quintessence de la nature morte. Et combien de ces êtres ont été assassinés, sans que personne ne soupçonne jamais personne ?"

Tous ces gens étaient tellement loin dans le temps, trop pour que l'on puisse vraiment avoir de la peine pour eux, ils avaient trouvé la paix depuis bien longtemps et riaient eux aussi de ces petites histoires. Leilan affichait un sourire malicieux. Son pouce qui caressait avec régularité la joue de son ami évoquait presque une berceuse pour l'endormir, bien que ses propos soient des plus sombres. Mais il était sérieux. Il tenait à ce que tout ce qui lui serait raconté en retour, ou montré, puisque Terrence avait parfois du mal à parler, soit replacé dans un contexte général où il ne se sentirait pas jugé et rejeté.

"Je peux t'emmener visiter ces musées, je peux te trouver de ces photographies. C'est de l'art. Nul n'y verra de mal. Le mal est une question de contrats rompus, et mon contrat avec le monde prévoit que je puisse m'y intéresser."
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Terrence Connolly
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28.09.20 18:06

Rares étaient les histoires racontées et plus rares encore étaient celles qui traitaient de sujets qu'on abordait rarement en public sous peine d'indisposer les gens. Alangui entre les draps froissés, la tête reposant sur ses bras croisés, le regard tourné vers Leilan, Terrence écoutait ce dernier évoquer la médecine victorienne et la façon dont des gens curieux avaient dérogé aux lois pour se procurer des corps à étudier, les meurtres qui avaient été perpétrés pour permettre d'exposer les cadavres savamment conservés comme des œuvres d'art à part entière. Les yeux du jeune homme s'agrandirent au fur et à mesure des paroles prononcées, son expression oscillant entre un étonnement et une curiosité des plus purs, comme un enfant écouterait un conte narré pour la première fois et qui le captiverait totalement, l'apprenti tueur relevant même son menton de son appui pour mieux entendre, presque fasciné en imaginant ce que pouvaient donner de telles expositions.

"Et puis, il y avait tout l'art mortuaire en soi. Tu connais les masques, une tradition vieille comme l'humanité, et qui battit son plein sous la Terreur avec la création des musées de cire. On peut la faire remonter aux ancêtres mal momifiés, transformés en pantins d'os reliés par des ficelles, que les habitants des tertres barbares exposaient à la place d'honneur pour les jours de fête..."

Il avait acquiescé, connaissant les masques mais ignorant d'où cela provenait à l'origine, bien qu'il leur ai toujours trouvé un air morbide, même pour les plus colorés et représentant des visages souriants. La bouche de l'artiste frôlait presque son oreille et Terrence eut un frémissement irrépressible, un sourire montant à ses lèvres alors qu'il songeait à ces rites d'autrefois. Oh comme il aurait aimé y assister, voir ça de ses propres yeux.

"Mais à l'ère victorienne... De nouveaux artistes employaient désormais l'art naissant de la photographie à figer les morts dans le temps. Les familles elles-mêmes engageaient ces artistes pour mettre en scène leurs chers disparus, dans leurs tenues et leurs décors de vie, et les photographier une dernière fois. Voilà bien la quintessence de la nature morte. Et combien de ces êtres ont été assassinés, sans que personne ne soupçonne jamais personne ?"

Le pouce qui caressait doucement sa joue, couplé aux paroles presque susurrées sur un ton délicieusement paisible et complice, tout cela fit se reposer la tête sur les bras de l'apprenti tueur qui ferma à demi les yeux, comme bercé par une musique qui aurait le don de faire s'évanouir toute inquiétude, toute tension. Assurément, sa méfiance naturelle était reléguée loin en arrière-plan et une certaine confiance s'était instaurée entre lui et le peintre, une confiance encore délicate, fragile, mais belle et bien présente.

"Je peux t'emmener visiter ces musées, je peux te trouver de ces photographies. C'est de l'art. Nul n'y verra de mal. Le mal est une question de contrats rompus, et mon contrat avec le monde prévoit que je puisse m'y intéresser."

- J'aimerais beaucoup y aller.

Affirma le jeune homme avec un sourire autant sur les lèvres que dans la voix, l'air un peu rêveur aussi, levant ses yeux noirs sur Leilan qu'il observait sous un jour nouveau.

- Tu sais beaucoup de choses.

Et cela sonna comme un compliment, à la façon dont il le dit, un profond soupir lui échappant, signe de détente et du repos qui cherchait à se frayer un chemin. Il attrapa un oreiller à portée, le calant sous sa tête alors qu'il dépliait un bras pour le passer autour de la taille de l'artiste, comme pour le garder aussi près que possible, comme pour l'empêcher de s'éloigner même s'il ne l'avait vu faire aucun geste en ce sens.

- Et j'vais faire un contrat avec toi, puisque tu en parles. Si jamais quelqu'un s'en prend à toi, t'auras qu'à m'appeler. C'est valable qu'une fois, faudra que tu choisisses bien ta cible et que tu sois sûr qu'il ou elle disparaisse, et j'm'en occuperais. Sauf les enfants, je touche pas aux enfants.

Précisa-t-il en venant presser son front contre le sien, fermant les yeux quelques secondes tout en le tenant un peu plus fort avec son bras.

- Je suis content de te connaître.

Terrence rouvrit les yeux pour fixer Leilan d'un regard brillant, mais où nul éclat inquiétant ne se faisait voir, rien qu'une attention somme toute tranquille, presque douce si on la comparait à sa capacité à être violent et menaçant.

- J'te propose un truc : chacun son tour on pose une question et l'autre répond sans mentir. Ce sera plus facile comme ça.

Parce que sinon il ne voyait vraiment pas comment aborder le sujet, parce qu'à force de toujours garder ça pour lui il ne savait même plus vraiment comment structurer ce genre d'échange en l'absence de questions pour servir de fil rouge. Après tout, il n'était qu'un jeune homme comme un autre, à quelques différences près.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
Leilan Dysmith
/ ORIGINES : Né à Dundee, il prétend être né à Dundee ; et tout le monde s'y laisse prendre.
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/ STATUT : Probablement entre deux entreprises de séduction aux conséquences platoniques, mais intéressées par ailleurs.
/ OCCUPATION : Au quotidien, Leilan peint de petites toiles sans prétention, et les vend ou les offre. De temps en temps, il participe à la conception d'art public, tel un char de carnaval ou la décoration d'une façade... entre deux commandes de la ville, il se consacre à son véritable gagne-pain : les faux. Il copie volontiers des styles de toutes les époques.
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/ CRIMINALITE : Faussaire par esprit de survie, mais aussi par plaisir. Leilan a presque toujours vécu baigné dans la pègre, même si c'est sous ses formes les plus subtiles et sophistiquées. Il ne s'est jamais considéré comme une honnête personne, y compris depuis qu'il sert d'indic ; au contraire, il est maintenant un criminel sur les deux tableaux.
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29.09.20 12:21

Il y avait un tel musée à Dundee. En Ecosse, pas loin, juste de l'autre côté de la mer d'Irlande. Mais Leilan n'aimait plus soudain la direction dans laquelle cette conversation les entraînait. S'il commençait à dire qu'il venait de là-bas, qu'il y avait sa famille, il mentait ; et quand ils s'y rendraient, car cela arriverait un jour, son mensonge finirait par le rattraper.

D'un autre côté, une seule personne ici savait que son histoire d'artiste écossais expatrié n'était qu'une invention. Mais cette personne était Mara, alors... en parler au protégé de celle-ci, était-ce vraiment répandre la vérité ? Et il en avait envie. Ses envies brûlaient comme un incendie depuis quelques heures. Il ne cherchait pas souvent à les contrôler, certes, mais là... il avait l'impression qu'il n'y arriverait plus jamais.

Du calme, Leilan, mon ami. Ce serait bête de ruiner toute une vie de faux-semblants pour un joli corps qui s'est baladé devant tes mirettes. Tu n'as plus vingt ans. A ton âge, on ne fait plus ce genre de bêtises.

"D'accord, des questions. Mais je ne sais pas quoi te demander. Tu me donnes déjà les informations dont j'ai besoin. Ah, si ! Tu aimes danser ?"

S'il aimait, c'était merveilleux. Ils iraient danser ensemble, dans toutes sortes de tenues, jusqu'à trouver leur préférée et s'y tenir. S'il n'aimait pas, c'était mieux encore, Leilan lui apprendrait. C'était très doux de s'entendre dire de cette façon qu'il savait beaucoup de choses, il avait ressenti un étrange bonheur à ces mots et il attendait avec impatience le moment où il le ressentirait à nouveau. Le contrat, en revanche, le laissait un peu incertain. Il n'avait personne à faire tuer. C'est vrai qu'il avait quelques ennemis... Mara en faisait partie d'une certaine façon, mais il n'aurait pas voulu qu'elle meure. Ça aurait simplifié sa vie, c'est tout. Mais avait-il vraiment envie qu'elle soit simplifiée ? Telle était la question.

Ah, cela changerait peut-être un jour. Peut-être garderait-il ce contrat pour lui-même, s'il s'avérait qu'il était atteint d'une quelconque maladie impossible à guérir et trop douloureuse à supporter. Il y avait quelque chose de réconfortant à imaginer son nouvel ami sous la forme d'un ange de la mort qui viendrait le chercher, avec ce sourire magnifique aux lèvres, ces yeux brillants et ces mains si douces, attirées par sa peau comme par un aimant. Oui, ça lui semblait une perspective assez correcte, tout bien considéré. Une fin poétique pour une vie qui s'était efforcée de l'être tout autant.

Il s'empara de son journal intime, l'ouvrit sur une page blanche et entama un croquis qui représentait cette scène. A vrai dire, le journal contenait davantage de lignes courbes entrelacées que de lignes parallèles ; il y dessinait plus souvent qu'il n'y écrivait, laissant juste ça et là un indice ou une date pour pouvoir décoder ses dessins, lorsqu'il les parcourait des mois ou des années plus tard. Il ne l'utilisait pas si souvent, et il y avait là déjà deux ans de souvenirs diffus, sous forme de croquis rapides et raturés.

Terrence en suspension au dessus de son lit, de grandes ailes noires déployées derrière lui dans un rayon de lumière qui les faisait reluire, le bras tendu pour l'emporter, et le corps de Leilan, plus amaigri encore qu'à cette heure, ses cheveux interminables accrochés à l'oreiller comme autant de racines qui le retenaient au sol, mais arraché à cette position couchée par une force puissante qui le soulevait vers son ami, et qui était peut-être la lumière. Il ne nota qu'un mot pour se souvenir : "Raven". En se relisant, il comprendrait.
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Terrence Connolly
Terrence Connolly
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29.09.20 16:54

"D'accord, des questions. Mais je ne sais pas quoi te demander. Tu me donnes déjà les informations dont j'ai besoin. Ah, si ! Tu aimes danser ?"

Terrence n'avait pas l'impression de lui donner tant d'informations que ça, cela dit en y réfléchissant, il songea que les choses avaient évoluées étrangement vite entre eux, Leilan étant parvenu en l'espace d'un court laps de temps à s'approcher bien plus près et sans la moindre crainte de lui. D'ordinaire on s'attachait aux apparences et à l'image qu'il renvoyait, on essayait d'obtenir quelque chose de lui, mais dès qu'on creusait un peu trop, dès qu'on avait l'illusion de pouvoir accepter les ténèbres, le peu qu'il en laissait entrevoir faisait systématiquement fuir les autres, au point que cela faisait de longues années maintenant qu'en-dehors d'un cercle très restreint et longuement éprouvés de proches, il n'y avait personne qui savait qui il était réellement.

- Ça dépend. Je suis pas fan de la techno ni des danses contemporaines, je leur préfère... celles de salon, et le tango aussi.

Le jeune homme haussa nonchalamment les épaules comme pour chasser une gêne éventuelle, dardant un regard presque inquisiteur sur l'artiste, guettant sa réaction : un sourire, un rire, une moue désapprobatrice, même s'il pensait qu'au contraire cette réponse honnête risquait fort de piquer davantage encore sa curiosité.

- J'aime bien la discipline que ça demande, et en même temps on peut se lâcher. Les danses de maintenant son trop brouillonnes.

Il aimait les codes à suivre avec rigueur, il aimait l'ordre au milieu d'un chaos apparent, cela lui permettait d'ordonner ses pensées, de contenir les soubresauts de ses pulsions, et ainsi éviter les dérapages en public. L'apprenti tueur glissa un regard en direction du carnet que le peintre venait d'ouvrir, le regardant griffonner avec un intérêt renouvelé, plissant ses yeux sombres en fronçant légèrement les sourcils tandis qu'il essayait de deviner la scène que le crayon faisait apparaître et... oh. Il cligna finalement des paupières, intrigué.

- C'est moi ça aussi ?

Questionna Terrence en désignant l'ange aux ailes noires, avant que son index ne glisse jusqu'à la silhouette qui s'élevait du lit... et tout ça en quelques minutes à peine.

- T'es vraiment doué...

Un léger sourire apparu sur ses lèvres alors qu'il appuyait ses coudes sur le lit, calant son visage dans les paumes de ses mains, un air faussement suspicieux sur le visage.

- Je sais presque rien de toi quand j'y pense. T'es pas un flic ça c'est sûr, sinon je crois que tu m'aurais déjà arrêté et puis Mara ne m'aurait pas dit que je pouvais m'approcher sans risque. Hmmm... Question numéro une : qui es-tu vraiment, Leilan Dysmith ? A part un artiste j'veux dire.

C'était LA grande question que celle de demander à se définir soi-même, mais au même titre que le jeune homme était incapable de le faire pour lui, il saurait être compréhensif si jamais le peintre peinait à trouver ses mots.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
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/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
30.09.20 10:24

L'idée de danser un tango avec Terrence était incroyablement sexy. Leilan hochait la tête en dessinant, rougissant légèrement. Il eut un sourire à la question qu'il reçut, quant au compliment il l'avait accepté avec joie, mais en toute honnêteté, il en avait l'habitude. On le lui disait souvent. C'était particulièrement agréable, cela dit, de l'entendre de la part du beau jeune homme nu qui le côtoyait avec une telle fascination mutuelle.

"Je suis un artiste. Un caméléon. Ce n'est pas facile dans ces conditions de me présenter, mais en même temps, ça me résume très bien."

Quelques rayons de lumière qui tombaient par la fenêtre à peine dessinée. Voilà, c'était parfait. Il nota la date et referma le carnet, pour rouler sur le dos comme un chat, en dévisageant son invité. La couette ramenée sur son corps, jusqu'à son menton dont il cachait la ligne anguleuse, comme si elle trahissait la présence de testostérone dans son système – une inquiétude infondée qu'il n'éprouvait, étrangement, que lorsqu'il était nu – il tenta de décrire ce qu'il entendait par là, en choisissant ses mots avec soin.

"J'aime représenter, j'aime imiter. Je peux te faire une Joconde si tu veux. Je ne plaisante pas, je l'ai déjà fait. Un de mes clients expose tous les tournesols de Van Gogh dans sa galerie privée, et va savoir si ce sont eux les faux, ou s'il les a discrètement échangés avec les vrais qui traînaient dans quelques musées à travers le monde. C'est mon métier, mon vrai métier."

Tout en suivant cette ligne de pensée qu'il n'explorait pas ordinairement, il cherchait sous la couette le contact des pieds de son amant. Peu à peu, il se blottit complètement contre lui, et sa voix se fit un murmure. Il descendait dans les profondeurs de son propre domaine, et il n'aimait guère ce qu'il trouvait caché dans la cave, sous la couche de poussière qu'il évitait généralement de déranger.

Finalement, il se roula en boule pour poser l'oreille sur la peau de l'Irlandais, cherchant à rétablir le rythme de son coeur comme une cadence régulière et apaisante, à l'horizon de ses pensées. Des bras pour l'entourer, une âme sans jugement pour l'envelopper. C'était ce qu'il cherchait auprès de ses amis, auprès des gens dont il visitait le lit, et ailleurs, dans tout ce qu'il faisait ; c'était ce qu'il chercherait toujours. C'était l'impulsion qui l'entraînait vers l'horizon, et la malédiction qui le poussait en avant à coups de cravache. Son dieu et son démon.

"Tout au fond, je suis quelqu'un de triste. J'ai mis très longtemps à trouver ma place, alors je me venge. Je me console. Je me distrais. Je me donne un spectacle permanent, à moi-même, à l'enfant que j'étais, pour qu'il oublie ses chagrins."

Parfois, il avait l'impression que c'était la condition de tous les artistes, et que c'était ce qu'il avait ressenti chez Terrence, ce qui lui avait donné l'impression qu'ils pourraient se comprendre. Mais à d'autres moments, en bavardant avec des inconnus dans le bus, des collègues à la mairie... il lui semblait que c'était simplement la condition humaine.

Un jour, il faudrait qu'il étudie la psychologie des babouins pour savoir si c'était simplement le signe que l'on était vivant, ou si seule son espèce était concernée. Il ne croyait pas au péché originel. A moins que ce soit une métaphore pour le fait de devenir adulte, et d'adopter pleinement cet enfant dont on se détache comme d'une peau de serpent à la mue, d'essayer de réparer les torts qui lui ont été faits.

Il soupira. Ce n'était pas agréable de se plonger dans cette question. Il avait envie de revenir à la surface.

"A toi. Pourquoi tu n'aimes pas certains de tes portraits ? Ils se valent tous. Ils sont tous différents. Celui qui te gêne, qu'est-ce qui te gêne exactement ? Enfin, si tu le sais."
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Terrence Connolly
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30.09.20 16:55

"Je suis un artiste. Un caméléon. Ce n'est pas facile dans ces conditions de me présenter, mais en même temps, ça me résume très bien."

Terrence hocha la tête, voyant assez bien où Leilan voulait en venir. Il lui suffisait de se rappeler la facilité avec laquelle il se déguisait et se maquillait en un court laps de temps, la façon qu'il avait d'aborder n'importe quel sujet sans aucune restriction, d'être à l'écoute et de percevoir les centres d'intérêts de ses interlocuteurs... Oui, assurément, il était capable de se fondre dans la masse et de passer incognito, alors le mot "caméléon" était sans doute approprié. Il le regarda refermer le carnet après y avoir déposé les derniers coups de crayons, souriant en coin en le voyant rouler sur le dos en tirant la couette, venant repousser une mèche hors du champ de vision du peintre.

"J'aime représenter, j'aime imiter. Je peux te faire une Joconde si tu veux. Je ne plaisante pas, je l'ai déjà fait. Un de mes clients expose tous les tournesols de Van Gogh dans sa galerie privée, et va savoir si ce sont eux les faux, ou s'il les a discrètement échangés avec les vrais qui traînaient dans quelques musées à travers le monde. C'est mon métier, mon vrai métier."


L'apprenti tueur avait haussé un sourcil étonné en l'écoutant, comprenant pour de bon le métier qu'exerçait l'artiste : faussaire d'art. Cela ne l'étonnait même pas, cela lui allait même plutôt bien en vérité, surtout avec son talent. Le sentant chercher davantage son contact, il laissa ses pieds à portée des siens, son bras le tenant un peu plus encore, ayant l'impression qu'il en avait besoin, à le voir se rouler presque en boule de la sorte.

"Tout au fond, je suis quelqu'un de triste. J'ai mis très longtemps à trouver ma place, alors je me venge. Je me console. Je me distrais. Je me donne un spectacle permanent, à moi-même, à l'enfant que j'étais, pour qu'il oublie ses chagrins."

- Pourquoi étais-tu triste ?

Demanda d'abord le jeune homme avant de se raviser.

- Ah oui non, on a dit une question à la fois.

Il se pressa un peu plus et observa Leilan de ses yeux noirs, le scrutant avec une attention nouvelle, découvrant cette facette bien moins enjouée de sa personnalité. Peut-être était-ce pour cela qu'il ne craignait pas le danger ou la mort ? Peut-être cela avait-il favorisé son talent pour l'art, exacerbé sa sensibilité ? Ils disaient dans les livres à ce sujet que ceux qui étaient sensibles faisaient de meilleurs artistes, peut-être était-ce le cas pour Leilan ?

"A toi. Pourquoi tu n'aimes pas certains de tes portraits ? Ils se valent tous. Ils sont tous différents. Celui qui te gêne, qu'est-ce qui te gêne exactement ? Enfin, si tu le sais."

Ah, en voilà une question à laquelle il n'était pas certain de vouloir répondre, cela dit le jeune homme savait aussi que la prochaine qu'il poserait -et avait posé en avance- ne serait guère plus agréable alors... Son expression s'assombrit un peu et il pressa son corps contre celui de l'artiste, grognant un peu pour la forme, pour marquer le fait qu'il n'aimait pas aborder ce genre de sujet.

- J'ai l'air... délicat, dessus. Je ne fais jamais cette tête-là, et si je l'ai déjà faite, ça remonte à quand j'étais môme, donc je m'en souviens pas. J'aime juste pas me voir avec cette expression, on dirait que je ne suis pas ce que je suis.

Difficile de mettre des mots sur une sensation aussi diffuse, quoique cinglante à des moments. L'un des bras de Terrence s'éloigna pour venir se replier sur son front, son regard se portant sur le plafond plutôt que sur Leilan qu'il gardait contre lui à l'aide de son autre bras.

- Ça me rappelle quand Kar... quand une amie m'a fait remarquer la première fois que je souriais "vraiment". Elle disait que c'était bien, que ça changeait, mais j'ai trouvé ça bizarre comme sensation. Il m'a fallu du temps pour m'habituer à me voir sourire dans le miroir et ton portrait, c'est pareil mais avec un air... je sais pas, c'est bizarre c'est tout.

Ses yeux noirs se tournèrent vers le peintre qu'il observa d'un air qui, s'il lui sembla neutre à titre personnel, semblait passablement perdu et inquiet vu de l'extérieur.

- Et toi pourquoi t'es triste ?

Redemanda-t-il avec plus de légitimité cette fois, sachant que c'était son tour, esquivant volontairement une conversation qui aurait pu être dérangeante car trop intime, beaucoup trop quand bien même ils s'entendaient déjà bien tous les deux, étonnamment. Un pas après l'autre comme disait le dicton.


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06.10.20 14:32

"Si je te le dis, tu vas me trouver ridicule et sans originalité, et sans intérêt. Et j'ai peur que tu n'aies plus envie de me connaître davantage."

C'était de la coquetterie, mais pour l'artiste c'était très sérieux. Et puis, il ne tenait pas à ce que l'ambiance qui s'installait entre eux s'englue de mélancolie, de souvenirs bien trop lointains pour être encore intéressants, et de ces humeurs pensives qui isolent les êtres, même lorsqu'ils communiquent.

Leur face à face lui paraissait parfaitement équilibré en état ; et ils en voyaient déjà bien assez, dans les yeux l'un de l'autre, pour avoir besoin de rajouter ces plaintes enfantines que deux hommes de leur âge n'assumaient plus. D'ailleurs, c'était aussi ce que faisait Terrence, en refusant tout simplement de se reconnaître dans le visage qui lui était renvoyé sur la toile. Il s'émancipait de la destinée accrochée à ses premières baskets, et aux attentes de la société concernant cet âge et cet uniforme.

Ils étaient deux affranchis, et c'était très bien comme ça.

"Tu es beau, quand tu es délicat. Quand tu me laisses jouer avec ton corps et dérouler la symphonie de tes plaisirs jusqu'à son terme. Ça te va bien et je suis désolé que tu te reconnaisses pas dans cette beauté-là. Mais je consens à reconnaître une chose : je suis excessivement à l'aise avec les déguisements... tout le monde ne peut pas être comme moi."

Un petit haussement d'épaule négligent ; Leilan avait entièrement repris son attitude minaudante et fière. C'était mieux ainsi. Il voyait mal Terrence s'inquiéter pour lui et de toute façon il n'aurait pas aimé voir cette expression sur son visage. Il aimait bien mieux... un sourire se peignit sur ses lèvres, quelque peu machiavélique, quoique malicieux. Son regard descendit au long du visage de son nouvel ami, et il retrouva avec plaisir la teinte d'un rouge profond qui décorait sa bouche.

"Au moins tu m'as laissé te passer du rouge à lèvres."

Il roula sur le dos et ferma les yeux, perdu dans une fantaisie personnelle qu'il se représentait un peu trop bien, et qui lui donnait l'impression d'être une vilaine bête. Terrence aurait été charmant avec, par exemple, une longue perruque noire ramenée sur l'épaule gauche et enroulée en ondulations de plus en plus intenses, au fur et à mesure qu'elle descendrait. Une cascade bleutée, ténébreuse, marquée d'une unique mèche rouge qui soulignerait son volume. Des yeux maquillés à l'égyptienne... non, il n'avait peut-être pas le droit de fantasmer sur des apparences que le jeune homme n'aimerait pas ; car dans le même temps, il lui apprendrait à cultiver cet air qu'il appelait "délicat" et qui le gênait tant, pour compléter le tableau.

"Si un jour tu me laisses te déguiser en fille, ton air délicat sera une arme. Mais ne parlons pas de ça puisque tu n'aimes pas. Parlons de choses amusantes, d'accord ?"

Le tango. Il avait du mal à se le sortir de la tête. Non, stop. Il allait vraiment avoir l'air de dévoiler une obsession... Il fallait qu'il trouve un sujet plus neutre. Sa profession lui revint à l'esprit et il suggéra :

"Tiens, commande-moi un petit tableau. Je suis sûr que nos deux inspirations mêlées pourraient donner quelque chose de très intéressant. Je te laisse carte blanche, et bien sûr ce sera payable en nature."
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Terrence Connolly
Terrence Connolly
/ ORIGINES : Irlandais natif de Dublin
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 3 Llwk

/ STATUT : Célibataire
/ OCCUPATION : Officiellement manutentionnaire, officieusement apprenti tueur sous l'égide d'Alexander O'Connor.
/ LOGEMENT : Studio servant de piaule dans Liberties
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/ CRIMINALITE : Il n'a jamais été du genre à suivre les normes et les codes, sociaux comme légaux, aussi la violence et la mort ne lui posent pas de problèmes, à l'exception des enfants qui lui rappellent des souvenirs désagréables. Il tuerait le facteur sans le moindre état d'âme juste pour un regard de travers.
/ RELATIONS : Alexander O'Connor * Mara McGuire * Aeryn Duncan * Söl Crowley
Karamel L'art de vivre [PV Terrence] - Page 3 QW93dSW

/ VOS RPS : JE SUIS SUR LE FORUM SYDANMAA, viens m'y retrouver !
/ PSEUDO : Ketro
/ CELEBRITE : Diego Barrueco
/ COMPTES : Callen McMullen
/ CRÉDITS : Bazzart
/ MESSAGES : 506
/ PIEGE DEPUIS : 20/08/2020
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06.10.20 18:24

Terrence était à peu près certain que même si Leilan avait ses raisons pour être triste, cela n'effacerait pas cette partie intéressante de lui, mais le jeune homme était suffisamment formé aux normes sociales pour comprendre qu'il s'agissait là d'une pirouette destinée à éviter le sujet, de la même façon que lui avait tendance à repousser toute discussion dérangeante. Au final ils étaient différents à bien des niveaux, mais ils se ressemblaient dans le fond sur certains points, ceux qui importaient suffisamment pour qu'ils parviennent à se comprendre, fut-ce partiellement.

"Tu es beau, quand tu es délicat. Quand tu me laisses jouer avec ton corps et dérouler la symphonie de tes plaisirs jusqu'à son terme. Ça te va bien et je suis désolé que tu te reconnaisses pas dans cette beauté-là. Mais je consens à reconnaître une chose : je suis excessivement à l'aise avec les déguisements... tout le monde ne peut pas être comme moi."

L'apprenti tueur haussa un sourcil tout en regardant le peintre reprendre ses manières du début de leur rencontre, secouant finalement la tête avec un début d'amusement qui revenait à la charge.

- Dérouler la symphonie... c'est marrant comme façon de dire qu'on s'est envoyé en l'air, c'est... alambiqué.

"Au moins tu m'as laissé te passer du rouge à lèvres."

Il leva les yeux en l'air alors que l'homme roulait sur le dos.

- Oui ben t'habitue pas, je te laisserais pas faire à chaque fois.

Le prévint-il sur un ton neutre, sans aucune animosité, ses yeux noirs parcourant le corps ainsi offert à sa vue, le caressant du regard en se remémorant ce qui était arrivé quelques instants plus tôt. Ses doigts éprouvaient encore le contact de sa peau, la sensation de pression quand il le maintenait dans sa prise, son esprit lui rappelant par flashs les soupirs et les gémissements de l'artiste...

"Si un jour tu me laisses te déguiser en fille, ton air délicat sera une arme. Mais ne parlons pas de ça puisque tu n'aimes pas. Parlons de choses amusantes, d'accord ?"

- Ouais, évitons ouais.

Terrence sourit en coin, un sourire amusé piqué de dangerosité à l'évocation plus que vague de choses "amusantes". Il était à peu près certain qu'ils n'avaient pas la même définition de ce mot.

"Tiens, commande-moi un petit tableau. Je suis sûr que nos deux inspirations mêlées pourraient donner quelque chose de très intéressant. Je te laisse carte blanche, et bien sûr ce sera payable en nature."

- Un tableau de quoi ?

Demanda tout naturellement le jeune homme, intrigué, n'ayant jamais eu l'occasion de décider d'un contenu qui n'aurait pas encore été peint. Les murs chez lui ne portaient aucun tableau d'aucune sorte, tout étant soigneusement ordonné, à la fois personnel et détaché, comme une coquille protectrice dont on pouvait disposer librement. Un tableau, c'était quelque chose de bien plus personnel.

- Je peux payer d'avance ?

Demanda l'apprenti tueur en tendant une main pour effleurer le flanc de Leilan, ses lèvres venant déjà goûter la peau de son cou, quand bien même la fatigue commençait à creuser des cernes sous les yeux du modèle. C'était comme être accroc, il y avait quelque chose entre eux, une espèce d'alchimie purement physique qui l'électrisait et lui donnait envie de le posséder à chaque instant, d'en disposer librement et de lui infliger tout ce que son esprit et son corps désiraient... et une petite voix dans l'esprit de Terrence lui soufflait déjà que c'était risqué et qu'il allait devoir en parler à Mara. Mais d'ici là, rien ne l'empêchait de profiter du contact du peintre.

- Déjà, est-ce qu'il y a des trucs que tu ne dessines pas ? Des choses que t'aime moins faire ?

Autant être fixé dès le début avant de demander quoi que ce soit, ça évitera forcément des déconvenues.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
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/ ORIGINES : Né à Dundee, il prétend être né à Dundee ; et tout le monde s'y laisse prendre.
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 3 Dalila

/ STATUT : Probablement entre deux entreprises de séduction aux conséquences platoniques, mais intéressées par ailleurs.
/ OCCUPATION : Au quotidien, Leilan peint de petites toiles sans prétention, et les vend ou les offre. De temps en temps, il participe à la conception d'art public, tel un char de carnaval ou la décoration d'une façade... entre deux commandes de la ville, il se consacre à son véritable gagne-pain : les faux. Il copie volontiers des styles de toutes les époques.
/ LOGEMENT : Un atelier aménagé en logement de fonction à Smithfield Village.
/ CRIMINALITE : Faussaire par esprit de survie, mais aussi par plaisir. Leilan a presque toujours vécu baigné dans la pègre, même si c'est sous ses formes les plus subtiles et sophistiquées. Il ne s'est jamais considéré comme une honnête personne, y compris depuis qu'il sert d'indic ; au contraire, il est maintenant un criminel sur les deux tableaux.
/ PSEUDO : Leilan
/ CELEBRITE : Danila Polyakov
/ CRÉDITS : Je taille mes diamants moi-même.
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/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
07.10.20 11:57

"Tu peux me demander tout ce que tu veux."

Parlait-il du tableau ou d'autre chose ? Leilan brouilla les pistes en versant sur son torse quelques gouttes de l'huile chauffante, dessinant une ligne de son menton à son bas-ventre, un sourire paresseux aux lèvres, les cheveux déroulés comme une corolle sous-marine sur un coussin qu'il transformait ainsi un oreiller.

"Je suis un faussaire, je peins tout, puisque je reflète les oeuvres des autres. Mais ce que je préfère, ce sont les univers imaginaires subaquatiques."

Pouvait-il vraiment confier tout ça ? Oh, après tout. Ce n'était sûrement pas Terrence qui allait partir exhumer l'histoire d'un peintre disparu à l'autre bout du monde. Il aurait oublié les détails en sortant de chez lui, il en était sûr. Et puis, en ce moment il avait envie de s'expliquer. Mieux valait discuter de ça, de ce qu'il aimait, de ce qui avait inspiré sa naissance en tant qu'artiste, ce qui avait fait de lui davantage que ce qu'il était à la naissance, et avait forgé ce qu'il était aujourd'hui.

"Au début de ma carrière, je me suis fait appeler Blue Moonfleet. La Blue Fleet, la flottille bleue, c'est une compagnie d'organismes marins qui flottent ensemble en symbiose... Physalie, vélelle, porpite, le Glaucus Atlanticus qu'on appelle aussi dragon bleu... Ils sont tous bleutés et magnifiques, et quand j'en ai entendu parler, je me suis mis à rêver immédiatement. Je collectionnais de petites cartes de magazines scientifiques pour enfants, tu sais..."

Il avait perdu tout ça depuis, mais ça n'avait pas d'importance, il les connaissait par coeur et il les peignait quand il voulait, magicien amenant à l'existence tel un Pygmalion les objets de sa fantaisie. Il désigna sur les murs autour d'eux trois tableaux qui correspondaient à cet univers onirique, pour illustrer ses propos. Puis il conclut rêveusement, en refermant les yeux pour se livrer aux caresses :

"La Blue Moon, la lune bleue, est un phénomène céleste qui a inspiré des tas d'artistes ; et Moonfleet est un merveilleux film de piraterie que j'adorais quand j'étais petit. Voilà, maintenant tu sais tout."

Bien avant d'être artiste, bien avant de savoir ce qu'il deviendrait ou de quoi il était capable. La première marque d'individualisme chez lui, parmi sa fratrie, avait été son attachement naturel pour les figures subversives de la littérature à sa portée. Pouvait-on parler de bad boys, concernant les pirates ? Au moins de figures rebelles, éprises d'une liberté qui s'étendait au costume, à l'acceptation de la différence, et à la création de républiques spontanées, en un temps où cette notion n'avait guère encore pignon sur rue. C'était un tout petit début, et il ne se doutait pas alors de tout ce que cela signifiait pour lui.

Et puis, ils portaient des cols de dentelle et des chapeaux à plume, et du noir autour des yeux, et des bagues serties de pierreries, et des perles dans leurs cheveux longs... ils étaient absolument fabuleux.
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Terrence Connolly
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07.10.20 14:25

"Tu peux me demander tout ce que tu veux."

L'ombre d'un sourire étira les lèvres de Terrence qui laissa sa propre main venir glisser sur son flanc en lui demandant s'il pouvait payer d'avance, Leilan lui répondant alors non par des mots, mais par des gestes, attrapant l'huile chauffante dont il versa quelques gouttes sur le torse du jeune homme, ses mains se faisant caresses sensuelles et pourtant presque sages.

"Je suis un faussaire, je peins tout, puisque je reflète les œuvres des autres. Mais ce que je préfère, ce sont les univers imaginaires subaquatiques."

Voilà bien une chose que l'apprenti tueur n'aurait jamais deviné tout seul, quand bien même le peintre avait visiblement un goût prononcé pour les matelots, aussi l'écouta-t-il sans tout saisir vraiment, mais avec une attention sincère, intrigué qu'il était d'apprendre comment un artiste naissait d'un individu noyé dans la masse de la société actuelle. Blue Moonfleet, même si Terrence n'allait pas pouvoir retenir tout ce que ses oreilles entendaient, il se répéta mentalement le nom tout en s'étirant sous les mains de Leilan, ses yeux noirs le scrutant vivement, hochant légèrement la tête à ses paroles.

- J'ai déjà vu ces cartes je crois, y'a longtemps.

Ils n'avaient pas le même âge, n'appartenaient pas à la même génération, mais les collectionneurs et les brocanteurs aimaient à exposer leur stock d'objets anciens ou rétro, et les cartes de ce genre en faisaient partie. Pire que des philatélistes ceux-là. Le jeune homme se pencha de nouveau vers le peintre et ses mains repartirent à l'exploration de ce corps qu'il commençait à connaître, ses lèvres revenant naturellement s'échouer sur sa peau pâle, ses jambes s'entremêlant aux siennes en une promesse de rapprochement à venir.

"La Blue Moon, la lune bleue, est un phénomène céleste qui a inspiré des tas d'artistes ; et Moonfleet est un merveilleux film de piraterie que j'adorais quand j'étais petit. Voilà, maintenant tu sais tout."

L'apprenti tueur se plaça au-dessus de l'artiste, en appui su ses genoux et ses mains, ses yeux noirs le fixant à l'ombre de ses cheveux sombres qui retombaient vers l'avant, une lueur amusée et joueuse venant éclairer ses prunelles.

- En fait, t'es un pirate.

Un sourire apparu sur les lèvres de Terrence, un de ces rares sourires de bonne humeur complice qu'on pouvait compter sur les doigts d'une main durant un mois entier. Il se pencha sur Leilan et l'embrassa lentement, langoureusement, avant de descendre dans son cou, son bassin ondulant contre le sien en une demande plus qu'explicite, appuyée d'un désir qui se manifestait de nouveau. L'énergie de la jeunesse à n'en point douter.

- Ça me donne une idée...

Souffla-t-il à son oreille, son genou écartant ses jambes alors qu'il venait mordiller la peau de son cou.

- J'aimerais que tu me peignes l'océan à perte de vue, avec juste un bateau pirate qui s'éloigne.

Les mains du jeune homme vinrent agripper celles du peintre, remontant ses bras au-dessus de sa tête, son regard revenant accrocher le sien, sombre et brûlant d'intensité alors qu'il venait prendre le trésor du capitaine qui lui était offert.

- Et sur le pont, un pirate aux longs cheveux roux.

Il sourit et se pencha pour que leurs corps se retrouvent à nouveau, les vagues revenant se heurter aux rochers en une plainte emportée par le vent. Les doigts entremêlés, complices d'un crime qui n'avait pas de fin, Terrence captura de nouveau les lèvres de Leilan pour mieux l'emporter avec lui dans ce tourbillon insatiable et dévorant, lui arrachant complaintes et gémissements avec un plaisir et une satisfaction renouvelées à chaque instant.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
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/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
07.10.20 16:21

Est-ce une vengeance, réclamer au peintre de se représenter lui-même dans cet autre univers qui le reflète tout en le perturbant légèrement ?

Une douce vengeance alors... comme cet entrelacement des deux corps irrésistiblement attirés l'un par l'autre, comme l'encre et l'eau claire, mêlés jusqu'à se fondre l'un dans l'autre et devenir indiscernables. Un ensemble fluide et mouvant, animé de volutes lentes au rythme de leurs coeurs battants... Enfin, les choses étaient presque romantiques entre eux, les gestes décomposées en longues allées et venues savoureuses et complètes, que rien ne venait rendre heurtées ou saccadées. La posture de prisonnier adoptée par le peintre était un jeu, une pose langoureuse qui mettait en valeur la souplesse de son corps.

Et cette fois, le plaisir suprême ressemblait plutôt à un soleil couchant qui étend ses feux rougeoyants sur l'horizon, fondant comme une boule de métal précieux sous sa propre chaleur, et envahissant tout l'univers de braises flamboyantes, chaleureuses et enveloppantes. Une harmonie parfaite et qui semblait sans fin.

La main de Leilan tremblait légèrement, posée sur le dos de son ami qui reprenait son souffle. Elle se détacha avec regret de la peau douce sous ses doigts. Elle s'étira lentement jusqu'au coin de la couette, dérangée par leurs ultimes efforts. Elle l'attira paresseusement, et la ramena sur eux comme pour cacher leurs nudités entrelacées, encore haletantes et frissonnantes, encore mélangées, soudées au niveau du bassin.

Il eut l'impression de fermer les yeux quelques instants, lové comme un serpent dans la chaleur de son amant, et quand il les rouvrit, les heures avaient passé, le temps avait filé, et l'après-midi s'était terminé. Il s'étira avec un sourire ; Terrence était toujours là et récupérait ses forces, les yeux clos, l'air à peu près angélique. Heureusement qu'il ne se voyait pas...

Le propriétaire des lieux se leva et alla commander à voix basse le repas prévu, puis revint se coucher, en repassant son bras autour du corps endormi. C'était étrange de voir ce jeune homme devant lui, et de savoir ce que recelait ce joli visage, derrière son masque inoffensif. Et de n'éprouver que des sensations positives, à cette contemplation. Il aurait dû être horrifié d'associer un être aussi magnifique avec des impulsions aussi révoltantes. Mais l'horreur demeurait extérieure à leur échange... pour le moment.

Il faisait chaud dans ce lit, le parfum sucré de son petit flacon magique les environnait, et il aurait presque pu se croire dans son lit d'enfant, respirant l'appel olfactif du petit déjeuner. Le monde à l'envers...
Il peindrait plus tard. Rien ne pressait. Pour le moment, il fallait réveiller tout doucement l'endormi, un baiser par ci, un baiser par là, jusqu'à ce qu'il reprenne ses sens.

"Le repas est bientôt servi... tu dois mourir de faim."
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Terrence Connolly
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07.10.20 16:44

Des premiers ébats agités et menaçants ne restait plus qu'un jeu entre les deux amants. Aux gestes violents et blessants se succédaient à présent un mélange passionné et tendre, les corps langoureux se tendant durant l'ultime ballet flamboyant, les vagues baignées d'un soleil se couchant à l'horizon pour ne laisser que le calme bienvenu de l'apaisement.

Terrence avait savouré davantage ces instants et la main de Leilan sur son dos lui tira un léger sourire en coin quand elle alla s'emparer de la couette pour les ramener sur eux. Lovés l'un contre l'autre, l'un dans l'autre, la fatigue eut raison de leur conscience et les happa dans un abîme d'oubli et de douceur dont le peintre fut le premier à s'éveiller. Perdu dans les limbes d'un sommeil réparateur, le jeune homme ne broncha pas même alors que le peintre s'extirpait avec précaution de ses bras, demeurant endormi au milieu du lit, se raccrochant même à l'oreiller en lieu et place du corps chaud qui s'était éloigné.

Il ne pouvait se voir, mais à cet instant l'esprit n'était pas requis, la pensée de soi n'existait pas et seul comptait l'être véritable dissimulé d'ordinaire derrière l'âme tourmentée d'un survivant. Alangui dans ce havre de paix, gorgé de confiance que certains auraient qualifié d'aveugle, Terrence avait l'air plus jeune que son âge, plus fragile aussi, lui qui détestait qu'on le voit ainsi, aussi innocent et inoffensif qu'un enfant... Mais même un enfant peut tuer, vous diront les plus prudents, heureusement celui-là était endormi et nul n'avait rien à craindre de lui.

Ce furent d'abord des sensations de chaleur et de douceur, déposées ici et là sur sa peau, qui le tirèrent lentement hors des ténèbres d'un sommeil heureusement sans rêve puis, lorsque les paupières s'entrouvrirent sur un regard encore brumeux, une voix désormais familière acheva de le ramener à l'instant présent.

"Le repas est bientôt servi... tu dois mourir de faim."

Clignant des paupières, les yeux noirs humides, l'apprenti tueur se redressa soudain, jetant un regard autour de lui durant quelques secondes, s'arrêtant sur Leilan qu'il reconnu. Ses muscles se détendirent et il soupira, puis bailla en s'étirant et hochant la tête.

- Quelle heure il est ?

Frissonnant un peu, il attrapa la couette et la tira pour s'en couvrir les épaules, se frottant les yeux du revers de la main tout en essayant de continuer à regarder le peintre, avec cette moue mal réveillée qu'on tous les enfants.

- On mange quoi ?

Les besoins primaires refaisaient toujours surface au réveil : où suis-je, avec qui, est-ce que j'ai faim, est-ce que j'ai soif... Rien d'anormal, même pour un apprenti tueur entiché d'un artiste.

@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
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08.10.20 12:51

Leilan avait recommencé à se lover comme un serpent contre la chaleur de son amant, et était tenté de refermer les yeux. Il y avait une certaine fierté dans ses réactions. Il n'avait pas le sentiment d'avoir fait grand chose, pourtant, mais entre son arrivée et ce moment, Terrence s'était transformé. C'était un petit tour de magie en soi.

"Je crois qu'il est dix-neuf heures, le soleil est couché. J'espère que tu ne seras pas trop décalé. Tu as bien dormi."

Il se déroba finalement, motivé par l'appel du devoir, et passa la robe de chambre qui pendait au mur, pour y envelopper sa nudité avec une pudeur soudaine. Ce n'était pas pour son invité, mais bien pour le livreur qui n'allait pas tarder. Ainsi paré, il avait l'air languissant et quelque peu éthéré d'un de ces gentlemen orientalistes de la période victorienne, à mi-chemin entre la fumerie d'opium et le pupitre où il coucherait quelques sombres calligraphies. Il était réveillé, mais manger un morceau ne lui ferait pas de mal ; à devoir marcher, il vacillait légèrement par moments, et posait la main ou le coude sur un élément de mobilier pour se soutenir.
Babiller, en revanche, ne lui posait aucune difficulté.

"Reste là, je vais chercher les paquets. J'ai commandé un civet de cerf avec des pommes de terres sautées et une pizza bianca, comme je ne savais pas ce que tu aimes. Si tu aimes les deux, on peut manger chacun la moitié de chaque plat. Pour le dessert, j'ai ce qu'il faut, on ira piller mon congélateur quand on aura repris un peu de forces. Et si tu veux toujours regarder cette série avec moi... Ce sera parfait avec des glaces."

Il rit de sa facétie, qui s'expliquerait plus tard, en allant répondre à la porte où le livreur venait de sonner. Il reçut pour sa rapidité un pourboire qui tenait beaucoup de l'euphorie générale du peintre. Il avait cru comprendre que Terrence n'avait rien à faire de mieux de sa soirée, et comptait bien le garder prisonnier de ses bras encore une heure ou deux, voire l'inviter à passer la nuit si cela lui convenait. On s'y faisait vite, à cette présence dans un coin de la maison, qui prenait au final si peu de place dans le grand espace ouvert, et pourtant transformait toute l'ambiance... comme un trait de poivre noir sur un plat trop fade.

Il remonta l'escalier de la mezzanine avec un carton dans une main et une cassolette de céramique dans l'autre, les déposa et s'éclipsa de nouveau pour ramener des couverts, des verres et des boissons. Ne sachant pas ce qui serait le plus agréable à son invité au réveil, et le thé sur la table basse étant froid depuis belle lurette, il lui avait rapporté une bouteille de soda au pamplemousse et une autre de vin rouge. Le résultat final ne ressemblait à rien, aussi chaotique que leur petit assortiment de personnalités, fictives ou profondes.

Il était curieux de regarder Terrence se servir et manifester ses goûts, la hauteur de son appétit, son attrait pour les mets simples et étudiants ou pour la bonne cuisine et le vin de qualité, bref, se présenter d'une autre façon ; dis-moi qui tu manges et je te dirai qui tu es... Puisque les actes étaient parfois si décisifs entre eux.
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08.10.20 18:13

"Je crois qu'il est dix-neuf heures, le soleil est couché. J'espère que tu ne seras pas trop décalé. Tu as bien dormi."

C'était à la fois tôt et tard, mais on était samedi soir et Terrence n'avait rien de prévu, aussi se contenta-t-il d'acquiescer, étouffant un autre bâillement tout en s'asseyant en tailleur dans le lit, la couette autour de lui comme un cocon chaud et protecteur, moelleux et doux. Ses yeux noirs suivirent Leilan qui enfilait une robe de chambre lui donnant l'air de ce qu'il était : un artiste éphémère et volubile, tout comme sa propension à parler et à bouger quand son modèle était encore en phase d'éveil. Il y avait effectivement une différence flagrante entre l'apprenti tueur venant poser pour un tableau tout en cherchant à déceler les secrets d'un peintre et l'être qui se tenait à présent dans le lit dudit peintre occupé à réceptionner la commande qu'il avait faite.

- Pourquoi parfait avec des glaces ?

Lança-t-il depuis la mezzanine sans bouger de là où il était, presque sage et surtout tranquille à présent qu'il avait pu évacuer le trop-plein d'énergie et de curiosité qui l'animait en début de journée. Lorsque Leilan fit des allers-retours pour amener les plats, boissons, couverts et autres ustensiles, Terrence pencha la tête de côté en l'observant, presque contemplatif, puis porta son attention sur la nourriture dont l'odeur tira un grognement sonore à son estomac. Toutes ces saines activités l'avaient affamé et il tendit la main vers une pomme de terre sautée qu'il chipa de ses doigts, la portant à sa bouche comme un enfant goberait une friandise qu'il aurait volé au nez et à la barbe d'un adulte. Mâchant rapidement, il soupira un peu et un sourire détendu éclaira son visage, lui donnant l'air du jeune homme qu'il était quand il n'était pas occupé à penser à tuer des gens.

- C'est bon. J'crois que je vais prendre un peu de tout.

Il tendit une main pour tourner la bouteille de pamplemousse et voir ce dont il s'agissait, hésitant avec le vin avant de hausser les épaules à ses propres pensées, écartant finalement l'alcoolisé pour se servir un verre de sucré.

- T'en veut ?

Demanda-t-il en faisant le service, attrapant ensuite une fourchette et un couteau pour commencer à piocher ici et là, alternant entre un morceau de civet de cerf avec quelques patates et la pizza qui était apparemment tout à fait à son goût. Le jeune homme mangeait presque joyeusement et il semblait évident qu'il aimait la nourriture, abordant de lui-même un sujet de conversation privé.

- Je suis pas un grand cuisinier même si j'me débrouille. J'essaye d'apprendre de nouveaux trucs mais ça vaut pas la cuisine de Mara. Mais ça, ça c'est super bon !

Terrence enfourna un morceau plus gros que les autres, mâchouillant avec appétit, le regard pétillant et l'air définitivement léger. Bien qu'il s'en douta, Leilan était à présent entré dans le cercle de confiance de l'apprenti tueur, pas aveuglément, bien sûr, mais suffisamment proche en tout cas pour qu'il agisse sans méfiance ni prudence, juste en étant lui-même.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
Leilan Dysmith
/ ORIGINES : Né à Dundee, il prétend être né à Dundee ; et tout le monde s'y laisse prendre.
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 3 Dalila

/ STATUT : Probablement entre deux entreprises de séduction aux conséquences platoniques, mais intéressées par ailleurs.
/ OCCUPATION : Au quotidien, Leilan peint de petites toiles sans prétention, et les vend ou les offre. De temps en temps, il participe à la conception d'art public, tel un char de carnaval ou la décoration d'une façade... entre deux commandes de la ville, il se consacre à son véritable gagne-pain : les faux. Il copie volontiers des styles de toutes les époques.
/ LOGEMENT : Un atelier aménagé en logement de fonction à Smithfield Village.
/ CRIMINALITE : Faussaire par esprit de survie, mais aussi par plaisir. Leilan a presque toujours vécu baigné dans la pègre, même si c'est sous ses formes les plus subtiles et sophistiquées. Il ne s'est jamais considéré comme une honnête personne, y compris depuis qu'il sert d'indic ; au contraire, il est maintenant un criminel sur les deux tableaux.
/ PSEUDO : Leilan
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/ CRÉDITS : Je taille mes diamants moi-même.
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/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
09.10.20 16:34

Pas un mot sur les glaces. Il verrait bien. Ce serait la surprise. Leilan ne comptait pas lui spoiler quoi que ce soit ; il avait hâte de voir à l'oeuvre l'esprit de son nouvel ami face à un scénario riche en rebondissements, en secrets et en manoeuvres sournoises. En fait, ce qu'il préférait regarder avec des inconnus, c'étaient des huis clos ; on pouvait considérer que c'en était un, même si ce qui le rendait "clos" était une immensité de vide.

Il s'attaqua à son tour aux deux plats côte à côte, et décida qu'ils allaient bien ensemble ; le pain de la pizza était bien pratique pour attraper la sauce de la cassolette. Il se mit à émietter la première pour la jeter dans la dernière comme s'il avait semé des petits morceaux de pain sec dans une soupe un peu trop épaisse. Les bonnes manières à table n'étaient pas sa priorité. De toute façon ils n'étaient pas à table. Quant à cuisiner, tout dépendait de l'humeur ; il pouvait aussi bien faire son paresseux, comme aujourd'hui, que s'atteler pendant deux jours de suite à la confection d'un gâteau d'anniversaire personnalisé.

"J'ai quelques livres de cuisine qui traînent dans mes placards, tu peux les prendre pour essayer quelques recettes..."

Après avoir laissé Terrence manger quelques minutes, ce dont il semblait avoir grand besoin, il lui captura la main et la porta à ses lèvres pour donner un petit coup de langue sur le bout de ses doigts. Il y avait vu briller les cristaux de sel, et il avait envie d'y goûter. Il ne voulait pas se montrer trop possessif, mais c'était difficile de réinstaller des barrières entre eux, après tout ce qu'ils venaient de partager.

"Tu as mangé avec les doigts !" sourit-il en léchant la peau qu'il jugeait douce et plaisante sous sa langue.

"Si tu veux, on se retrouve à midi, samedi prochain, et on cuisine ensemble. Je te montrerai des trucs faciles pour changer la couleur des aliments et rendre les plats plus jolis. Enfin... Je ne t'oblige pas à revenir tous les samedis, tu as peut-être autre chose à faire de ta vie. Des amis avec qui faire de la randonnée... je ne sais pas... Comment tu occupais tes samedis, avant de me connaître ?"
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Terrence Connolly
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/ ORIGINES : Irlandais natif de Dublin
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/ OCCUPATION : Officiellement manutentionnaire, officieusement apprenti tueur sous l'égide d'Alexander O'Connor.
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/ CRIMINALITE : Il n'a jamais été du genre à suivre les normes et les codes, sociaux comme légaux, aussi la violence et la mort ne lui posent pas de problèmes, à l'exception des enfants qui lui rappellent des souvenirs désagréables. Il tuerait le facteur sans le moindre état d'âme juste pour un regard de travers.
/ RELATIONS : Alexander O'Connor * Mara McGuire * Aeryn Duncan * Söl Crowley
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12.10.20 21:31

"J'ai quelques livres de cuisine qui traînent dans mes placards, tu peux les prendre pour essayer quelques recettes..."

Son regard s'était porté vers la cuisine en contrebas, furtivement, à l'évocation d'ouvrages dont il pourrait apprendre des choses différentes. Terrence avait beau avoir eu une éducation correcte, principalement rattrapée grâce à Alexander et Mara, il n'avait jamais fais d'études après son diplôme à la majorité, rien ne l'intéressant vraiment en-dehors de ses activités illégales. Pour autant il n'était pas rare qu'il emprunte un livre ou deux à la bibliothèque de la ville, en fait il le faisait même plusieurs fois dans l'année, découvrant ainsi des auteurs de fiction comme historique, quelques arts qu'il survolait sans trop s'attarder en-dehors de peintres dont il avait adoré les œuvres, pour finalement toujours en revenir aux armes et aux contrats qui rythmaient sa vie depuis l'adolescence. Songeant à tout cela, mangeant avec un appétit certain, le jeune homme récupéra des forces et sentit au bout d'une bonne dizaine de minutes son estomac commencer à marquer son contentement. La main de Leilan vint saisir la sienne, la tirant vers lui alors qu'il portait ses doigts à sa bouche sous le regard saisi de l'apprenti tueur qui le laissa faire sans chercher à l'en empêcher. Ses yeux noirs suivirent chaque mouvement de langue, un éclat vif et acéré revenant à la charge dans ses prunelles.

"Tu as mangé avec les doigts !"

- Des excuses tout ça.

Une esquisse de sourire étira le coin des lèvres de Terrence qui récupéra ses doigts, les léchant à son tour en une provocation évident avant de reprendre un morceau de pomme de terre isolé au milieu du plat dont il ne restait déjà plus grand-chose.

"Si tu veux, on se retrouve à midi, samedi prochain, et on cuisine ensemble. Je te montrerai des trucs faciles pour changer la couleur des aliments et rendre les plats plus jolis. Enfin... Je ne t'oblige pas à revenir tous les samedis, tu as peut-être autre chose à faire de ta vie. Des amis avec qui faire de la randonnée... je ne sais pas... Comment tu occupais tes samedis, avant de me connaître ?"

Le jeune homme haussa nonchalamment les épaules, l'air passablement songeur avant de s'emparer de la dernière part de pizza qu'il restait.

- Ça dépend des fois. J'me balade ou j'vais voir une amie, parfois je cherche quelqu'un pour passer du bon temps, mais ça c'est quand je bosse pas.

Il mordit à pleines dents, récupérant un morceau dont le fromage s'étira en longueur, l'obligeant à l'avaler au fur et à mesure, mâchouillant ensuite avec un appétit qui semblait difficile à rassasier.

- Samedi prochain j'ai rien de prévu, on pourra cuisiner ensemble, j'aimerais bien apprendre à faire des plats, comme ça je ferais une surprise à Mara.

Cette seule idée fit naître un sourire amusé et attendrit sur le visage de l'apprenti tueur qui se radoucissait toujours quand il parlait de la hackeuse, à l'instar de ces gros durs qui se ramollissent dès qu'ils évoquent leur sacro sainte mère adorée. Terrence portait une profonde affection à la blonde et l'évoquait de plus en plus à mesure qu'il se sentait plus à l'aise avec Leilan. Avisant la part de pizza dans sa main, déjà bien entamée, il la tendit spontanément à l'artiste, son sourire perdurant un peu pour une fois.

- T'en veut ? Qu'est-ce que tu pourrais me montrer comme recette ?

Il n'en était pas encore à lui proposer de lui apprendre quelque chose en retour, pour cela il faudrait sans doute qu'ils se côtoient encore durant de longues années, mais le peintre était assurément sur la bonne voie pour obtenir l'amitié de Terrence, ayant déjà réussi à obtenir bien plus qu'un nombre incalculable de gens en un si court laps de temps. Soit l'apprenti tueur se ramollissait, soit le roux avec un don inné pour les relations humaines.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
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22.10.20 12:23

Soudain, Leilan prenait conscience d'une chose : il n'avait plus si peur que Mara se mêle de leur relation. Au final, qu'est-ce qu'elle risquait de dire au jeune homme qui pourrait les séparer ? Rien. Il n'y avait qu'une chose qui le ferait douter de la bienveillance du peintre, et cette chose, a priori Mara n'en savait rien... pour le moment. Ah, et il avait envie d'être heureux et de vivre cette soirée à fond. Il était temps pour le renard d'arrêter de fuir et d'esquiver, et de se coucher auprès du feu – à moins qu'il ne fasse plus qu'un avec lui, comme l'avait supposé Terrence plus tôt.

"On lui fera quelque chose de personnalisé, promis. On cherchera des idées. Elle va pas en revenir."

D'un coup de dent, il croqua dans la part qui lui était présentée, une étincelle de reconnaissance pétillante dans son regard, puis fit signe au jeune homme qu'il pouvait finir de manger. Il se tourna vers l'escalier, rajusta sa robe de chambre autour de son corps nu, noua le cordon doré en un joli noeud papillon, volontairement inégal, et ramena ses cheveux sur une seule de ses épaules. Il était toujours un peu coquet au moment de "sortir de sa chambre", même si elle n'avait pas de quatrième mur, et si son seul invité présent était dans la dite chambre avec lui. C'était rituel.

"D'abord, je vais nous chercher des glaces. On va réfléchir à ça devant mes bouquins de cuisine. Et cette série. Et je veux des câlins sous mon plaid. Je suis écossais ou pas ?"

Peu importait, qu'il le soit ou pas. Tout était un jeu, tout était fait pour le plaisir. Il vola un bisou sur le nez de son nouveau tueur favori, et s'éclipsa à petits pas au long des marches. Il les connaissait assez par coeur pour les descendre au jugé dans les ténèbres, grippé et l'équilibre vacillant, quand il allait fouiller dans l'armoire à pharmacie pour calmer une vilaine fièvre ; alors dans cette lumière tamisée et en pleine possession de ses forces, c'était un jeu d'enfant ; il voleta presque jusqu'à terre.

Voyons, des glaces. Il avait une boîte de ces magnums si décadents pour les sens qu'on aurait cru voir des boîtes de sextoys... Un bac de sorbet à la poire williams, un autre de crème glacée menthe chocolat... Il se décida pour deux magnums chocolat framboise, qu'il trouvait assortis à la paire contrastée qu'ils formaient, lorsqu'ils dormaient leurs cheveux emmêlés. Il avait besoin de ces petits clins d'oeil poétique, pour extérioriser un peu de cet enthousiasme voluptueux dont il débordait en ce moment.

Le matériel de peinture, toujours épars devant la table basse, le fit rire ; il écarta le chevalet pour dégager la vision de la télé, et disposa sur les tubes de pigments abandonnés ses livres de cuisine, certains plus farfelus que d'autres. Cuisine de la Rome Antique, d'après Apicius. Réceptions bourgeoises de la Belle-Epoque. La Louisiane dans tous ses états. D'autres étaient plutôt orientés vers des fantaisies classiques, comme les meilleures façons de présenter le gibier ; Leilan ouvrit celui-ci avec un sourire malin, il se demandait si cette taquinerie serait au goût de son compagnon de taquinerie. Le gibier, pour un tueur, ça avait toutes sortes de connotations.

"Tu n'es pas cannibale, rassure-moi ? Mis à part... dans un sens affectueux," rectifia le peintre en passant la main au creux de son cou, là où sa marque était toujours bien visible.



(HRP : désolé, j'ai eu un petit ralentissement, beaucoup de travail ! Je m'accroche !)
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Terrence Connolly
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28.10.20 21:20

Assurément, Mara n'allait pas en revenir, mais la vraie question était de savoir ce dont elle ne reviendrait pas le plus : que Terrence lui fasse un bon petit plat après avoir suivi des cours de cuisine ? Qu'il ait laissé Leilan l'approcher et avoir couché avec lui ? Ou bien qu'il ait confié tant de choses en si peu de temps ? Lui le taiseux, lui le renfermé qui ne s'ouvrait qu'avec une petite poignée de gens, venait d'ouvrir une porte pour laisser entrer quelqu'un qu'il connaissait à peine, au risque de s'exposer à un danger. Bien sûr la belle blonde lui dira alors qu'il suffit de tuer l'artiste pour se débarrasser du problème, mais la véritable question sera de savoir comment elle prendra le fait que son poussin veuille garder ce jouet en vie pour l'instant. Après tout, c'était son tout premier jouet.

"D'abord, je vais nous chercher des glaces. On va réfléchir à ça devant mes bouquins de cuisine. Et cette série. Et je veux des câlins sous mon plaid. Je suis écossais ou pas ?"

Finissant sa part de pizza tout en suivant du regard chacun de ses gestes, l'apprenti tueur observa le peintre qui l'embrassa sur le bout du nez, le faisant cligner des paupières, avant de s'éclipser en bas de la mezzanine pour aller ouvrir le congélateur. Haussant les épaules, il s'extirpa du lit pour descendre l'échelle sans se préoccuper de sa nudité, attrapant au passage le squelette du plateau-repas qu'il alla déposer dans le coin cuisine, non sans jeter un coup d’œil en biais au roux qui s'était éloigné pour aller faire de la place du côté de la télévision et du canapé.

"Tu n'es pas cannibale, rassure-moi ? Mis à part... dans un sens affectueux,"

- Pas qu'je sache, en tout cas j'ai jamais essayé.

Il n'y avait pas plus honnête réponse que celle-là, mais l'idée ne lui avait jamais traversé l'esprit et ne l'intéressait guère de toute façon. Suivant le sillage de son hôte, il alla s'échouer sur le canapé en repliant une jambe devant l'autre, un coude en appui sur un des genoux, la tête se calant dans le creux de sa paume tandis qu'il observait Leilan avec une vive attention malgré l'obscurité zébrée par la lumière provenant de l'éclairage extérieur de la rue.

- Pourquoi, tu te dévoue ?

Demanda Terrence avec un sourire à la fois amusé et inquiétant au coin des lèvres, son regard dérivant sur la marque qu'il lui avait faite avant de glisser jusqu'au livre ouvert sur la table basse et dont il avait clairement aperçu le contenu en passant. Si ça ce n'était pas de la provocation...

- Ça me rappelle cette série fantastique avec une tarée qui cuisine un cœur humain pour le faire manger à des gens pour qu'ils lui obéissent. Enfin c'était une créature surnaturelle en même temps, donc forcément...

Il tendit la main pour récupérer la glace qui lui était proposé, tapotant la place libre à côté de lui, frémissant un peu en attendant que l'artiste ne vienne le rejoindre pour qu'ils se réchauffent l'un à côté de l'autre.

- Et donc ce film ?

Demanda le jeune homme en observant brièvement le magnum, le prenant en bouche avant de le ressortir, jetant un regard entendu au peintre avant de commencer à mordre dans la glace, mâchouillant avec un reste d'appétit gourmand.


@Leilan Dysmith



(HRP : C'est à mon tour de m'excuser de t'avoir fait attendre, je voulais avoir la tête au clair pour faire une réponse correcte pour ce beau Leilan coeur1 )
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Leilan Dysmith
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01.11.20 13:07

En attaquant sa propre glace, le peintre se posait sérieusement la question : à fréquenter un fauve, il prenait le risque de terminer ses aventures dans son ventre. C'était entendu et il ne pouvait pas se leurrer à ce sujet. Il ne pensait pas être en danger pour le moment, mais il avait conscience d'un élément que Terrence ignorait : il était au service de la police. Si un jour cette information arrivait aux oreilles du jeune homme, il était possible que ce dernier s'estime trahi et lui fasse payer le risque qu'il aurait, rétrospectivement, l'impression d'avoir pris en le fréquentant et en se confiant à lui. Ce serait une fin parfaitement logique pour leur relation.

Il en eut presque les larmes aux yeux pendant un instant, puis le sucre dans sa gorge eut raison du sel et il se passa la langue sur les lèvres avec un sourire. De toute façon, il n'était pas un gibier. Quel gibier vient se coucher aux pieds du chasseur ? Ou l'invite dans sa tanière ? Il ne savait pas ce qu'il était. Sûrement pas un prédateur de la même espèce qui faisait une exception de territorialisme pour la saison des amours. Non, il ne savait pas. Et il préférait ne pas savoir. L'art de vivre était aussi l'art de mourir, il improviserait le jour venu.

"J'ai vécu une belle vie. Si je devais la finir dans ton corps, ça ne serait pas une mauvaise conclusion. Réponse d'artiste, je sais," rit Leilan en venant se blottir contre son ami en le regardant manger, avant de lui voler un doux baiser. Il y avait de quoi manquer une partie du générique, voire le premier épisode dans son ensemble, si leurs autres appétits charnels se rallumaient. Il écourta donc ce doux échange de goûts sucrés pour se concentrer sur l'écran. Les images mystérieuses qui se succédaient étaient des allusions aux événements futurs de la série, mais au moment de les regarder pour la première fois, ils restaient parfaitement ésotériques.

"Ce n'est pas une esquive. C'est sincère. Je suis trop heureux de t'avoir rencontré. Ça vaut la peine d'accepter tout ce qui en résultera, le mauvais comme le bon."

Leurs corps reposaient appuyés l'un contre l'autre dans une unité parfaite, un abandon total. Il avait traîné sur leurs jambes nues le plaid qui les mettait au chaud, et les couvrait aux regards des acteurs ; il aimait à se dire qu'ils étaient pleinement intégrés dans les scènes qui se déroulaient devant eux, transportés sur le navire où prenait place le début de l'action, et qu'on aurait pu les apercevoir, tout comme eux aussi pouvaient apercevoir les petits détails qui prendraient tant d'importance plus tard.

Leilan aurait pu s'excuser de faire de pareilles déclarations, sans doute trop sentimentales pour son camarade de loisirs. Mais il n'en avait pas envie.

"Tu préfères le réalisme ou le fantastique, dans les films ?"

Il aurait un peu de tout. Une ambiguïté qui confinait au conte philosophique. Leilan se réjouissait de lui ouvrir un tel univers, et d'observer les mouvements de son esprit acéré face au jeu des indices, des avertissements et des détours du scénario. Et concernant la lumière... Eh bien, l'alternance de l'hiver et de l'été arctique, et dès le premier épisode, une plongée sous la glace, allaient certainement l'éblouir.



(HJ : Je t'en prie. hug3 )
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Terrence Connolly
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06.11.20 11:34

"J'ai vécu une belle vie. Si je devais la finir dans ton corps, ça ne serait pas une mauvaise conclusion. Réponse d'artiste, je sais."

C'était effectivement une réponse d'artiste à laquelle Terrence ne rit pas, évaluant au contraire la portée de ces mots et la gravité qui les marquaient. Leilan n'était pas si vieux que cela, même s'il l'était bien davantage que lui, mais à sa place il préfèrerait vivre réellement vieux plutôt que de périr alors qu'il est encore en pleine possession de ses moyens. Le laissant s'installer avec lui, il répondit à son baiser en goûtant le sucre sur ses lèvres, achevant celui-ci avant que la passion ne revienne s'immiscer dans l'équation, se concentrant finalement sur les images qui apparaissaient à l'écran et dont les premiers instants laissaient présager une ambiance toute particulière.

"Ce n'est pas une esquive. C'est sincère. Je suis trop heureux de t'avoir rencontré. Ça vaut la peine d'accepter tout ce qui en résultera, le mauvais comme le bon."

- Le seul moins bon qu'il pourrait y avoir, c'est si tu me trahissais.

Affirma l'apprenti tueur en tournant la tête vers le peintre, l'observant d'un regard au calme trompeur, n'ayant nul besoin de colère pour passer à l'acte, contrairement à ceux qui étaient esclaves de leurs émotions.

- Je te tuerais.

Il tendit la main pour saisir une mèche rousse, la faisant glisser entre ses doigts avec une certaine fascination, ses yeux noirs revenant accrocher ceux de l'artiste.

- Mais j'épargnerais ton visage et tes cheveux.

C'était en quelque sorte sa façon à lui d'être romantique en un sens, comme pour pouvoir conserver à jamais intact l'image qu'il avait de lui. Un léger sourire inquiétant étira les lèvres du jeune homme avant qu'il ne lâche les mèches de feu, pivotant de nouveau vers l'écran en se calant un peu plus contre Leilan, comme s'il ne venait pas parler d'une chose atroce et inéluctable, comme s'il n'était pas le bras armé de la mort implacable qui s'abattrait tôt ou tard sur le peintre sans que celui-ci ne puisse rien y faire, à moins de tuer Terrence le premier.

"Tu préfères le réalisme ou le fantastique, dans les films ?"

- J'aime bien les deux, ça permet d'apprendre plein de choses.

Le réalisme, bien que souvent exagéré, était comme un cours sur les émotions humaines et les relations sociales, en plus de lui permettre de trouver de nouvelles variations dans les expressions qu'il pouvait utiliser au quotidien, un entraînement qu'il effectuait en permanence, devant chaque jour présenter un visage trompeur au reste du monde, d'autant plus depuis qu'il avait un travail légal comme couverture. Le surnaturel était davantage pour lui faire explorer des facettes plus ésotériques et artistiques de la personnalité qu'il se construisait depuis près de dix ans. Il était loin d'avoir fait le tour des multiples possibilités que cela offrait et il y avait fort à parier qu'une vie entière n'y suffirait pas. Les images à l'écran se succédaient, mélange savant de paysages grandioses et d'immenses étendues, rapidement suivies par une plongée sous la glace qui suspendit le souffle du jeune homme à ses lèvres, le faisant parfois se redresser légèrement, happé par les jeux de lumière et les couloirs froides qui lui parlaient et lui plaisaient. Attentif, le regard vif, l'apprenti tueur ne perdait pas une miette des expressions des différents protagonistes, secouant même légèrement la tête face à une décision qu'il trouva inappropriée, voir stupide, chose qu'il observait déjà au quotidien dans la vie de tous les jours.

- Je ne comprends pas les gens. Pourquoi font-ils toujours les mauvais choix ? Il suffirait de laisser les autres derrière, pourquoi en sont-ils incapables ?

L'instinct de survie primait sur l'instinct de préservation du groupe, de même que le côté indépendant de l'apprenti tueur peinait à comprendre ce besoin de demeurer proche d'autrui et de ne pas les abandonner. Là se posaient certaines des lacunes qu'il avait encore vis-à-vis des interactions sociales en général et des bases les plus élémentaires de sentimentalisme plus précisément. Au moins fut-il captivé par ce qui se passait à l'écran, évitant de faire des commentaires le reste du temps, demeurant calé contre Leilan tout du long et, malgré la fatigue, demeura éveillé et attentif malgré les cernes qui n'allaient pas manquer de creuser ses traits. L'histoire, captivante, méritait bien de sacrifier un peu de son sommeil.


@Leilan Dysmith
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Leilan Dysmith
Leilan Dysmith
/ ORIGINES : Né à Dundee, il prétend être né à Dundee ; et tout le monde s'y laisse prendre.
L'art de vivre [PV Terrence] - Page 3 Dalila

/ STATUT : Probablement entre deux entreprises de séduction aux conséquences platoniques, mais intéressées par ailleurs.
/ OCCUPATION : Au quotidien, Leilan peint de petites toiles sans prétention, et les vend ou les offre. De temps en temps, il participe à la conception d'art public, tel un char de carnaval ou la décoration d'une façade... entre deux commandes de la ville, il se consacre à son véritable gagne-pain : les faux. Il copie volontiers des styles de toutes les époques.
/ LOGEMENT : Un atelier aménagé en logement de fonction à Smithfield Village.
/ CRIMINALITE : Faussaire par esprit de survie, mais aussi par plaisir. Leilan a presque toujours vécu baigné dans la pègre, même si c'est sous ses formes les plus subtiles et sophistiquées. Il ne s'est jamais considéré comme une honnête personne, y compris depuis qu'il sert d'indic ; au contraire, il est maintenant un criminel sur les deux tableaux.
/ PSEUDO : Leilan
/ CELEBRITE : Danila Polyakov
/ CRÉDITS : Je taille mes diamants moi-même.
/ MESSAGES : 74
/ PIEGE DEPUIS : 10/08/2020
24.11.20 12:14

"Tu poses la question à un phénix qui se régénère dans des brasiers d'émotion, mon doux ami," remarqua Leilan. "Moi, ce que je ne comprends pas, c'est qu'ils aient survécu aussi longtemps. A leur place, j'aurais perdu la raison une bonne fois pour toutes, histoire de profiter à fond du paysage sans m'encombrer d'autres soucis. Je l'aurais fait exprès. Juste pour me sentir plus libre."

Il rit doucement et se laissa bercer par le jeu des protagonistes, amusé de cet huis-clos qui n'avait pour murs que la rigueur de la nature et les limites de l'esprit humain, dans un vide parfaitement offert aux promenades interminables et aussi immense qu'une planète déserte, sans montagnes, sans forêts, sans rien pour arrêter l'oeil ; l'anti huis clos par excellence. Et pourtant, les egos s'entrechoquaient, les petits drames quotidiens se tissaient. C'était plus fort qu'eux. Ils ne pouvaient s'empêcher d'être des animaux de meute. Il aimait cet angle, et la beauté de la composition, entièrement recréée en studio. Et il aimait la sincérité mobilisée par les acteurs, sachant qu'ils n'avaient pas de paysage réel autour d'eux pour les inspirer, leur dicter comment leur corps devait réagir aux intempéries, et ainsi de suite.

Lui aussi se sentit gagné par le sommeil, mais tout d'un coup, lorsque le périple s'arrêta ; il ne l'avait pas vu venir. Trop de réflexions couraient dans son esprit échauffé et il n'avait pas pris garde à l'heure qui passait. Alors, il ramena Terrence à l'étage pour le mettre au lit. Comme un fantôme familier, il ferma les volets avec soin dans toute la pièce, tira le rideau de la mezzanine pour isoler la chambre du reste de la salle, ramena un grand verre d'eau qu'ils pourraient partager comme ils avaient partagé tout le reste ; et s'attela à écrire une lettre, à la lueur de la table de chevet. Puis il s'endormit, dans les bras de ce jeune homme si paisible et si menaçant, avec lequel il venait de vivre une journée d'une intensité incroyable, le laissant comblé de toutes les manières imaginables.

Il rêva qu'il était un employé de bureau gris et ennuyeux, pareil à tous les autres ; quand une révélation tomba soudain sur lui. Il n'en pouvait plus de la foule, alors il l'avait laissée derrière lui. Il n'en pouvait plus du bruit, du stress, de tout ça. Alors il avait acheté une caravane, avec un lit confortable, une guirlande pour l'éclairer la nuit, et quelques possessions de première nécessité. Et il avait pris la route.
Il avait roulé toute la journée, jusqu'à atteindre la côte.
Dès que le son des vagues avait résonné à ses oreilles, il avait senti ses épaules se détendre. La tension résiduelle de la vie citadine s'était évaporée comme un poids emporté par le vent. On aurait dit que cette musique avait tout balayé, comme une grande vague invisible. Et il ne restait plus que lui, solide comme un roc sur le siège du conducteur.
Il s'était garé sur une petite falaise, entièrement entourée par les eaux. La vue était encadrée de palmiers. Les herbes de la plage flottaient doucement autour de la voiture. La mer et le ciel semblaient s'étendre à l'infini.
Il avait fait un feu en chantonnant, et s'était installé pour regarder les couleurs du soleil couchant s'étaler sur l'horizon. Le ciel s'était assombri peu à peu, illuminé de plus d'étoiles qu'il n'en avait jamais vu. Il jeta une pièce de bois dans le feu, et regarda les étincelles s'envoler en tourbillon. L'air était frais et doux. Il n'avait besoin de rien d'autre, que rester là et emplir ses regards de tout ce qui l'entourait.
Il s'imprégnait de la paix ambiante ; la lueur du feu qui dansait à côté du van, les lumières étincelantes, la fumée qui montait se perdre dans les frondaisons.. les étoiles qui lui souriaient, et la beauté de l'océan partout autour de lui. Il se sentait heureux et infiniment libre.

Le courrier qui attendait Terrence sur la table de nuit, accompagné d'une mèche de cheveux roux qui s'enroulait à côté de sa signature, consistait en ces quelques mots :

"Tu me tueras peut-être ce matin.
Ou tu me trahiras le premier.
Je travaille pour la police. Mes activités de faussaire me mettent en contact avec des escrocs de renom sur lesquels je fais des rapports qui serviront le jour de leur procès.
Ou tu choisiras peut-être de jouer avec moi.
Nous pouvons écrire ces rapports ensemble, et y écrire ce qui nous passe par la tête. Nous pouvons aborder cette activité en artistes. En amoureux.
Ta liberté est ce qu'il y a de plus beau chez toi, aussi je te la laisse. Je suis curieux de savoir ce que tu auras choisi.
Ton ami,
Leilan.
PS : dans tous les cas, je t'offre cette mèche de cheveux. Fais attention à toi : tu as laissé des tiens un peu partout."
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L'art de vivre [PV Terrence]
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