Why we fight (ft. Breandan)

13.07.20 11:20

why we fightriv & breandan

Lundi 6 Avril 2020, 02:15.

Moteur vrombissant, Riv est lancée sur l'avenue quasiment déserte qui la mène aux docks. Seule dans la voiture banalisée, en vêtements civils - elle a choisi une paire de Jeans foncés ainsi qu'un débardeur carmin sous sa veste en cuir, puis a jeté son dévolu sur des Converse noires - elle passe pour une citoyenne parmi tant d'autres, rentrant chez elle après une soirée en famille ou entre amis. L'air détendu, elle tapote sur le volant au rythme du son électro (tirant sur le lounge) que crachent les quatre haut-parleurs de la berline fatiguée.

Ce soir, pourtant, River n'est pas une trentenaire lambda, et elle ne retourne pas non plus à son appartement pour se glisser sous sa couette. Les apparences sont souvent trompeuses, non ? En réalité, la Détective Monroe est en service, et elle s'apprête à rejoindre l'un des nouveaux agents qui sont maintenant sous ses ordres. Bien évidemment, les autres ont tous eu droit à une présentation en règle au cours d'une réunion au commissariat. Oui, tous. Sauf Breandan Doyle.

Seul flic actuellement sous couverture dans la mafia, proie au milieu de prédateurs sanguinaires, il est aussi et surtout un ancien collègue et un ami de la brunette. Dix années à bosser au même endroit, à se côtoyer quasi quotidiennement. Puis, quatre mois de silence. Au début, Riv a eu peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. Elle ne comprenait pas qu'il refuse ses appels, qu'il ne les lui retourne pas, qu'il ne donne aucune nouvelle. Aucun signe de vie.

Jusqu'au jour où elle s'est retrouvée à la tête de son équipe à Dublin, épluchant les dossiers de ses futurs agents avec son prédécesseur presque en retraite. « On a un infiltré. Il sera aussi sous ta responsabilité. Faudra que t'ailles le voir pour le tenir au courant. » Et alors que le soixantenaire expliquait comment ils arrivaient à se donner rendez-vous de temps en temps en toute discrétion, River avait ouvert le dossier cartonné devant elle. Son cœur avait fait un bond dans sa poitrine et elle avait enfin compris. Breandan.

Aucun éclairage autre que la pleine lune ascendante. Ce sera suffisant. La détective stationne son véhicule à un bon deux cent mètres de sa destination, puis termine le chemin à pied. Les docks sont déserts et cette partie-là l'est encore plus que le reste. Pas de caméras ni de surveillance, accès restreint : ils seront tranquilles. Aux aguets néanmoins (on ne se refait pas), River progresse jusqu'au fameux point de rencontre. L'air frais lui cingle les joues, et la brise persistante fait danser sa longue chevelure devant son visage. Agacée, elle plonge la main dans la poche gauche de sa veste et récupère l'élastique pour se faire une queue de cheval.

A la seconde où elle relève les yeux, elle aperçoit une ombre, un peu plus loin, se mouvant dans sa direction. En dépit de la pénombre, il ne lui faut qu'un court instant pour le reconnaître. Un sourire étire ses traits, révélant le bonheur qu'elle ressent à le revoir après toutes ces semaines. Breandan, lui, exprime surtout une vive surprise. On lui avait donné ce rendez-vous un peu plus tôt sans aucun détail, par mesure de sécurité. Riv n'est même pas certaine qu'il sache ce qu'elle fait là, juste devant lui.

Elle arrive bien vite à sa hauteur et, naturellement, le serre dans ses bras avec une infinie tendresse. « Tu m'as manqué. » Alors qu'elle se recule, son poing vient frapper l'épaule de son vis-à-vis en un geste à la fois amical et ferme. « T'as vraiment de la chance d'avoir une excuse valable. » Celle justifiant qu'il se soit coupé d'elle et, plus largement, de tout ce qui composait son univers. Pour mieux se plonger dans les abysses. « Je me suis inquiétée pour toi, crétin. » Qu'elle ajoute sans pouvoir s'en empêcher. Dans le ton de sa voix, plus doux qu'autre chose, n'importe qui pourrait deviner combien elle s'est rongé les sangs avant de connaître la vérité. Et combien l'angoisse la tenaille encore face au danger perpétuel qui encercle Breandan.

@Breandan Doyle keur

18.07.20 9:33

why we fight.

well that's fucking unexpected. feat @River Monroe

Il regarde la chienne qui se tient devant la porte, l'observant enfiler sa veste sur son dos, pensant qu'il va lui faire la surprise d'une balade nocturne. C'est déjà arrivé après tout, quand il ne parvient pas à trouver le sommeil quelques fois et que rester dans son loft le fait se sentir presque claustro. Mais pas ce soir. Esquissant une moue désolée, il lui gratte la tête quelques secondes, s'excusant de lui avoir fait une fausse joie. Non, ce soir ça n'est pas pour le plaisir ou tromper ses angoisses qu'il sort mais pour le boulot. Son vrai boulot j'entends. Il a reçu des consignes, un message codé pour des raisons de sécurité bien entendu mais n'en sait pas plus, encore une fois, pour éviter de se compromettre si quelqu'un tombait sur le message. Il s'en était juste étonné, parce que son boss devait bien savoir qu'en si peu de temps il n'avait pas encore pu récolter grand-chose. Il n'était sous couverture que depuis quelques mois, pas le temps dans un tel délai de monter les échelons au sein de l'organisation, il fallait encore faire ses preuves, prouver qu'il était bien l'un des leurs et il n'était pas forcément très pressé d'en arriver à cette partie, sachant très bien qu'une bonne portion de ce qu'il serait amené à faire irait contre sa nature même et le serment qu'il avait fait en entrant dans les forces de l'ordre des années plus tôt.

Aussitôt qu'il a quitté le petit immeuble autrefois un entrepôt, reconditionné pour donner au quartier des faux semblants de modernité, il remonte le col de sa veste car l'air est frais à cette heure là, mais le froid ne le dérange pas, il aime ça avec la pluie, disons juste que c'est un réflexe qu'il ne contrôle plus à ce stade. C'est qu'il s'est habitué maintenant à être ce type là et à vendre l'illusion. Callum lui n'est pas un type qu'on veut chercher, il joue de son imposante stature, n'a pas peur d'en venir aux mains quand c'est nécessaire. Oui, Callum c'est tout l'opposé de Breandan et c'est bien pour ça que pour le moment, il s'en sort aussi bien. Il a appris à conditionner son comportement en faisant l'opposé de ce que lui aurait fait dans une même situation. Il apprend peu à peu à oublier ses années d'école de police, et c'est une bonne chose en un sens, parce qu'il sait qu'il est observé, qu'on scrute ses faits et gestes quand il est au bar et très probablement dehors aussi. Il n'a pas l'air d'un flic physiquement, avec ses cheveux longs, sa barbe mal entretenue et sa carrure de géant mais c'est aussi pour ça qu'on l'a choisit pour ce job. Il avait la gueule de l'emploi et depuis son départ pour Galway, justement, cette même gueule, on avait du en oublier les contours. Conditions idéales réunies en théorie pour que sa mission puisse déboucher sur quelque chose d'énorme, même si les risques qu'il prendrait seraient tout aussi grands. Mais il s'en foutait presque, il n'avait pour ainsi dire, plus rien à perdre et de faire tomber le clan serait une motivation assez importante pour le garder focalisé sur l'objectif à atteindre plutôt que sur son passé et les cicatrices que ça avait laissé sur lui. Un moyen vieux comme le monde de tromper son propre esprit. Le cerveau était bien fait en un sens, sauf bien entendu, quand il décidait de n'en faire qu'à sa tête.

Quelques minutes plus tard, mains dans les poches et clope au bec, il arrive aux abords du lieu de rendez-vous. Il n'y a pas un chat dehors, littéralement. Le vent, l'air rance des docks garde au loin tous visiteurs non désirés et c'est bien pour ça que c'est le coin idéal pour ce genre de rencontres. Personne ne veut être ici s'il en a le choix. Lui doit l'être, il en a reçu l'ordre. Il se dit que c'est peut-être pour qu'on lui donne des infos supplémentaires, le prévenir d'une prochaine intervention de ses collègues au bar ou quelque chose du genre. Ça serait ce qui est le plus logique, mais non, il ne s'attend pas du tout à tomber sur River à ce moment là. Après tout, il ignore qu'elle est de retour ici elle aussi, la dernière fois qu'il l'a vu, ils étaient encore tous les deux à Galway. Et depuis, plus de contact, protocole oblige, il ne pouvait pas prendre le risque de se faire griller même si ça l'emmerdait bien de ne pas pouvoir le faire. Riv' n'était pas n'importe qui pour lui. Alors forcément, quand il aperçu sa silhouette un peu plus loin au point de rendez-vous, il eu le plus grand mal à cacher sa surprise. Qu'est-ce qu'elle fichait là, qu'il se demanda aussitôt, espérant qu'elle n'avait pas fait la bêtise de le traquer juste parce qu'il l'avait ghosté ces derniers mois. Mais elle n'avait pas l'air énervée en le voyant, au contraire puisqu'elle le salue d'une embrassade chaleureuse qu'il retourne aussitôt, content de retrouver un visage familier par ici. « Toi aussi. » qu'il a à peine le temps de balancer avant de se recevoir un coup, qui le fait grimacer une fraction de secondes. « T'es consciente que t'envoie des signaux contradictoires là? » balance-t-il avant d'esquisser un fin sourire à ce qu'elle lui dit alors. « Parce que sinon tu m'aurais botter les fesses de ne pas t'avoir répondu, je sais mais je n'avais pas le choix. » qu'il répond avec une légère moue pour lui faire comprendre que la dernière chose qu'il avait voulu, c'était qu'elle croit qu'il l'avait ignoré volontairement ou qu'elle s'en fasse pour lui comme elle le lui confiait à présent. Et il sait que c'est bel et bien le cas, alors il la reprend contre lui, passant ses bras autour de son cou, une main se posant sur sa tête pour la réconforter. « Je suis désolé que tu te sois inquiétée pour moi, Riv. » Et il l'est, la dernière chose qu'il souhaite c'est qu'elle gâche son temps à s'en faire pour lui, son temps peut être bien mieux employé que ça. « Maintenant tu m'expliques ce que tu fiches là ? » dit-il en la relâchant doucement pour la détailler du regard quelques secondes, inspectant son visage avec attention.

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29.07.20 15:41

why we fightriv & breandan

Elle prend le temps de le serrer dans ses bras, de profiter de sa présence, de leurs retrouvailles tant espérées. Elle ne le montrera pas, du moins pas de manière directe, mais son inquiétude des derniers mois était aussi réelle que tenace. Elle avait beau retourner la situation dans tous les sens, elle ne comprenait pas un tel silence radio. Pourquoi couper les ponts aussi abruptement ? Pourquoi la tenir à l'écart, elle, sa coéquipière durant dix longues années ? Son amie ? River avait vécu avec un nœud constant dans l'estomac. Un nœud qui avait lâché prise à la seconde où son regard s'était posé sur la photo de Breandan, après avoir ouvert son dossier, lors du briefing organisé par son prédécesseur. Infiltré. Le mot l'avait cueillie, lui faisant l'effet d'une gifle puissante en plein visage. Et c'est là qu'elle avait compris une chose importante. Une chose des plus primordiales. Si elle pensait s'être inquiétée pour Breandan durant ces longues semaines, c'était maintenant qu'elle allait vraiment se ronger les sangs. Jour et nuit. Minute après minute.

Leur étreinte prend fin, son coup de poing amical part sans qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit pour le retenir. Sa manière bien à elle d'exprimer le panel d'émotions que Breandan lui a fait subir. Et qu'il continuera à lui faire subir tant qu'il ne sera pas de retour au commissariat, en sécurité. Il sait. Malgré le ton plutôt léger de sa phrase et malgré le "crétin" bien placé, il sait qu'elle ne plaisante pas. Qu'elle tient à lui, sincèrement, et qu'elle a eu peur de l'avoir perdu. Ils se connaissent depuis trop longtemps : il l'a apprivoisée à sa manière et aujourd'hui, il lit entre ses lignes aussi aisément que s'il s'agissait des siennes. Il lui rappelle que laisser ses coups de fils et autres messages sans réponse n'est pas de son ressort. Elle acquiesce, bien consciente du problème. La détective n'avait fait qu'une seule mission sous couverture, à Galway, et ça n'avait rien à voir avec la mafia, avec leur réputation impitoyable. Rien d'aussi dangereux. Pourtant, elle avait dû cesser tout contact avec son entourage sur quinze semaines. Une éternité du point de vue de sa famille et de ses quelques amis proches. Breandan, lui, vit la même chose mais puissance 1000.

Riv lève les yeux et rencontre les siens. Rien de tout ça ne lui plaît. Et à nouveau, il percute son état d'esprit sans qu'elle n'ait à prononcer la moindre syllabe. « Je suis désolé que tu te sois inquiétée pour moi, Riv. » Sa silhouette imposante se rapproche avant que ses bras ne l'entourent pour la seconde fois de la soirée. Elle se laisse emporter, le serrant un peu plus fort. Elle aurait voulu lui dire que ce n'est pas fini, qu'elle ne cesserait jamais de s'inquiéter et encore moins maintenant. Mais elle se retient. Si elle va sur ce terrain-là, l'émotion prendra le dessus. Une émotion qui ne demandera qu'à être extériorisée, et qu'elle sera incapable de retenir. Breandan se recule et elle accueille sa question avec un sourire en coin. « O'Loughlin a pris sa retraite. Son équipe est désormais la mienne. » Une façon comme une autre de lui annoncer qu'elle est sa nouvelle supérieure. « Je suis revenue, Breandan. Depuis un mois environ. Affectée à l'OCU. Je suis là pour tenir ma promesse. » Celle que la détective s'était faite des années plus tôt et qu'elle avait partagée avec son ancien partenaire. Il connaît toute son histoire. Tout ce que représente cette fameuse promesse : l'exécution de la vengeance qui l'anime depuis de longues années. River Monroe ne reculera devant rien pour que chacun des monstres impliqués dans l'assassinat de son frère ait enfin ce qu'il mérite. Et ce, même si elle doit y laisser sa propre vie. Breandan le sait mieux que personne.

Elle s'installe sur la vieille table de pique-nique en bois qui n'a pas vu l'ombre d'une nouvelle couche de peinture depuis une éternité. Les fesses sur le plateau principal, ses boots calés sur le banc juste en-dessous, elle met les mains dans les poches afin de lutter contre le froid de la nuit. Dans la pénombre déchirée par la lune, ses iris rencontrent ceux de Breandan. Elle le dévisage en silence mais avec intensité. Elle réalise alors que son envie ou non d'aborder un tel sujet n'a aucun poids dans la balance. Elle a besoin de savoir, point. « Pourquoi ? » Son air est sombre, presque désespéré à ce stade. « Pourquoi tu t'es embarqué là-dedans ? » Riv porte son attention sur la surface de l'eau, un peu plus loin. Elle voudrait être capable de soutenir le regard de son ami. Pourtant, quand elle songe à toutes les conséquences que sa mission sous couverture pourrait engendrer, elle perd ses moyens. Il ne reste plus rien en elle. Plus rien d'autre que la terreur.

@Breandan Doyle keur

01.08.20 10:14

why we fight.

well that's fucking unexpected. feat @River Monroe

La dernière chose à laquelle il s'attendait en débarquant là suite au message qu'il avait reçu c'était bien de voir River. Il la pensait toujours à Galway, donc à l'autre bout de Dublin et en principe, en sécurité. Je dis bien en principe, parce que lorsqu'on est un flic, on sait très bien que la sécurité c'est une illusion et que porter une arme ne vous rend pas plus fort. Mais il est content de la retrouver, elle lui avait manqué ça c'est certain. Dix années passées côte à côté quotidiennement avec tout ce que ce job impliquait comme charge mentale, croyez bien qu'ils étaient devenus proches. On pourrait même dire plus que ça fut un temps mais eux-mêmes ne s'étaient jamais formalisés avec ça, mettre un nom sur ce qu'ils étaient ou avaient pu être l'un pour l'autre. L'essentiel n'était pas là et tous les deux le savaient bien. Voilà pourquoi il n'avait pas besoin de l'entendre lui dire qu'elle s'était rongé les sangs pour lui depuis qu'il ne lui parlait plus, il le savait. Tout simplement parce que lui aussi n'avait eut de cesse de penser à elle restée à Galway, toute seule sans son soutien et sa protection. Quoi que, pour la partie protection, il savait bien que la brune n'avait pas véritablement besoin de lui, elle savait très bien assurer ses propres arrières, enfin quand elle ne laissait pas ses sentiments prendre le dessus sur certains sujets.

Son coup de poing exprime tout ça de toute manière et il s'en amuse pour le coup, parce que s'ils commencent à trop s'étendre sur ce qui s'est passé et se passe là à l'instant, tous les deux en prendront un coup et dans leur métier, c'est prendre un risque supplémentaire qui peut amener à des conséquences bien sinistres. Les mêmes conséquences que celles qui l'attendent si d'aventure, on découvrait sa réelle identité au bar. Parce que sans ça, évidemment qu'il l'aurait appelé, qu'il aurait gardé contact. Comme dit, elle a été une part importante de sa vie pendant la dernière décennie, sans doute même plus que son ex (ce qui a peut-être aussi contribué au départ de celle-ci même si elle ne l'a jamais dit face à lui). Alors bien sûr que de la voir aussi affectée par ce silence radio involontaire, ça le dérange. Il ne veut vraiment pas qu'elle se rajoute ce genre de complications dans sa vie par sa faute. Et cette seconde embrassade l'exprime en partie, comptant aussi comme excuses tacites. Et pour ne pas s'appesantir sur tout ça, il demande ce qu'elle fait là. Sa réponse le prend de court mais c'est une bonne nouvelle quand même, pour la partie hiérarchique en tout cas, pour le reste, il sait ce qu'elle veut dire par là et ce que ça implique pour elle. Mais là encore, pas besoin d'en parler, il sait qu'elle tiendra sa parole quoi qu'il arrive et que lui fera son possible pour qu'elle y parvienne oui, mais surtout qu'elle reste en vie au passage. « Bon, c'est pas comme si je savais pas déjà ce que ça fait d'obéir à tes ordres. » qu'il lance un léger sourire au coin des lèvres. Elle comprendra où il veut en venir en disant ça et qu'il se prendra sûrement un autre coup pour ça mais il ne pouvait pas ne pas faire un tel sous-entendu vu les circonstances. « Puis ça va me simplifier les choses si je veux une promotion. » qu'il ajoute toujours en plaisantant parce que lui se fiche bien de prendre du galon mais il aime la taquiner, sachant qu'elle a le répondant nécessaire pour contrer ce genre de piques qu'ils ont l'habitude de s'échanger.

Il la laisse s'installer parce qu'il sait que la question va tomber, plutôt tôt que tard, parce qu'il se doute que ça a du la tarauder depuis qu'elle sait ce qu'il fait en ce moment. Et ça ne manque pas. Elle lui pose la question alors qu'ils s'observent en silence. O'Loughlin avait eut vent de son envie de quitter Galway, vu son profil et puisqu'il voulait oublier son passé, l'opportunité de devenir quelqu'un d'autre tombait trop bien pour l'ignorer. Puis qu'est-ce qu'il avait à perdre réellement, mis à part sa vie. « Je sais que tu n'y crois pas et moi non plus, mais visiblement le destin a fait en sorte que ça se goupille comme ça. O'Loughlin avait besoin de quelqu'un pour la mission, j'avais besoin d'une excuse pour partir de Galway. Alors j'ai dis oui. » Sans doute pas pour les bonnes raisons c'est vrai, mais bon ça, c'était une autre histoire, dont River n'avait pas forcément à être informée. Lui aussi regarde ses pieds pour ne pas avoir à en dire plus, parce qu'il sait que si elle lui demande pourquoi, vraiment pourquoi il est parti, pourquoi il a pris le risque de s'infiltrer comme ça, il ne pourra pas lui mentir et que ce qu'il lui dira la blessera d'une façon ou d'une autre et vu qu'il sait déjà qu'elle s'en ai fait pour lui depuis son départ, il préfère ne pas en rajouter une couche de plus s'il peut l'éviter.

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19.08.20 21:51

why we fightriv & breandan

River ne laisse pas le suspense planer plus longtemps et lui annonce pourquoi ce rendez-vous a été organisé entre eux : elle est sa nouvelle chef, O'Loughlin étant désormais en retraite. Bien sûr, afin de préserver la couverture de Breandan (et accessoirement sa vie) les échanges avec la Garda doivent être minutieusement préparés et doivent surtout se faire les plus rares possibles. Mais dans ce cas précis, impossible de ne pas le tenir au courant. Breandan doit savoir qui est son contact principal pendant la durée de sa couverture : en cas de besoin, il faut qu'il puisse se tourner vers la bonne personne. C'est, en premier lieu, une question de procédure officielle. Pour Riv, en revanche, depuis qu'elle connaît l'identité de l'homme que son confrère a placé incognito au coeur-même de la Mafia, c'est évidemment devenu beaucoup, beaucoup plus que cela.

Breandan accueille cette nouvelle plutôt inattendue avec un sourire malicieux et un regard rieur. « Bon, c'est pas comme si je savais pas déjà ce que ça fait d'obéir à tes ordres. » La brunette lève les yeux au ciel, comme exaspérée, mais son rire la trahit aussitôt et son retour ne se fait pas attendre. « Avoue que ça te manquait. Au moins, ceux-là seront officiels. » Ce genre de sous-entendus ne leur avait jamais posé de problème, par le passé. Ils assumaient sans détour leur amitié améliorée qui s'était frayée un chemin entre eux presque naturellement, quelques années après leur rencontre. Et bien qu'elle n'ait pas duré, leur lien, lui, n'avait fait que se renforcer, encore et toujours. « Puis ça va me simplifier les choses si je veux une promotion. » River laisse un rictus étirer ses traits. Elle sait qu'il fait preuve d'humour. Il se fout de l'éventuelle promotion que Flannigan, le boss suprême de la Garda de Dublin, lui accordera ou non s'il fait un bon boulot avec la Mafia. Parce que Breandan Doyle, c'est le genre de flic qui ne cherche pas à passer pour un héros, que ce soit auprès de ses collègues ou de n'importe qui d'autre. Breandan, c'est le genre de flic qui n'accorde d'importance qu'à une unique chose : la sécurité des gens qu'il a juré de servir et protéger. Et si la Détective le respecte pour de nombreuses raisons, celle-ci est indéniablement la première de la liste.

Elle prend place sur la table en bois, se protégeant de la fraîcheur en enfouissant ses mains dans les poches de sa veste, et se décide à poser la question qui la préoccupe depuis sa mise au point avec O'Loughlin : pourquoi son ami a-t-il accepté cette dangereuse mission ? Une mission-suicide. Voilà comment on appelle les infiltrés des organisations criminelles les plus puissantes, partout dans le monde. Parce qu'on en ressort rarement vivant. Elle réprime un frisson - pas de froid, cette fois - et se concentre sur les mots de Breandan. Le Destin, selon lui. Une notion qui laisse Riv de marbre puisqu'elle n'y croit pas, au même titre que les coïncidences. Son ancien supérieur avait besoin d'un volontaire et il voulait quitter Galway. Rien de plus, rien de moins selon lui. Vraiment ? Elle plonge son regard perçant dans le sien, et le son qui s'échappe de sa gorge est clair : elle n'en croit pas un seul mot. « Si tu voulais juste quitter Galway, tu pouvais te faire muter n'importe où. Pourtant tu savais où t'allais foutre les pieds avant même de dire oui. Et personne n'accepte un tel job sans une bonne raison. Personne. » Elle échappe un soupir. Elle n'a pas envie qu'il se sente au pied du mur même si elle sait qu'il ne s'est pas montré honnête avec elle. « T'es pas obligé de m'en parler, Breandan. Mais s'il te plaît, ne me mens pas. » Elle ne le supporterait pas. Pas venant de lui.

Elle détourne les yeux et les pose au loin, dans l'obscurité faiblement éclairée par la pleine lune. Il y a autre chose qu'elle aimerait lui demander, pourtant, elle n'est pas certaine de pouvoir faire face à la réponse, qu'elle soit positive ou négative. Finalement, River sort son portable et après quelques pressions de l'index, affiche une photo sur l'écran du Samsung. Son cœur manque un battement. Parce que ça fait longtemps qu'elle ne l'a pas vu, même sur un vieux cliché. Alex. « Est-ce que tu l'as déjà croisé ? Ou entendu parler de lui ? » Elle ne prend pas la peine de lui rappeler son prénom. Breandan ne l'a sans doute pas oublié. Il voit forcément de qui elle parle, à défaut de savoir à quoi il ressemble, du moins jusqu'à maintenant. Mais Alex est-il seulement encore en vie ?

@Breandan Doyle keur

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